Avoir une idée, c’est la partie facile. La faire vivre, la partager et la voir se matérialiser au sein d’une équipe, peu importe qui la propose, demande du leadership, du courage, de la flexibilité et de l’ouverture d’esprit. Voici sept conseils pour développer une culture d’innovation en entreprise.

L’innovation concerne tout le monde

Si elle n’est pas expliquée à l’ensemble des employés de l’entreprise, l’innovation risque de s’éteindre en cours de route. La participation et la contribution de tout le monde sont nécessaires, dit Nicolas Bencherki, professeur de communication à l’Université TELUQ. « Si on a un projet spécial, par exemple, et qu’il est présenté seulement au comité de direction et que des tâches spécifiques sont données aux employés sans donner la vision globale et sans dire ce que les autres font, alors les chances de succès sont moindres », explique-t-il.

Le dirigeant est le porte-parole…

Prendre le leadership, ce n’est pas faire preuve d’autorité, avance M. Bencherki. C’est plus complexe que cela : il faut consulter les équipes pour recueillir leurs commentaires et idées, mais aussi leurs craintes et préoccupations. « Le leader doit comprendre qui sont les gens de son entreprise, où ils veulent aller, quelles sont leurs forces et les faiblesses », dit-il en rappelant que c’est de cette façon que l’entreprise va grandir et que le produit ou le service qu’elle fournit va évoluer.

… et le modèle

Selon Jean-François Harvey, professeur au département d’entrepreneuriat et innovation à HEC Montréal, le comportement adopté par le dirigeant met la table. Il est un modèle et sa façon d’être a un impact. « S’il prône l’innovation, mais qu’il est fermé à la prise de risque, c’est ce dernier point qui marquera les équipes, précise M. Harvey. Il doit se placer dans une posture de curiosité par rapport à tout ce qui se passe dans l’organisation. »

La vision doit être (pas trop) claire

Ce n’est pas nécessairement la clarté de la vision de départ qui a le plus d’impact sur un projet d’innovation ; en fait, c’est un peu l’inverse ! « J’ai étudié 1000 équipes de travail dans le cadre d’une de mes recherches sur le sujet, indique Jean-François Harvey, et ce qu’on constate, c’est que si la vision est très claire au départ, les employés peuvent se dire “il n’y a pas de place pour moi, pour ma contribution” et ils peuvent se percevoir comme de simples exécutants. »  La vision doit être plus claire à mi-chemin et les tâches et responsabilités de chacun doivent être claires. Pour le reste... ça prend un peu de flou. « Ce qui n’est pas toujours une position confortable ! »

Stimuler la créativité

Une note envoyée à tous les employés signalant qu’« ici, on innove » n’est pas suffisant pour faire passer le message que l’innovation est encouragée au sein d’une entreprise. S’ils adoptent la valeur de l’innovation, les dirigeants doivent la faire vivre. « Il faut la cultiver et lui donner de l’attention », note Nicolas Bencherki. Il cite l’exemple d’une entreprise qui clamerait être ouverte aux idées innovantes... mais qui garderait en ligne un site web désuet. « Il faut être sincère », ajoute-t-il.

Le matériel doit suivre

La culture de l’innovation n’est pas qu’intellectuelle ou stratégique : elle doit aussi passer par le matériel. Les infrastructures, l’équipement, le design et le processus informatique doivent suivre, croit M. Bencherki. « Si on verrouille certaines informations et qu’on empêche deux services de se parler alors qu’au fond, ils ont besoin de se parler, on freine l’innovation. »

Choisir le bon moment

Organiser une séance de remue-méninges ou discuter d’un projet d’innovation ne se fait pas n’importe comment... ni n’importe quand. Une fin de journée n’est pas le moment idéal ni entre midi et 14 h, avance Jean-François Harvey, professeur au département d’entrepreneuriat et innovation à HEC Montréal. « Il vaut mieux consacrer un jour ou deux complets », dit-il.