L’intelligence artificielle à la rescousse du marketing. C’est l’objectif d’Hippoc, jeune pousse montréalaise qui vient d’obtenir un financement de 3 millions de dollars pour le développement de sa plateforme destinée à aider les publicitaires à faire de meilleurs choix lorsqu’ils créent des éléments visuels pour leurs campagnes.

Les deux cofondateurs de Hippoc, Jean-Maxime Larouche et Kévin Combe, ont démarré leur entreprise en 2019, et la nouvelle plateforme, dans sa version actuelle, date de janvier 2023. Avec ces nouveaux fonds provenant de Gestion Colvest et de Distinction Capital, Hippoc pourra agrandir son équipe, perfectionner son produit et accroître son marché.

Les sciences cognitives comme base

« Cette discipline utilise l’intelligence artificielle pour modéliser un cerveau humain dans le but de comprendre les mécanismes cognitifs qui se cachent derrière tout ce qu’on pense et comment on interagit avec notre environnement », explique Jean-Maxime Larouche, PDG d’Hippoc, mais aussi candidat au doctorat en neurosciences cognitives computationnelles à l’Université de Montréal. « À la fin de ma maîtrise, on a développé une technologie qui permet de se concentrer sur le système visuel et sur la façon dont il traite l’information. L’idée était de modéliser ce processus de façon à répondre à des problèmes dans l’industrie. »

Présentés par des amis communs, les deux cofondateurs ont ensuite passé plus d’un an à interroger des gens d’affaires et des leaders dans diverses disciplines pour trouver une idée qui permettrait de mettre ces recherches en application.

Au début de l’élaboration de notre projet, on savait que cette capacité de prédire avant même de dépenser de l’argent sur du contenu représentait un fort potentiel, mais on n’avait pas encore établi quel marché serait le plus porteur.

Kévin Combe, directeur des revenus d’Hippoc

La réponse est venue du marketing et du marché de la publicité.

« On s’est rendu compte que des milliers d’entrepreneurs, d’agences et de contractuels perdaient énormément de temps et d’argent à tester l’efficacité de leurs publicités en comparant plusieurs versions, avant de prendre une décision basée sur de multiples modifications, ajoute Kévin Combe. On a réalisé qu’il y avait vraiment quelque chose à faire pour les aider en utilisant une solution technologique qui, en analysant le cerveau, pourrait prédire et donner des recommandations afin d’améliorer les éléments visuels d’une campagne et de s’assurer qu’ils soient bien vus et mémorisés par leur auditoire cible. »

Un vaste marché en vue

« Au début, on pensait que notre produit serait destiné aux grandes entreprises, mais on a réalisé qu’un grand nombre de petits acteurs ont besoin de communiquer et ne peuvent pas se permettre de perdre de l’argent en contenu publicitaire inefficace, affirme Jean-Maxime Larouche, PDG d’Hippoc. C’est pour cela que la plateforme qu’on a développée permet de démocratiser l’accès à la technologie qu’on a créée. On la rend accessible au plus grand nombre en procédant avec un abonnement mensuel qui ne coûte que 25 $ par mois. C’est facile à utiliser même par des gens qui ne sont pas des designers et qui créent leurs visuels avec Canva. »

Hippoc évalue le bassin d’utilisateurs potentiels de sa plateforme à 100 millions dans le monde.