Quand ils étaient jeunes parents, Josée Ouellet et Michael Vautour rêvaient du très populaire concept de Liberté 55. Ils ont atteint leur objectif avec presque six ans d’avance ! Depuis trois ans, le tandem vit de ses revenus locatifs et a commencé à décaisser ses REER. Nouvel objectif : vider ces REER… pour ensuite les remplir de nouveau quand une partie du patrimoine immobilier sera vendu. Survol et avis d’un expert.

En 2019, Michael, 49 ans, a quitté le marché du travail et est allé rejoindre sa conjointe dans la gestion de leurs immeubles locatifs.

Au cours des 20 dernières années, ils ont travaillé chacun de leur côté, mais avec un objectif commun : ne plus être obligé d’occuper un emploi pour vivre. Pour y parvenir, ils ont misé sur l’immobilier. Ils possèdent aujourd’hui six immeubles (totalisant « 42 portes ») qui seront entièrement payés d’ici environ 10 ans.

Dans leur quête de l’indépendance financière, ils ont également fait un suivi serré de leurs finances (bonjour, budget !) et ont contribué à leur REER, mais juste un peu.

Remplir les REER

Michael Vautour a travaillé pendant 31 ans, principalement comme directeur dans une multinationale de la microélectronique. Son régime à cotisations déterminées, il l’a placé dans un fonds de revenu viager (FRV). Il a lentement, mais sûrement, contribué à ses REER et à ceux de sa conjointe. Cette dernière s’est occupée à la fois des enfants et de l’administration des immeubles locatifs du couple.

Cinq ans avant sa retraite, Michael a considérablement augmenté sa participation à ses REER, en utilisant ses droits de cotisations inutilisés. « Et il m’en reste encore », dit-il. Quant à leur compte d’épargne libre d’impôt (CELI), ils n’y ont que très peu cotisé à ce jour.

Dans leur vie de nouveaux retraités, les tourtereaux n’ont besoin que d’environ 60 000 $ par année pour vivre. Leur maison est entièrement payée. Et les trois enfants du couple (âgés de 25 à 30 ans) ont quitté le nid familial.

Ils n’ont pas un gros train de vie, mais ne se privent de rien. Ils aiment partir à l’aventure dans leur vieux Westfalia, avec lequel ils ont, entre autres, fait le tour du Canada. Ce sont des mordus de sport et de plein air. Les deux Estriens donnent par ailleurs beaucoup de temps à leur communauté par l’entremise de bénévolat.

Dans le document Excel qu’il a lui-même préparé, Michael Vautour s’est fixé, pour lui et sa conjointe, un calendrier pour les 40 prochaines années.

On s’est donné 13 ans pour vider nos REER et ensuite on vivra avec nos revenus locatifs. C’est sûr qu’au moment où on va commencer à vendre un premier immeuble, on va donc recotiser à nos REER et commencer à emplir nos CELI.

Michael Vautour

Une bonne stratégie ?

Même s’il n’a pas tous les chiffres en main, Martin Lalonde, président et fondateur des Investissements Rivemont, recommande justement à Josée Ouellet et à Michael Vautour de continuer à cotiser à leur REER, mais aussi à leur CELI.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Martin Lalonde, président et fondateur des Investissements Rivemont

Plus tu avances en âge, plus tu veux avoir de la diversification dans tes avoirs. Leur histoire est belle. Ils ont atteint leur objectif. La question n’est pas de savoir s’ils auront assez d’argent jusqu’à leur mort, mais comment ils peuvent éviter de trop payer d’impôt.

Martin Lalonde, président et fondateur des Investissements Rivemont

Pour le gestionnaire de portefeuille, le REER doit occuper une place de choix dans le portefeuille du couple. Ce dernier n’aurait pas intérêt à miser uniquement sur l’immobilier pour assurer ses vieux jours.

« Le REER est un abri fiscal, au même titre que le CELI. Un REER permet de faire des rendements à l’abri de l’impôt. Le couple devrait donc maximiser ses cotisations dans ces comptes enregistrés. Il faut éviter de tout mettre ses œufs dans le même panier. »

Par ailleurs, suggère Martin Lalonde, comme Josée Ouellet et Michael Vautour ne manqueront vraisemblablement pas d’argent jusqu’à la fin de leurs jours, ils devraient déjà penser à une planification successorale.