Des projets émergent un peu partout sur la planète pour relever le défi de la transition environnementale en aérospatiale. Les efforts des industriels se concentrent surtout sur l’alimentation énergétique des moteurs, qui constituent la principale source potentielle de réduction des gaz à effet de serre. Mais d’autres vont au-delà de la question du carburant. Survol.

Un moteur sobre et polyvalent

Un partenariat entre Safran et General Electric entend créer un moteur plus sobre et compatible avec les énergies de demain, de manière à réduire considérablement les émissions de dioxyde de carbone. Le programme RISE (Revolutionary Innovation for Sustainable Engines) des groupes français et américain développe un moteur capable de consommer 20 % de carburant en moins que les avions de dernière génération. De plus, sa compatibilité avec les carburants durables et avec l’hydrogène permettra de réduire de 80 % les émissions de dioxyde de carbone d’un aéronef. Safran considère que la propulsion thermique demeurera nécessaire jusqu’en 2050 pour les vols moyen et long-courriers.

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Boeing et la NASA veulent voir voler cet avion d’ici cinq ans.

Des ailes hyperperformantes

La NASA et Boeing vont collaborer au développement d’un avion monocouloir économe en carburant. Les deux géants américains vont investir 1,15 milliard US dans ce programme appelé SFD (Sustainable Flight Demonstrator). Cet aéronef présentera des ailes plus longues et plus minces que celles des avions traditionnels. Cette forme créera moins de traînées, ce qui se traduira par une moindre consommation de carburant. La NASA et Boeing visent une diminution de 30 % de la quantité de carburant nécessaire comparativement à l’avion monocouloir le plus efficace. Le projet doit mener à faire voler un appareil de démonstration d’ici 2028.

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Ce moteur d’Airbus pourrait éviter le recours au carburant fossile.

Un moteur à hydrogène

Airbus a dévoilé un démonstrateur de moteur fonctionnant avec une pile à combustible. Ce moteur à hélice électrique est alimenté par des batteries à hydrogène, mais il pourrait aussi bénéficier d’une turbine à gaz à hydrogène. L’avionneur européen affirme envisager la construction d’un avion à propulsion décarbonée à partir de 2035. Airbus s’attend à pouvoir équiper un avion de 100 passagers pour une autonomie de 1850 kilomètres, sans émettre de gaz à effet de serre. Des tests seront prochainement réalisés en vol sur un A380.

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Synhelion produit du kérosène à partir de l’énergie solaire.

Le kérosène solaire

Les compagnies aériennes Lufthansa et Swiss comptent faire voler des avions avec un carburant tout droit sorti de la science-fiction : le kérosène solaire. Il ne s’agit pas d’aller puiser du pétrole sur le soleil, mais de produire du gaz de synthèse à partir de la chaleur solaire. Conçu par la firme suisse Synhelion, ce procédé permet de concentrer le rayonnement solaire sur un collecteur, puis de séparer l’eau et le dioxyde de carbone contenus dans l’air ambiant, pour produire du gaz synthétique, lui-même transformé en kérosène. Les premiers vols alimentés par ce carburant d’origine solaire sont prévus dès 2023.