Chaque lundi, nous vous présentons une entreprise qui innove.

L’innovation

« [Avec mon chandail], je peux monter la montagne ou aller faire du ski de fond. Et je peux le garder jusqu’au souper. Je serai encore bien habillée. »

En donnant cet exemple, Michèle Bastien, l’une des cinq cofondatrices de l’entreprise Parmi, illustre ce qui, selon elle, distingue la nouvelle entreprise de vêtements de sport et plein air de ses compétiteurs. Comment ? En offrant de nombreuses pièces de vêtements de laine mérinos, une matière qui respire bien et ne garde pas les odeurs, et en créant des coupes adéquates à la fois pour une randonnée en vélo de montagne et pour une journée au bureau.

En mettant sur le marché des chandails, des pantalons et même un manteau de jean, qui n’est pas tout à fait en jean, dans un tissu qui ne laisse aucune trace de sueur, Parmi souhaite que les adeptes du sport puissent utiliser le même vêtement pour plusieurs occasions et limiter les débordements de tiroirs et de placards. « On vise à décatégoriser une industrie devenue de plus en plus spécifique et très nichée en termes d’utilisation, ajoute sa sœur jumelle, Véronik. C’est comme si l’industrie du outdoor avait pris une tangente surspécialisée, ce qui amène le consommateur à avoir un chandail pour chaque activité et à accumuler les produits. Ça en vient à limiter les gens à faire l’essai d’une nouvelle activité sous prétexte qu’ils n’ont pas les [vêtements adéquats]. »

Les termes « consommation responsable » ont d’ailleurs été prononcés à bon nombre de reprises pendant l’entretien au cours duquel les deux entrepreneures portaient un chandail signé Parmi, vêtement que l’une d’elles avait bien l’intention de garder pour aller faire son jogging plus tard cet après-midi-là. Critère important : un même vêtement doit pouvoir avoir trois utilisations différentes, la randonnée, le vélo et l’apéro entre amis, par exemple. « Ça doit cocher trois cases », résume Véronik Bastien.

L’entreprise

Parmi, dont les bureaux sont situés à Mont-Tremblant où les produits peuvent être testés tous les jours, a lancé sur le web ses premiers vêtements en mars dernier. L’entreprise, cofondée par les sœurs Bastien ainsi que par l’homme d’affaires Luc Sabbatini, Patrick St-Denis (un ancien de North Face) et Maxime Boissonneault (ancien de GSoft), compte actuellement une dizaine d’employés.

En plus d’être offerts en ligne sur le site de Parmi, les vêtements sont vendus dans six boutiques, dont Oberson et Vélo Cartel à Québec. Selon Michèle et Véronik Bastien, de plus en plus d’entreprises qui vendent depuis des années des camisoles destinées au yoga, par exemple, insistent maintenant pour dire que ce même vêtement peut avoir plusieurs usages. « Mais le produit ne change pas, le logo ne change pas, illustre Véronik Bastien. Nous, on a décidé d’arriver avec une offre qui est pensée pour ça, pour de multiples utilisations. »

Dessinés ici, les vêtements sont ensuite conçus au Portugal, endroit choisi par les deux entrepreneures, car il se situe non loin des fournisseurs de tissus et d’un marché qu’elles souhaiteraient un jour conquérir.

L’avenir

Bien qu’elles soient à la tête d’une très jeune entreprise, les cofondatrices voient déjà plus loin pour leurs vêtements polyvalents. Alors que le site offre présentement des articles tant unisexes que pour les hommes et les femmes, des vêtements pour adolescents feront bientôt leur apparition. Elles souhaitent également être plus actives sur le marché de l’Ouest canadien et en Ontario, où elles réalisent déjà 20 % de leurs ventes. Et les États-Unis deviendront une destination.