Holos donne un coup de barre et prend un nouveau cap : le fabricant de préparations de muesli bio pour le déjeuner lance sa première barre de nutrition biologique.

Ce n’est pas une mince affaire pour la petite entreprise de Québec.

« Ça fait près de deux ans qu’on travaille sur le projet, indique son cofondateur Samuel Turgeon. Une barre standard, ce n’est pas si dur à produire… Mais une barre très innovante comme celle que nous avons développée nous-mêmes, ça a été très difficile, car aucun comanufacturier ne croyait que c’était possible. »

L’entreprise de Québec a néanmoins réussi à produire la barre de ses rêves, « c’est-à-dire une barre de nutrition biologique qui goûte quasiment le Ferrero Rocher, mais qui contient 15 g de protéines végétales, qui est composée d’ingrédients biologiques, de superaliments, qui est soucieuse du sucre (seulement 7 g par 68 g), qui est riche en fibres (11 g par barre), etc. »

Ladite barre s’inspire directement des mélanges de muesli à préparer la veille sur lesquels Holos a fondé sa réputation, et Samuel Turgeon sa santé.

Coup de pot

Au début des années 2010, Samuel Turgeon a travaillé deux ans à Toronto au lancement d’une jeune techno, avec une intensité qui a eu de désagréables effets secondaires.

« Je me sentais fatigué et le ventre gonflé », confie-t-il.

Il est revenu à Québec pour se refaire une santé. Un ami lui a alors présenté Christophe Contant, un professeur de yoga doublé d’un nutritionniste holistique. Celui-ci lui a suggéré de changer son alimentation et de faire plus d’exercice. « Il m’a parlé de son rituel du matin », relate Samuel. « Ça faisait déjà plusieurs années qu’il se faisait un genre de mix de gruau avec plein de noix, de fruits, de poudres de superaliments. »

Après six mois de ce sain régime, Samuel Turgeon avait retrouvé sa superbe. De surcroît, ce déjeuner riche en fibres avait fait renaître sa « fibre entrepreneuriale », selon ses mots.

En 2016, Christophe et lui ont créé une petite chaîne de production de fortune dans le sous-sol de la mère de Samuel, où ils ont rempli des sacs de plastique Ziploc, qu’ils vendaient à leurs parents et connaissances dans des pots achetés dans un magasin à un dollar bien connu pour faire le mélange.

« Ça te fait vraiment un déjeuner complet et tout-en-un, décrit-il. Tout ce que tu as à faire, c’est de verser ton sachet dans un pot, tu ajoutes du lait, tu le laisses tremper pour la nuit, et le lendemain, c’est prêt. »

Une campagne sur la plateforme de sociofinancement La Ruche leur a valu près de 500 commandes et une avance de 31 000 $. Un financement supplémentaire de 55 000 $ leur a permis d’ouvrir en 2018 une petite usine artisanale à Saint-Augustin-de-Desmaures, pour lancer la production d’un premier lot de 500 sachets aux couleurs de l’entreprise, accompagnés cette fois de pots de verre marqués Holos.

L’entreprise a attiré l’attention de l’investisseur et expert en marketing Charles Sansregret, qui a décidé de contribuer à sa santé financière. Il en est devenu le directeur financier en juillet 2018, puis son président un an plus tard.

L’entreprise a franchi en 2023 le cap des 100 000 commandes, soit environ 3,5 millions de sachets.

Outre les achats en ligne, les sachets en neuf variétés sont vendus dans quelque 600 points de vente au Canada.

L’entreprise compte 18 employés, dont 14 au siège social de Québec, les autres à Montréal et à Vancouver.

De l’or en barre

Le projet de barre nutritive a été lancé il y a deux ans.

Les cofondateurs ont consacré près de quatre mois à concocter la recette idéale à leurs yeux. Car ils avaient placé la barre très haut.

« On voulait respecter les trois critères principaux qui sont : on veut que ça soit santé, on veut que ça soit nutritif, on veut que ça soit bon au goût », décrit Samuel Turgeon.

« Ça a été tout un challenge d’équilibrer ces trois critères-là. »

Une fois le dosage fixé, ils se sont mis en quête d’un fabricant en sous-traitance.

« C’est là que la réalité nous a frappés. »

Comme un coup de barre dans le front, oserait-on dire.

« On s’est rendu compte que les cofabricants ne sont pas habitués à ce qu’on arrive avec notre propre recette. Ils veulent produire à leur manière. »

Le premier manufacturier qu’ils ont consulté voulait ajouter divers adjuvants, tels des sirops de glucides, pour faciliter la fabrication.

« On arrive au suivant : même affaire. On a fait ça encore quelques fois, jusqu’à ce qu’on trouve un fabricant qui n’était pas biologique, mais qui a décidé de créer pour nous une ligne certifiée biologique. Il croyait en notre rêve. On a parlé directement au président de notre vision, et il a vraiment embarqué. »

La mise au point du produit et le réglage de la production ont duré six mois.

« C’était trop mou, pas assez mou, décrit l’entrepreneur. Jusqu’à ce qu’on fasse une première production. » Elle a été lancée le 6 mars.

Un premier lot de 100 000 barres a été produit. La barre Holos est offerte en deux variétés : cacao et noisette, pomme et cannelle.

Elles seront mises en vente en ligne le 9 avril sur le site de l’entreprise.

« C’est vraiment une réussite », commente Samuel Turgeon de Vancouver, où il assiste à une foire commerciale alimentaire. « Ça goûte encore meilleur que dans nos tests. »

Un second lot sera fabriqué lorsque le premier sera écoulé. L’entreprise ne veut pas risquer l’indigestion.

« Notre barre coche toutes les cases dont j’aurais rêvé, conclut-il, et maintenant, c’est le temps de la commercialiser dans le monde. »

Boulet, Pigeon et envolée

PHOTO FOURNIE PAR PIGEON

À l’avant-plan, Élyse Boulet, présidente-directrice générale de Pigeon, entourée de son équipe de direction montréalaise et de dirigeants du bureau de Toronto. Deuxième à partir de la gauche : Nancy Lessard, associée chez Kairos Capital Management.

C’est un nouvel envol pour Pigeon, l’agence de communication-marketing montréalaise, dont la présidente-directrice générale, Élyse Boulet, vient de faire l’acquisition. En son sein depuis 2017, Élyse Boulet reprend l’entreprise des mains de son fondateur Thomas Pigeon, en partenariat avec le fonds d’investissement collaboratif et participatif Kairos Capital. L’apport en capitaux et en expertise de Kairos Capital permettra à Pigeon d’accélérer sa croissance et d’étendre ses ailes au sud de la frontière. Élyse Boulet roule sa bosse dans les communications depuis plus de 30 ans. Nommée directrice du bureau de Pigeon à Montréal en 2017, elle en a doublé les revenus, le bassin de talents et la productivité dès la première année. Elle est devenue vice-présidente principale et directrice générale nationale en 2018, puis présidente en 2020. Fondée en 1977, Pigeon possède des bureaux à Toronto et à Montréal et emploie plus de 80 professionnels.

Oatbox engrange 5 millions

Du blé, ou de l’oseille, pour le fabricant de boissons et collations à base d’avoine Oatbox. L’entreprise montréalaise a obtenu un financement de 5 millions du Fonds de solidarité FTQ. Cette récolte permettra à Oatbox de continuer son déploiement et la commercialisation de ses produits d’avoine, notamment sa boisson Barista, au Québec, en Ontario et dans le reste du Canada. Le Fonds de solidarité entend appuyer les jeunes entreprises émergentes en agroalimentaire avec du capital non garanti. La société de capital perçoit un fort potentiel manufacturier pour la nouvelle usine de base d’avoine liquide d’Oatbox, stratégiquement située à Saint-Hyacinthe. Il y a un marché à développer dans la fabrication de produits alimentaires à base d’avoine pour d’autres entreprises qui souhaitent innover ou rehausser la qualité de leurs gammes existantes, estime l’organisme. Oatbox a été fondée en 2014 à Montréal.

Un exosquelette qui ne fait pas peur

Un exosquelette contre les troubles musculo-squelettiques. La firme Atwill-Morin, spécialisée dans les travaux de maçonnerie, a fait l’acquisition d’une dizaine d’exosquelettes d’assistance musculaire pour faciliter le travail de ses maçons et manœuvres et réduire les accidents de travail. Ces dispositifs individuels facilitent le transport de charges en réduisant la pression sur les articulations et la colonne vertébrale. Destinés aux ouvriers qui déplacent à répétition de lourdes charges, ils feront progressivement leur apparition dans les chantiers de l’entreprise, particulièrement dans la région de la Capitale-Nationale. Les appareils d’assistance musculaire ont été acquis auprès de Produits Fraco, distributeur des exosquelettes Uplift fabriqués par l’entreprise québécoise Mawashi.

Contrôles Laurentide acquiert Liquiteck

Justifiant sa raison sociale, Contrôles Laurentide a pris le contrôle de Liquiteck. Le fournisseur de solutions d’automatisation de procédés industriels de Kirkland, dans l’île de Montréal, a acquis le distributeur de pompes industrielles de Salaberry-de-Valleyfield pour un montant qui n’a pas été divulgué. Cette transaction permet à Contrôles Laurentide d’ajouter les pompes industrielles à sa gamme, qui incluait déjà vannes, instrumentation, logiciels d’automatisation des procédés et services de fiabilité industrielle, y compris la formation. Fondée en 1995, Liquiteck continuera de fonctionner sous son nom actuel. Contrôles Laurentide avait déjà réalisé au cours des cinq dernières années une série d’investissements stratégiques, notamment l’acquisition de deux installations de réparation de vannes, le lancement d’une filiale de logiciel de fiabilité, et l’ouverture d’un centre de surveillance à distance à St. John’s, capitale de Terre-Neuve-et-Labrador. Présidée par Steve Dustin, l’entreprise a été fondée en 1968.

5,1 %

Le 1er avril, les tarifs d’électricité des PME québécoises ont augmenté de 5,1 %, alors que les tarifs résidentiels sont plafonnés à 3 % et ceux des grandes entreprises à 3,3 %, a dénoncé la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI). Cette hausse représente pour les PME des coûts excédentaires en 2024 de 231 millions, soutient l’organisme.