Sans doute était-il inévitable que leurs destins se croisent et que leurs ingrédients se mélangent.

Fumoir Grizzly s’est associé aux Épices du Guerrier pour créer le Saumon fumé du Guerrier, un nouveau produit assaisonné avec les épices issues du terroir autochtone concoctées par la petite entreprise située aux portes de Wendake.

Les Épices du Guerrier ont été fondées en 2017 par Daniel Picard, originaire de la communauté huronne-wendat, et son associé Patrice Dion.

« Je les utilisais personnellement en cuisine », confie la présidente de Fumoir Grizzly, Laura Boivin, qui a elle-même des racines autochtones par son grand-père maternel, originaire de Mashteuiatsh.

Ce sont en fait des clients communs qui ont avancé l’idée de mêler leurs savoir-faire et leurs ingrédients.

« Notre directeur des ventes a rencontré le chef des Épices du Guerrier, et en discutant, l’idée a germé de faire un produit ensemble, relate-t-elle. Comme entreprise, on a comme objectif de performance de lancer au moins deux nouveaux produits annuellement. C’était naturel de sortir cette nouvelle saveur. »

Les Épices du Guerrier avaient une parenté avec les assaisonnements utilisés chez Grizzli.

« On parle d’érable, de sel fumé, de poivre de dune, etc., décrit-elle. C’est un mélange qui est parfait pour nous. »

Mais il fallait encore obtenir le bon dosage des bonnes épices sur la bonne espèce de saumon.

« C’est simple de faire une recette dans sa cuisine, mais quand tu veux en faire 4000 ou 5000 kilos dans une journée, c’est une autre histoire. »

Le chef de Fumoir Grizzly a mené une longue série de tests. « On goûtait, on les invitait à goûter, jusqu’à ce qu’on pense avoir la bonne épice. »

Sans surprise, peut-être, il s’agissait du Mélange traditionnel du Guerrier.

Les dirigeants des deux entreprises se sont rendus à Montréal en voiture pour faire goûter le résultat à un important client commun.

« Ils ont adoré, et on a décidé de faire le lancement. »

Beaucoup d’épices

L’entente est profitable aux deux entreprises, qui feront toutes les deux la promotion du nouveau produit.

« C’est beaucoup, beaucoup, beaucoup d’épices du Guerrier par année », se réjouit la présidente de Fumoir Grizzly.

Rien à voir avec une salière de cuisine, en effet : Fumoir Grizzly utilise 50 kg d’épices pour 1000 kg de filets de saumon coho.

Une fois parés, les filets de saumon sont assaisonnés avec le Mélange traditionnel du Guerrier, puis entreposés dans une salle de saumurage réfrigérée. Ils sont ensuite fumés pendant 24 heures avec du bois d’érable dans le fumoir à froid. Les filets sont enfin « raidis » pour faciliter le tranchage, avant d’être disposés sur des plaquettes de carton et emballés sous vide.

Un premier lot de 1000 kg – une tonne de saumon – a été produit pour le lancement.

Alors que les assaisonnements étaient auparavant répandus à la volée sur les pièces de saumon, Fumoir Grizzly s’est récemment doté d’un système de saupoudrage automatisé, beaucoup plus régulier.

L’entreprise a investi plus de 2 millions de dollars depuis un an pour automatiser et optimiser la production de son usine de 19 000 pi⁠2.

L’entreprise s’est notamment dotée « d’une machine au laser pour enlever la ligne de brun sur les poissons, et […] a aussi acheté des équipements pour couper le saumon », décrit sa présidente.

Une chaîne de production entièrement automatisée évalue la forme de chacun des filets, choisit l’angle de coupe et la hauteur des tranches, ajuste leur épaisseur au millimètre.

« Pour le tranchage, on est les seuls en Amérique du Nord à produire de cette façon-là », assure Laura Boivin.

Cette rutilante chaîne de production de haute technologie côtoie toujours le fumoir au bois d’érable mis au point par le fondateur de l’entreprise.

« Ce n’est pas industriel du tout, c’est vraiment un fumoir artisanal », s’amuse-t-elle.

Sur un plateau d’argent

Avocate de formation, elle est présidente depuis 2010 de l’entreprise fondée en 1994.

Comme le meilleur saumon fumé, « Grizzly est arrivé sur un plateau d’argent » quand un homme d’affaires de la région a proposé à Laura Boivin et à son conjoint Richard, qui en était actionnaire minoritaire, de soutenir l’acquisition complète de l’entreprise.

Elle avait de l’appétit pour l’entrepreneuriat, mais aucun pour le saumon : lorsqu’elle était obligée, elle n’en avalait un morceau qu’« avec bien des oignons et des câpres. Il ne fallait pas trop que ça goûte le poisson ».

Ce qui ne l’a pas empêchée de plonger.

« Je ne connaissais strictement rien dans le saumon, mais Pierre, le fondateur qui malheureusement est décédé cette année, est resté avec moi pendant 18 mois pour m’apprendre les espèces de saumon, la production et tout ça. »

L’entreprise de Saint-Augustin-de-Desmaures transforme chaque année quelque 640 tonnes de saumon, soit l’équivalent de 35 conteneurs. La moitié trouve le chemin des restaurants, l’autre moitié est vendue en épicerie. Fumoir Grizzly emploie de 60 à 100 personnes, selon la période de l’année.

Ses revenus excèdent maintenant 20 millions, avec une augmentation constante de 12 % par année.

Sa présidente a appris à aimer le saumon : « Je déjeune avec ça. »

Cozey sort de la boîte

PHOTO FOURNIE PAR COZEY

Spécialisée dans les canapés modulaires achetés en ligne et livrés démontés en boîte à domicile, Cozey a ouvert son premier magasin sur la rue Queen West, à Toronto.

Cozey est une boîte à surprise. D’abord spécialisée dans les canapés achetés en ligne et livrés en boîtes, l’entreprise montréalaise vient d’ouvrir son premier commerce avec pignon et vitrine sur rue. Une rue de Toronto, en l’occurrence. Le « magasin phare », qui paradoxalement ne s’élève pas au-dessus du rez-de-chaussée, a ouvert ses portes le 14 mars dans un local de 3600 pi⁠2 situé au 1026 de la rue Queen West. Fondée en 2020 par son président Frédéric Aubé, l’entreprise s’était d’abord fait connaître avec des canapés modulaires livrés à domicile en éléments détachés faciles à assembler. Des tables d’appoint, des fauteuils, des chaises et des meubles de rangement se sont peu à peu ajoutés à sa gamme. Avec ce premier magasin, Cozey veut combiner la facilité des achats en ligne et les avantages des expériences concrètes en magasin. Simultanément, Cozey lance un programme de magasins éphémères dans plusieurs grandes villes canadiennes tout au long de 2024. La percée s’entame avec celui du Quartier DIX30, au sud de Montréal, qui accueillera les consommateurs de mars à avril. L’entreprise veut ainsi évaluer l’intérêt et l’impact du commerce de détail dans ces différents marchés. « Cela nous guidera pour déterminer les emplacements stratégiques pour les futurs magasins phares [au] pays », a expliqué Frédéric Aubé, par communiqué.

Des (bonnes) nouvelles de Lawrenceville

PHOTO FOURNIE PAR PIERRE J. TESSIER

Michel Bilodeau et Mikaël Bessette viennent de rouvrir l’atelier de mécanique automobile de la petite localité de Lawrenceville, fermé depuis juin 2023.

La Presse avait narré au printemps 2023 les efforts de la petite localité de Lawrenceville, en Estrie, pour revitaliser les commerces – et l’âme – de sa rue principale. La survie de son petit atelier de mécanique automobile, le Garage Serge Lussier, était notamment menacée par la retraite imminente de son propriétaire homonyme. L’animatrice et éditrice du mensuel local Le Moulin Express, Dominique Milette, vient de nous donner des nouvelles fraîches de la petite communauté de 640 habitants. Le garage, qui avait fermé en juin 2023 faute de repreneurs, a rouvert ses portes – celle de son bureau et les trois de son atelier – le 4 mars dernier. Le commerce, à l’enseigne Mécanipneu, a été acquis par Michel Bilodeau et Mikaël Bessette, qui ont accumulé respectivement 40 et 20 ans dans le service et la mécanique automobiles.

Vooban acquiert Stratéjia

PHOTO FOURNIE PAR VOOBAN

Vooban vient d’annoncer l’acquisition de Stratéjia.

L’intelligence artificielle s’allie à l’intelligence d’affaires. Pas de leur propre initiative, toutefois. Vooban, « leader québécois en intelligence artificielle », vient d’annoncer l’acquisition de Stratéjia, pour sa part « reconnue dans le domaine de l’intelligence d’affaires ». La réunion de leurs neurones et de leurs expertises leur permettra de mieux accompagner les entreprises dans leur parcours de transformation numérique. Cette transaction constitue la première grande étape du plan de croissance que Vooban avait annoncé à la suite d’un investissement de la CDPQ en septembre 2023. L’acquisition fait passer ses effectifs de 130 à 190 employés, « une équipe robuste qui [la] dote des moyens nécessaires pour pénétrer le marché de l’Ontario », a indiqué Hugues Foltz, vice-président exécutif de Vooban, par voie de communiqué. Vooban crée par la même occasion une nouvelle filiale appelée Endorphine, une solution de gestion et de réservation en ligne spécialisée dans les évènements et les loisirs de plein air. Développée par Stratéjia, elle est implantée dans plus de 115 stations au Québec. Les deux entreprises sont établies à Québec.

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Dix des artisans membres de la Société du réseau ÉCONOMUSÉE sont les premières entreprises québécoises certifiées GreenStep Tourisme Durable. Les critères de cette certification 100 % canadienne sont reconnus par le Conseil mondial du tourisme durable (Global Sustainable Tourism Council-GSTC).