Le produit

Placées à quelques mètres des caisses, les pochettes vert et jaune, qui ressemblent à s’y méprendre aux emballages de compote pour enfants, ne passent pas inaperçues pour les consommateurs qui attendent en file à la SAQ. Or, la barbotine québécoise Alchimia Limonada n’a rien d’une collation pour les tout-petits. Il s’agit plutôt d’un sachet de boisson alcoolisée à la vodka à mettre au congélateur… en attendant les après-midi ensoleillés. Les règles d’utilisation sont simples : congelez et pressez, peut-on lire sur l’emballage.

L’entreprise

Derrière ce prêt-à-boire à congeler, qui serait parmi l’un des premiers du genre à être élaborés au Québec, se cache Amélie Talbot. Chimiste de formation, la fondatrice de Spiritueux Alchimia n’en est pas à ses premières armes dans le domaine de l’alcool. Fondée en 2019, l’entreprise a d’abord mis sur le marché une vodka à l’avoine, une liqueur de gin et d’érable et une crème à l’érable. Toutefois, Mme Talbot veut maintenant mettre « l’emphase » sur ses barbotines sucrées qui peuvent se boire avec une paille ou être dégustées avec une cuillère comme un granité. Après deux années de « tests » où ils se sont retrouvés dans quelques magasins de la société d’État pour la saison estivale, les sachets vert et jaune sont désormais en vente dans une grande majorité de succursales de la SAQ.

L’histoire

« Qu’est-ce qui n’est pas encore sur le marché ? », voilà la question qu’Amélie Talbot s’est posée lorsqu’elle a commencé à réfléchir à un nouveau produit. Et avec le « ménage » que compte faire la SAQ au rayon des spiritueux québécois pour laisser sur ses étagères une plus grande place aux produits qui se vendent le mieux, Mme Talbot, en voulant se démarquer de ce qui se faisait au rayon des prêts-à-boire, a peut-être misé sur la bonne approche.

« L’idée, c’est d’essayer d’élaborer des produits dans des catégories où il n’y a pas trop de compétition, d’essayer d’aller dans un marché où il y a de la demande et peu d’offres. Les spiritueux, à la base, c’est une passion familiale. Ma grand-maman était une amatrice de gin. »

PHOTO PASCAL RATTHÉ, COLLABORATION SPÉCIALE

Amélie Talbot, fondatrice d’Alchimia Limonada

La décision de se lancer dans la mise en marché de barbotine ne s’est pas prise par hasard. Amélie Talbot a déjà un peu « d’expérience » quand il s’agit d’élaborer une slush. « Ça fait des années et des années que je fais des barbotines pour mes amis. Depuis longtemps, j’en prépare de différentes saveurs et je les apporte dans nos partys de piscine. Tout le monde aime ça. C’est la continuité de tout ça », raconte-t-elle.

« Et je suis chimiste de formation. C’est toujours un défi de faire un produit qui gèle, mais pas complètement comme de la glace. »

De Lévis, où elle est établie, elle s’est rendue dans un centre de recherche au Nouveau-Brunswick pour préparer sa barbotine. « Je suis allée sur place pour élaborer le produit. Ça m’a permis d’avoir accès à de l’équipement et à plus de connaissances. »

Recette en main, elle s’est ensuite tournée vers la Distillerie Témiscouata, dans le Bas-Saint-Laurent. Elle y fait produire ses barbotines en sous-traitance. En plus de son sachet à la limonade fraîche, qui peut rappeler aux nostalgiques les sacs à jus vendus à une certaine époque dans les dépanneurs Perrette, Amélie Talbot souhaiterait développer d’autres parfums qui rimeront également avec été et chaleur.