EVAH va avoir de nouveaux laboratoires pour la mise au point de ses vaccins aviaires.

La petite firme spécialisée en santé animale inaugure, ce lundi, ses nouvelles installations dans la Cité de la Biotech de Laval.

« Ça nous permet effectivement de livrer ce qu’il nous fallait pour faire avancer nos technologies », se réjouit le président et chef de la direction de l’entreprise, Michel Fortin. « Certaines ont atteint une nouvelle étape pour laquelle il fallait des locaux très différents de ceux qu’on avait. »

La jeune entreprise compte à peine une trentaine d’employés, une fraction d’entre eux travailleront sur place, mais l’évènement est suffisamment significatif pour que Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Christopher Skeete, ministre délégué à l’Économie et ministre responsable de la région de Laval, et le maire de Laval, Stéphane Boyer, aient annoncé leur présence.

EVAH mène simultanément quatre projets de recherche qui partagent l’objectif de développer des solutions de rechange aux antibiotiques et de contrer la résistance aux médicaments des animaux de consommation.

À Laval, EVAH met au point pour les poulets un vaccin à large spectre contre la bactérie E. coli. Dans ses installations de Saint-Hyacinthe, la firme s’intéresse à un vaccin contre une maladie porcine grave et à un supplément alimentaire biologique pour les porcs.

À l’Île-du-Prince-Édouard, l’entreprise est en quête d’un antiparasitaire destiné aux producteurs de saumons.

Grands projets, locaux exigus

Pour ses travaux de recherche lavallois, la petite firme était jusqu’à présent hébergée par le Centre québécois d’innovation en biotechnologie (CQIB), où elle occupait divers espaces disparates trop exigus pour ses nouveaux appareils de laboratoire et son effectif croissant.

« Depuis 18 mois, on est passés de 17 à 31 employés et il y avait des gens qui étaient assis quasiment sur les genoux des autres », caricature Michel Fortin.

« Ce sont vraiment des gens d’exception, on se les arrache, et il faut leur donner un environnement de travail qui est plaisant, avec les outils de travail qui leur permettent de réussir. »

Un nouveau local loué d’environ 5000 pi⁠2 a été réaménagé pour leurs besoins et équipé à neuf. EVAH n’a pas consenti d’investissement immobilier, « mais on se rapproche quasiment du million de dollars en équipements additionnels », indique le président.

Une réputation internationale

EVAH est issue de la biotech Prevtec Microbia, dont elle a repris les technologies après son acquisition par Elanco Santé Animale en 2019.

« Ça a pris à peu près 14 mois de discussions et de négociations avec Elanco pour remettre le tout en place et EVAH a officiellement débuté en avril 2021 », relate Michel Fortin, ancien directeur général de Prevtec Microbia.

« Notre modèle d’affaires, c’est de développer des technologies et de les amener très près de l’approbation réglementaire, mais sans faire nous-mêmes la distribution mondiale. L’idée est de passer alors le témoin à une multinationale qui va l’acheter et la distribuer. »

Avec les bénéfices, EVAH achètera une autre biotechnologie animale balbutiante, la développera et relancera un nouveau cycle.

À l’échelle mondiale, EVAH est « quasiment la seule » à mener ainsi de front le développement de plusieurs technologies en santé animale, soutient l’entrepreneur.

« On a une présence internationale avec plus qu’une technologie. À titre d’exemple, une partie de notre équipe est au Brésil présentement pour notre additif alimentaire. »

À ses côtés pour la visioconférence, Nicole Blanchard, chef des opérations d’EVAH, arrivait tout juste de Norvège, un des plus grands producteurs mondiaux de saumons.

Deux importants conglomérats agroalimentaires espagnols, Vall Companys Group et Grupo Fuertes, ont investi dans l’entreprise. « Au Québec, on a avec nous le plus gros producteur de veau en Amérique du Nord, Groupe Préval », ajoute-t-il.

« On a vraiment une belle vitrine au niveau international. Beaucoup de gens connaissent EVAH et ils sont souvent très surpris qu’une petite société ait autant de crédibilité et de visibilité. »

En mars 2023, EVAH avait conclu un tour de financement de 8,5 millions de dollars, portant à 28,5 millions son financement total depuis son lancement. « Celui-là est encaissé et dépensé », indique le président.

L’entreprise mène un nouveau tour qui vise à réunir 30 millions supplémentaires.

« Pour l’instant, les quatre technologies avancent relativement bien. Il y a eu quelques ratés, mais on a été capables de les surmonter très rapidement, commente-t-il. Celle qui est la plus avancée présentement au niveau de son développement, et qui va atteindre l’étape réglementaire à très court terme, c’est la technologie sur le saumon. »

Il prévoit la concrétiser en 2026. « Et ensuite, on va quasiment en avoir une chaque année. »

Aussi préoccupante soit-elle, la grippe aviaire ne fait pas partie des cibles d’EVAH. « Pas pour le moment, indique Nicole Blanchard. On suit de près ce qui se passe au niveau mondial. Pour le moment, nos vaccins aviaires sont bactériens, mais notre équipe scientifique pourrait très bien travailler sur du viral. »

Et de 26 pour Ficodis

PHOTO FOURNIE PAR FICODIS

Christophe Bévillard, le président du Groupe Ficodis, qui vient de faire l’acquisition de Dorson Ltée.

Et un de plus dans sa boîte à outils. Le Groupe Ficodis a concrétisé sa 26e acquisition depuis sa fondation en 2010. La société montréalaise de distribution industrielle vient de s’attacher Dorson Ltée, une entreprise spécialisée dans la distribution de fixations, de systèmes d’ancrage, d’outils et d’articles de quincaillerie. Née à Anjou en 1972, Dorson tire son nom, présume-t-on, de ses deux fondateurs, Claude d’Orsonnens et son épouse. Leurs deux fils, Michel et Martin d’Orsonnens, ont pris depuis la relève. L’entreprise, qui offre également un service de réparation d’outils de marques variées, compte un employé de plus que le nombre d’acquisitions de Ficodis : 27. « L’expertise que nous obtenons en faisant l’acquisition de Dorson Ltée nous permettra de mieux répondre aux besoins de la clientèle du secteur de la construction résidentielle au Québec, grâce à un service de proximité de qualité et des prix concurrentiels », a commenté par communiqué le président du Groupe Ficodis, Christophe Bévillard. Ficodis, qui a rejoint le groupe français Descours & Cabaud en mars 2022, détient désormais 44 points de vente au Québec, en Ontario et à Long Island, dans l’État de New York.

Une firme de recrutement recrute son concurrent

Humanify 360, spécialiste en acquisition de talent, a été acquise par Go RH. La firme de services-conseils en gestion des ressources humaines et recrutement située à Québec a acheté son pendant montréalais, également spécialisé dans le recrutement. En ajoutant le chasseur de têtes à son tableau de chasse, Go RH accélère la réalisation de ses objectifs de croissance et renforce son positionnement dans la région de Montréal. Humanify 360 conservera son identité, ses effectifs, sa clientèle et ses têtes dirigeantes, Charlène Brahim et Patrick Dubois, respectivement copropriétaire et fondateur de l’entreprise montréalaise. « Motivés par une vision d’affaires commune, les dirigeants des deux firmes combineront leurs forces », nous informe en effet le communiqué. Dès sa fondation, en 2017, Go RH s’était signalée par un mode de tarification horaire plutôt qu’une commission sous forme d’un pourcentage du salaire du nouvel employé. L’entreprise, qui détenait déjà quatre bureaux au Québec et un à Paris, regroupe désormais une centaine d’experts.

Finalement, bonne nouvelle pour RubberDuck

Le canard de caoutchouc flotte de nouveau. Cette rubrique avait annoncé la semaine dernière sa faillite, mais depuis, une nouvelle information a fait surface : RubberDuck ne coule pas. L’entreprise est repêchée par un groupe d’investisseurs et d’entrepreneurs décidés à la maintenir à flot. « Notre équipe reprend actuellement les rênes de l’entreprise », a confirmé par courriel Olivier Paré, l’un des nouveaux administrateurs de la société. « Avec l’arrivée de nouveaux actionnaires, RubberDuck est prêt à embrasser une croissance renouvelée, a-t-il ajouté. Nous sommes déterminés à garantir que nos clients continuent de bénéficier pleinement des avantages de notre solution. De plus, nous sommes déjà en train d’explorer de nouvelles fonctionnalités pour renforcer encore davantage notre soutien à nos clients. » Fondée en 2020 par Jonathan Thiffault, qui avait annoncé sa faillite, Développement numérique RubberDuck a conçu une plateforme facile d’emploi pour la création de sites web.

1197,14 $

Bien qu’elle la qualifie de modérée, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a tenu à rappeler que l’augmentation du salaire horaire minimum à 15,75 $ au Québec représente pour les PME un coût additionnel annuel de 1197,14 $ par employé au salaire minimum.