Iryna Abdelkafi, 44 ans, ne parlait pas vraiment l’anglais et encore moins le français.

Aujourd’hui, son anglais est toujours aussi « mauvais », mais son français a fait d’immenses progrès. « Merci ! », dit-elle, gênée.

Que s’est-il passé dans sa vie depuis un an ?

« Vraiment rien ! », lance Iryna en riant.

« J’ai continué à travailler. Je n’ai pas changé de travail. Donc, maintenant, je dois continuer à apprendre le français, parce que si je veux avoir un travail qualifié, j’ai besoin de bien parler français. C’est aussi la seule voie pour rester au Canada. Je n’ai pas d’autre choix que d’apprendre le français. »

Dans son pays, où elle a fait un doctorat, Iryna Abdelkafi enseignait et menait des travaux de recherche dans une université. Ici, elle travaille dans un entrepôt d’accessoires de musique à Baie-d’Urfé.

J’espère trouver cette année quelque chose de plus qualifié, peut-être dans un laboratoire. C’est peut-être la seule chose qui me manque : un travail plus qualifié.

Iryna Abdelkafi

À la fin de cette année, à raison de trois cours par semaine, en plus de son travail, elle pense atteindre le niveau 7 sur l’échelle québécoise des niveaux de compétence en français, requis par le ministère québécois de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) pour demander la résidence permanente.

Retourner un jour en Ukraine ? Iryna Abdelkafi n’y pense même pas. Elle vit ici avec son mari, originaire de la Tunisie, et leur fille de 11 ans.

« Je ne sais pas pourquoi, parce que le français n’est pas ma langue maternelle, mais pour moi, le Québec, c’est chez moi. Je me sens ici comme à la maison. Je ne veux pas changer de province. Je ne veux rien changer. J’aime le Québec, je ne sais pas pourquoi ! »