1. Justin Trudeau restera-t-il en poste ?
Le premier ministre Justin Trudeau a répondu à plus d’une reprise à cette question. Oui, il a l’intention de diriger les troupes libérales aux prochaines élections fédérales. Mais cette réponse catégorique n’a pas eu pour effet de mettre fin aux spéculations au sujet de son avenir. Si la tendance lourde annoncée dans les sondages depuis six mois se maintient – le Parti conservateur détient une avance de plus de 10 points de pourcentage sur les libéraux dans les intentions de vote –, cette question pourrait se poser avec encore plus d’acuité.
2. Des élections fédérales en 2024 ?
Justin Trudeau ne veut pas d’élections avant la date prévue, soit en octobre 2025. Il dirige toutefois un gouvernement minoritaire. Pour l’heure, l’entente qu’il a conclue avec le Nouveau Parti démocratique (NPD) il y a 18 mois pour assurer la survie de son gouvernement jusqu’en 2025, en échange de la mise en œuvre de mesures chères aux néo-démocrates, tient le coup. Trois des quatre partis reconnus à la Chambre des communes – le Parti libéral, le NPD et le Bloc québécois – affirment qu’une campagne électorale en 2024 ne fait pas partie de leur plan de match. Un scrutin fédéral paraît donc peu probable cette année.
3. L’ingérence étrangère de retour à l’avant-scène
La commission sur l’ingérence étrangère lancera ses audiences publiques le 29 janvier. La commission est présidée par la juge Marie-Josée Hogue. Le travail de la commission se déroulera en deux étapes. La première portera sur les activités d’ingérence auxquelles la Chine, la Russie et d’autres pays ont pu se livrer durant les élections de 2019 et de 2021. Un rapport sur cet aspect est attendu le 3 mai. Ensuite, la commission évaluera la capacité de l’appareil fédéral à détecter, à prévenir et à contrer les activités d’ingérence. Un deuxième rapport doit être déposé d’ici le 31 décembre.
4. Un budget fédéral crucial pour le gouvernement Trudeau
La crise du logement et la hausse du coût de la vie ont été deux sujets prépondérants l’an dernier. Ils le seront encore au cours des prochains mois, d’autant que les partis de l’opposition ont vertement critiqué la lenteur du gouvernement Trudeau à s’attaquer à ces deux dossiers. D’énormes pressions seront exercées sur la ministre des Finances, Chrystia Freeland, pour qu’elle annonce de nouvelles mesures pour rendre la vie plus abordable pour les Canadiens. Le prochain budget fédéral, qui devrait être déposé au printemps, sera donc un rendez-vous économique et politique des plus importants pour l’avenir du gouvernement Trudeau au moment où la marge de manœuvre financière est limitée à Ottawa.
5. L’unité nationale de retour sur le radar
L’avenir du Québec au sein de la fédération canadienne a été une source d’inquiétude pendant des décennies. Le dossier de l’unité nationale revient dans les discussions dans les coulisses du pouvoir à Ottawa, non pas à cause de la montée de l’appui à la souveraineté au Québec, mais en raison de la colère qui gronde dans les provinces de l’Ouest. Dirigée par une première ministre, Danielle Smith, plus autonomiste que jamais, l’Alberta envisage de retirer ses billes du Régime de pensions du Canada et de faire fi des mesures fédérales qu’elle jugerait contraires à ses intérêts économiques. La Saskatchewan, pour sa part, déclare la guerre à la taxe fédérale sur le carbone en cessant depuis le 1er janvier de percevoir cette taxe honnie dans l’Ouest.
6. L’élection présidentielle aux États-Unis
Les projecteurs seront souvent braqués vers nos voisins du sud en 2024. En novembre, les Américains seront convoqués aux urnes. Un match revanche opposant le président actuel, Joe Biden, à l’ancien président Donald Trump est dans les cartons. Cette élection présidentielle aura un impact considérable sur les relations entre le Canada et les États-Unis si Donald Trump remporte son pari en effectuant un retour à la Maison-Blanche. Dans les coulisses à Ottawa, on se prépare à un tel scénario que beaucoup redoutent en raison des conséquences économiques, politiques et militaires que cela pourrait entraîner.
7. Les imprévus
Depuis qu’il est au pouvoir, le gouvernement Trudeau a dû composer avec une panoplie d’évènements imprévus et de crises internationales. La pandémie de COVID-19, la guerre en Ukraine, les activités d’ingérence étrangère imputées à la Chine, la participation de l’Inde à l’assassinat d’un leader de la communauté sikhe en Colombie-Britannique et la guerre que livre Israël au Hamas dans la bande de Gaza font partie de la longue liste d’évènements qui ont bousculé le plan de match du gouvernement libéral au fil des ans. Quel autre évènement inattendu viendra compliquer la tâche de Justin Trudeau en 2024 ? Qui vivra verra !