La « Lettre à un jeune Palestinien » de l’acteur et réalisateur Luc Picard⁠1 sur le terrible sort réservé aux enfants de la bande de Gaza a profondément touché nombre de lecteurs. Voici quelques-unes des réactions qu’elle a suscitées.

Humanité, où es-tu ?

Merci, Monsieur Picard, pour votre lettre. Je ne suis pas un enfant palestinien, mais je suis un être humain et la mère de deux enfants. Chaque jour, je lis les missives de Médecins sans frontières et de l’UNICEF. Je regarde à peine le journal, c’est trop. Un enfant mort est un mort de trop, qu’il soit dans cet enfer qu’on appelle Gaza ou un autre. Ukraine, Yémen, Soudan, Irak, Syrie, Afghanistan, ou ailleurs ? L’Humanité est-elle morte, elle aussi ? Elle a dû échouer sur les écueils du Conseil de sécurité des Nations unies…

Valérie Des Bois, Saint-Bruno-de-Montarville

Un problème de conscience

Monsieur Picard, je suis profondément touchée par votre article. Je suis révoltée face à ce massacre et me sens responsable de me taire et de ne pouvoir agir autrement qu’en envoyant quelques sous à Médecins sans frontières qui œuvre là-bas. J’ai un problème de conscience… Merci de ne pas avoir gardé le silence ! Je reste à l’affût de ce que je pourrais faire…

Monique Renaud, Laval

La lâcheté du Hamas

C’est bien triste de décrire les horreurs subies par les Palestiniens. C’est aussi triste que, jour après jour, ces horreurs se répètent. C’est encore plus triste de voir des enfants et plusieurs milliers d’innocents mourir sous un déluge de bombes. Je vous avoue qu’il est aussi surprenant de montrer un doigt accusateur vers Israël alors que le Hamas se sert de sa population comme bouclier humain et qu’il détient encore des otages israéliens. C’est bien là le pire des crimes… être lâche au point de laisser son propre peuple payer pour ses crimes. Le Hamas a tué, violé et torturé des otages qu’il détient en guise de monnaie d’échange, se cache derrière des enfants palestiniens, et il faut cacher ces faits tout en montrant un doigt accusateur vers Israël ? Il me semble que la logique m’impose une compréhension différente… le Hamas doit rendre les otages, se livrer aux Israéliens et permettre du même coup l’arrêt des horreurs qu’il impose à son peuple. Voilà la différence entre la bravoure et la lâcheté !

Normand Briand, Repentigny

Le courage de Luc Picard

Merci de votre lettre très émouvante et tellement vraie, Monsieur Picard. Et quel courage ! Heureusement qu’il existe des gens comme vous pour dénoncer, ce que malheureusement la plupart d’entre nous n’ont pas le courage ou la volonté de faire. Nous ne pouvons qu’assister impuissants aux horreurs perpétrées à Gaza.

Francine Laforte

Dénoncer

Le texte de Monsieur Picard traduit très bien mon dégoût et mon désarroi devant la vengeance destructrice du gouvernement israélien noyauté par des partis d’extrême droite. Certes, l’attaque sauvage du Hamas et la prise d’otages du 7 octobre sont condamnables et méritent la plus sévère punition pour les instigateurs et les terribles exécutants. Mais pas le meurtre d’enfants et de civils par dizaines de milliers. Pas l’élimination d’une population dont beaucoup de générations passées ont fait de la terre palestinienne leur patrie. […] Les simples individus comme Monsieur Picard et moi-même ressentons une réelle impuissance devant un tel massacre. Pétitions et dons à des ONG ne pèsent pas lourd à côté de la détermination mortifère du gouvernement Nétanyahou. Malgré tout, il faut continuer à dénoncer à titre d’humaniste et ne pas sombrer dans la honte paralysante.

Louise Deschamps, Montréal

1. Lisez le texte « Lettre à un jeune Palestinien »