À l’époque, lorsqu’on voulait faire de la randonnée pédestre, on devait se procurer de grosses bottines de cuir très robustes, mais aussi très lourdes. Il existe maintenant de nouveaux types de chaussures de randonnée beaucoup plus légères qui offrent une belle solution de rechange. Mais les bonnes vieilles bottines ont encore une place sur les sentiers.

« Ce serait un bon choix pour le backpacking parce que le corps s’alourdit d’un bon sac à dos, il y a plus de pression sur la jambe, il faut aider le pied à se stabiliser », indique Jean-Benoît Côté, gestionnaire de département à La Cordée et titulaire d’un baccalauréat en plein air et tourisme d’aventure de l’UQAC. « Et souvent, quand je vois une personne un peu plus corpulente ou qui est moins en forme, je vais peut-être aller un peu plus dans la bottine de randonnée, qui va soutenir la personne et l’aider à progresser dans son activité de randonnée. »

Une bonne bottine rigide offre du soutien à la cheville, ce qui peut prévenir les blessures, mais aussi minimiser la fatigue parce que la cheville a moins d’efforts à faire pour stabiliser le corps.

« Lorsque j’ai des clients, je leur pose des questions : c’est quoi, votre forme physique ? Est-ce que vous êtes habitué à faire de la randonnée ? », ajoute le spécialiste.

Pour les personnes plus athlétiques, plus expérimentées, il aurait tendance à suggérer de bonnes chaussures de randonnée, qui ne montent pas aussi haut sur la cheville qu’une bottine. « Un habitué va anticiper là où ses pieds vont se poser. Si jamais une roche n’est pas bien fixée, il va être capable de se récupérer de son déséquilibre. »

PHOTO OLIVIER CROTEAU, ARCHIVES LE NOUVELLISTE

Plusieurs randonneurs choisissent la chaussure plutôt que la bottine. Lillie, elle, se fie à ses papattes.

Pour les longues randonnées avec un petit sac à dos, genre Compostelle, il irait également du côté de la chaussure. « Chaque fois que vous soulèverez le pied, ce sera plus léger. »

Mais s’il s’agit de quelqu’un qui n’a jamais fait de randonnée, il conseillerait la bottine. « Quand la personne va arriver dans les descentes, elle nécessitera un soutien dont n’aura pas besoin un habitué. »

Renée-Claude Bastien, guide et coordonnatrice du programme de tourisme d’aventure du cégep de Saint-Laurent, se rappelle l’époque où la bottine de randonnée était omniprésente. « Il n’y avait pas beaucoup d’options en termes d’équipement », fait-elle observer.

PHOTO YAN DOUBLET, ARCHIVES LE SOLEIL

Une bonne chaussure de randonnée doit quand même offrir un bon support.

Les bottines existantes étaient lourdes, tout comme l’ensemble de l’équipement de plein air. « On portait sur le dos de l’équipement qui pesait lourd. Donc, on devait avoir des bottes rigides qui montaient plus haut sur la cheville pour nous sécuriser. »

Aujourd’hui, le matériel est de plus en plus performant, on a diminué son poids, peut-être de moitié. On peut donc se permettre de penser à une chaussure de marche, même pour faire de la longue randonnée.

Renée-Claude Bastien, guide et coordonnatrice du programme de tourisme d’aventure du cégep de Saint-Laurent

Renée-Claude Bastien croit que les débutants devraient quand même se tourner vers une bonne bottine de randonnée. « Au départ, on n’est pas nécessairement prêts à investir l’argent nécessaire pour alléger notre sac à dos parce qu’il y a des prix associés à l’ultraléger. Éventuellement, on va réduire le poids du sac à dos et on n’aura plus besoin d’aller dans ce type de grosses bottes. On pourra y aller avec une chaussure de randonnée, mais quand même assez rigide pour soutenir le pied sur un terrain inégal. Il faut que ce soit difficile si on prend le devant, puis le talon de la chaussure, et qu’on essaie de la tordre. »

Elle admet toutefois que même avec son expérience, elle-même favorise la bottine lorsqu’elle fait de la longue randonnée. « De par mon métier, je me retrouve tout le temps avec une grosse charge même si j’essaie d’alléger au maximum. Et puis, j’avance en âge et en temps de terrain. Ça fait 25 ans que je fais de la grosse randonnée, c’est sûr que toutes mes articulations sont fragilisées. La bottine va toujours offrir un meilleur soutien que la chaussure. »

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, ARCHIVES LA PRESSE

Quelques éléments en tissus synthétiques permettent d’alléger les bottines.

Elle choisit toutefois des bottines qui comprennent des matériaux synthétiques, ce qui les rend plus légères que de grosses bottines plein cuir. C’est aussi le compromis que fait Jean-Benoît Côté lorsqu’il est très chargé. Sinon, c’est la chaussure.

Renée-Claude Bastien et lui déconseillent tous deux la chaussure de trail (course en sentier). « C’est intéressant parce que ça respire bien, parce que c’est très confortable, mais elle va s’user prématurément », affirme Mme Bastien.

L’autre point important, c’est de choisir une chaussure ou une bottine qui corresponde à son pied, et non pas de suivre aveuglément les recommandations lues dans les pages Facebook. « Tu peux avoir une chaussure cinq étoiles, mais si elle ne te fait pas, tu n’es pas plus avancé », conclut Renée-Claude Bastien.

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