Dans sa recherche d’un successeur à Carey Price, il faudra souhaiter au Canadien plus de flair que les Oilers d’Edmonton.

Les Oilers viennent d’offrir à Stuart Skinner un contrat de trois ans et 7,8 millions, soit une moyenne de 2,6 millions par saison.

Skinner, 24 ans, leur choix de troisième ronde en 2017, est désormais considéré comme le nouveau gardien numéro un de l’équipe. Du moins a-t-il disputé neuf des douze derniers matchs des Oilers.

Le DG Ken Holland vient pourtant d’offrir un contrat de cinq ans pour 25 millions à l’ancien gardien des Maple Leafs, Jack Campbell. Mais celui-ci déçoit amèrement depuis le début de la saison avec une moyenne de 4,02 et un taux d’arrêts de ,876.

Parmi les gardiens ayant disputé au moins dix matchs, seuls Elvis Merzlikins des Blue Jackets et Petr Mrazek des Blackhawks ont fait pire au chapitre de la moyenne. Edmonton regrette déjà ce contrat.

Campbell n’est cependant pas le premier gardien à faillir chez les Oilers. Ils semblent tous frappés d’une drôle de malédiction. Ou est-ce une gestion déficiente dans ce domaine en particulier au fil des décennies ?

Edmonton a participé aux séries éliminatoires seulement trois fois au cours des seize dernières saisons malgré la présence de joueurs d’élite à l’attaque, les trois fois depuis l’arrivée de Connor McDavid. Mais ils ont aussi raté les séries trois fois avec lui.

La médiocrité des gardiens explique en grande partie cette longue disette. Tommy Salo a constitué le dernier gardien de premier plan des Oilers… en saison régulière, entre 1999 et 2004. Mais il n’a jamais remporté une ronde de séries.

Dwayne Roloson était le titulaire lors de la participation des Oilers à la finale de la Coupe Stanley en 2007. Mais on l’a laissé profiter de son autonomie en 2009 après l’acquisition de Nikolai Khabibulin pour quatre ans et 15 millions, mais celui-ci a fait chou blanc et Roloson allait mener le Lightning de Tampa Bay au carré d’as quelques années plus tard.

Après l’échec de Khabibulin, il y a eu l’arrivée du grand espoir Devan Dubnyk, un choix de première ronde, 14e au total, en 2004. Dubnyk n’a pas été vilain en cinq ans à Edmonton, au contraire, mais les attentes étaient démesurées compte tenu des insuccès de ses prédécesseurs, et de la médiocrité des joueurs devant lui, et on l’a chassé trop tôt de l’Alberta.

Dubnyk a été échangé à Nashville pour un centre de quatrième trio en 2014, et il a connu ses plus grandes années au Minnesota, où il a même été finaliste au trophée Vézina en 2015, derrière Carey Price et Pekka Rinne.

Le DG de l’époque Craig McTavish l’a ainsi échangé pour une bouchée de pain parce que Dubnyk était en panne de confiance et qu’on venait d’embaucher l’ancienne gloire des Coyotes, Ilya Bryzgalov, dont le gargantuesque contrat venait d’être racheté par les Flyers. Le gardien russe n’a même pas duré un an à Edmonton. Ben Scrivens, jamais repêché, a donné l’illusion pendant un an et demi que les Oilers avaient peut-être un numéro un entre les mains, entre 2013 et 2015, mais le ballon a vite dégonflé. À son arrivée à Montréal, en 2015, il était à peine bon pour la Ligue américaine.

Le nouveau DG Peter Chiarelli a semé de l’espoir en 2015 avec l’acquisition de Cam Talbot des Rangers pour des choix de deuxième et troisième rondes.

Talbot a été bon à ses deux premières saisons, mais comme Dubnyk, la pression était trop forte, et il a connu ses meilleurs moments ailleurs, entre autres au Minnesota et maintenant à Ottawa. Talbot et Dubnyk, il faut aussi le souligner, n’ont pas été gâtés en termes de défenseurs à Edmonton !

La nouvelle saveur du jour en 2018, Mikko Koskinen, allait recevoir après seulement quelques matchs un généreux contrat de la part de Chiarelli, trois ans pour 13,5 millions. Il aura été numéro pendant un an, jusqu’à l’arrivée du vétéran Mike Smith. Il joue désormais en Suisse. Smith avait déjà 38 ans à son arrivée à Edmonton et il a tenu le fort du mieux qu’il le pouvait.

Depuis 2000, Edmonton a repêché 18 gardiens, dont 15 n’ont jamais disputé plus d'un match dans la LNH. Seul Dubnyk et Jussi Markanen ont joué au moins 100 matchs.

Voyons si Stuart Skinner réussira où tous ses prédécesseurs ont échoué.

Cale Makar, suite et fin

PHOTO ISAIAH J. DOWNING, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Cale Makar

Le défenseur de l’Avalanche du Colorado, a fait preuve d’un grand esprit sportif cette semaine en signalant à l’arbitre que son adversaire Mathew Barzal ne méritait pas de punition contre lui, après avoir trébuché par lui-même. On se désole par contre qu’il ait eu à s’excuser pour ce rare geste gracieux. « Je me suis senti beaucoup plus coupable de l’avoir fait que si j’étais resté silencieux, a-t-il admis aux journalistes par la suite. Je ne sais pas si je vais le faire à nouveau. J’ai un peu sauvé les arbitres. Tu ne peux pas mettre ton bâton en parallèle sur un adversaire de la sorte, mais il ne m’a pas touché les jambes. C’est l’un des trucs les plus difficiles qu’il m’ait été donné de faire. Ça n’arrivera plus. Nous avons été chanceux de ne pas perdre ces deux points. »

Makar a même avoué s’être excusé à ses coéquipiers. « Je me sentais un peu mal auprès d’eux. Si ça n’avait pas été aussi évident, je n’aurais rien dit. »

Heureusement, ses coéquipiers se sont portés à sa défense. « On ne fait pas de reproches à un Cale Makar, c’est Cale Makar, a répondu Evan Rodrigues. Ça n’est pas moi qui vais le faire ! C’est un joueur honnête. Il est mature. Ça le définit bien. »

À ne pas manquer

1- Kaiden Guhle progresse bien offensivement. Les détails de Simon-Olivier Lorange.

2-Belle histoire ici sur Gregory Lapointe, de retour au hockey dans la NCAA après avoir combattu un cancer. Katherine Harvey-Pinard raconte.

3- Le ciel s’éclaircit pour Hugo Houle. Un texte de Simon Drouin.