Il faut compatir avec les partisans des Flyers de Philadelphie.

Cette équipe se retrouve dans la cave du classement après avoir multiplié les moyens pour gagner à court terme ces dernières années, avec du DG sans plan défini, un coach qui est en train de se mettre à dos ses joueurs et une infirmerie digne d’un champ de bataille.

Le dernier épisode de cette saison mélodramatique ? La mise au rancart du meilleur compteur de l’équipe, Kevin Hayes, contre les Rangers de New York, après avoir séché sur le banc lors de la rencontre précédente.

Quelques matchs plus tôt, le défenseur Tony DeAngelo avait subi le même sort, quoiqu’on avait aussi évoqué une légère blessure pour calmer le jeu.

On évoque aujourd’hui l’éventualité de racheter le contrat du centre numéro un des Flyers embauché par Chuck Fletcher en juin 2019 moyennant 50 millions pour sept ans. Hayes avait pourtant connu une seule saison de plus de 50 points en carrière.

Le contrat de Hayes, dont l’entraîneur John Tortorella reproche le jeu défensif, entre autres, se termine en 2026. Un rachat permettrait aux Flyers d’économiser presque 5 millions sur les 14 millions restants et d’abaisser la moyenne salariale sous les 2,5 millions lors de quatre des six prochaines années, selon capfriendly. Son salaire occupe 7,1 millions sur la masse à l’heure actuelle.

L’embauche de Hayes constituait le premier coup d’éclat du directeur général Chuck Fletcher, embauché en 2019. Cette année-là, ce club, mené par Alain Vigneault, construit au préalable par le DG Ron Hextall, a participé aux séries et même remporté une ronde.

Mais les Flyers sont en voie de rater les éliminatoires pour une troisième année consécutive depuis. Fletcher a pourtant pris tous les moyens pour tenter de les faire gagner.

On a souvent évoqué ici les choix de première ronde en 2021 et de deuxième ronde en 2023 offert aux Sabres pour Rasmus Ristolainen, devenu un défenseur de soutien, employé 18 minutes par match, aucun point en 25 matchs.

L’échange de Philippe Myers et Nolan Patrick pour le défenseur Ryan Ellis, dont la carrière est sérieusement compromise après avoir disputé seulement quatre matchs à Philadelphie en début de saison en 2021. Heureusement pour Fletcher, Myers n’a pas progressé et Patrick est à nouveau blessé.

Mais Ellis avait été blessé à répétition à Nashville lors des deux années précédentes et Myers et Patrick auraient pu servir d’appât pour autre chose. Mais bon, le DG des Flyers a parié, mais perdu.

La perte d’Ellis n’a pas empêché Fletcher de se débarrasser de son seul défenseur offensif, Shayne Gostisbehere. Il n’en voulait tellement plus qu’il a offert des choix de deuxième et septième ronde aux Coyotes pour s’en départir. Gostisbehere a amassé 74 points en 112 matchs depuis son arrivée en Arizona et il joue presque 22 minutes par rencontre.

Fletcher a comblé le vide en embauchant le défenseur controversé Tony DeAngelo pour deux ans et 10 millions l’été dernier.

L’embauche du rugueux John Tortorella demeurait l’ultime tentative pour Fletcher de relancer cette équipe. Tortorella ne tolère pas la paresse et parvient à transformer des fainéants en bons soldats. Mais l’électrochoc n’est pas éternel.

Il a duré sept matchs ici ; les Flyers ont entamé la saison avec une fiche de 5-2. Ils ont perdu 21 de leurs 27 matchs suivants.

L’infirmerie est pleine, certes, avec parmi les blessés Sean Couturier, Ellis, Bobby Brink et maintenant Cam Atkinson, fini pour l’année, mais les jeunes Joel Farabee et Morgan Frost ne progressent pas, et le défenseur Ivan Provorov régresse offensivement.

Rares rayons de soleil, le gardien Carter Hart semble avoir retrouvé son élan et le cinquième choix au total en 2022, Cutter Gauthier, un jeune attaquant de puissance de 18 ans, cartonne à Boston College avec 16 points en 13 matchs en représentera les Américains au Championnat mondial junior sur un premier trio avec Logan Cooley et Jimmy Snuggerud et le jeune défenseur Cam York montre aussi de belles choses depuis son rappel.

Les Flyers devraient aussi repêcher à nouveau parmi les six ou sept premiers l’été prochain. Mais pour le bien de cette organisation, il faudrait faire table rase, d’abord au sein de l’administration (et pourquoi pas remettre les clefs à Daniel Brière ?) et entreprendre un vrai virage jeunesse. Bonne chance…

La grande classe de Makar

PHOTO RON CHENOY, USA TODAY SPORTS

Cale Makar

L’arbitre a d’abord décerné une punition à Mathew Barzal en fin de première période pour avoir accroché le défenseur Cale Makar. Dans un geste inusité, Makar s’est adressé à l’officiel pour lui signifier qu’il avait chuté par lui-même et que son adversaire ne méritait pas d’être puni. L’arbitre a annulé sa décision, sous les huées des fans de l’Avalanche, sans doute pas au fait du geste de leur joueur. De telles preuves d’esprit sportif sont extrêmement rares. Makar prouve qu’il est non seulement un grand défenseur, peut-être éventuellement le meilleur de l’histoire, mais un être humain aux valeurs très riches.

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