Montréal est-il une ville de sport ?

Assurément.

D’accord, il nous manque une équipe de baseball. Et une de la NBA. Et une de la NFL. Mais l’offre sportive reste quand même enviable. Peu de métropoles en Amérique du Nord comptent autant de piscines, de collèges, d’arénas et de grands parcs dans lesquels les citoyens peuvent courir, nager ou taper dans un ballon. Il est possible de jouer au tennis au stade IGA, de rouler à vélo sur un circuit de F1 et de participer à une compétition de voile sur le fleuve – dans la même journée !

Virée sportive dans l’île, un samedi de mai.

6 h 30 – Natation à Pointe-Claire

  • Une nageuse éclairée par les premiers rayons du soleil

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Une nageuse éclairée par les premiers rayons du soleil

  • Parfaire sa technique aux premières heures du jour

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Parfaire sa technique aux premières heures du jour

  • Il est 6 h 30. Les nageurs ont déjà une dizaine de longueurs dans le corps.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Il est 6 h 30. Les nageurs ont déjà une dizaine de longueurs dans le corps.

  • Les athlètes du club de Pointe-Claire répètent leurs départs de course.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Les athlètes du club de Pointe-Claire répètent leurs départs de course.

  • Les membres de l’équipe écoutent attentivement les instructions de l’entraîneur-chef Martin Gingras.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Les membres de l’équipe écoutent attentivement les instructions de l’entraîneur-chef Martin Gingras.

1/5
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Le soleil se lève sur Pointe-Claire. Ses premiers rayons éclairent les corridors de nage du centre aquatique, où une centaine d’adolescents enfilent les longueurs depuis une demi-heure.

Pointe-Claire est une pépinière exceptionnelle pour les équipes nationales de natation, de plongeon et de water-polo. Sept athlètes formés ici ont participé aux derniers Jeux de Tokyo. Trois autres viennent de se qualifier pour les Championnats du monde de natation.

La recette du succès ?

Le travail, l’entraînement et… l’eau chaude ! « C’est majeur », explique l’entraîneur-chef du Club aquatique de Pointe-Claire, Martin Gingras. « Il y a une trentaine de piscines chauffées extérieures dans l’ouest de l’île. C’est ce qui permet d’organiser des compétitions entre les différents quartiers, tous les mercredis soir de l’été. Pour nous, la ligue estivale représente un bassin de recrutement immense. C’est un microcosme unique au Canada. »

Des chiffres ? Le club compte 315 jeunes athlètes et 220 maîtres.

8 h – Aviron à l’île Notre-Dame

  • Derniers préparatifs avant de mettre les embarcations à l’eau.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Derniers préparatifs avant de mettre les embarcations à l’eau.

  • Les rameurs profitent des installations qui ont accueilli les épreuves d’aviron aux Jeux olympiques de 1976.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Les rameurs profitent des installations qui ont accueilli les épreuves d’aviron aux Jeux olympiques de 1976.

  • Pour plusieurs mordus d’aviron, ce sera la première sortie de la saison.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Pour plusieurs mordus d’aviron, ce sera la première sortie de la saison.

  • Les rameurs transportent leur embarcation jusqu’au quai du Bassin olympique.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Les rameurs transportent leur embarcation jusqu’au quai du Bassin olympique.

  • Et c’est parti !

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Et c’est parti !

1/5
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Au pied du pont Jacques-Cartier, les rameurs sont excités. Il fait beau. Il fait chaud. Le vent est calme. Des conditions parfaites pour le premier samedi de la saison. Hommes, femmes, anglos, francos, jeunes, moins jeunes, le groupe est tout aussi hétéroclite qu’enthousiaste.

« Avant la pandémie, nous avions 400 membres », indique l’entraîneur-chef du Club d’aviron de Montréal, Joseph Rochon. « Aujourd’hui, nous sommes entre 200 et 250. » Les rameurs les plus compétitifs s’entraînent deux fois par jour. Les autres viennent surtout le soir, en semaine, pour profiter des installations qui ont accueilli les épreuves d’aviron des Jeux olympiques de 1976.

10 h – Basketball à Côte-des-Neiges

  • Un jeune basketteur récupère le ballon avant qu’il ne soit hors jeu.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Un jeune basketteur récupère le ballon avant qu’il ne soit hors jeu.

  • Deux joueurs concentrés sur l’action

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Deux joueurs concentrés sur l’action

  • L’année prochaine, Sphere Basketball souhaite doubler le nombre d’équipes inscrites au tournoi.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    L’année prochaine, Sphere Basketball souhaite doubler le nombre d’équipes inscrites au tournoi.

1/3
  •  
  •  
  •  

Montréal, ville de basketball ? « Depuis cinq ans, la participation a explosé. Je n’ai jamais vu ça avant. C’est fou ! », s’enthousiasme le fondateur de Sphere Basketball, Jean-François Allard. Aujourd’hui, cette entreprise à mission sociale est l’hôte d’un tournoi trois contre trois, dans le magnifique gymnase du collège Jean-de-Brébeuf. Combien d’équipes ? « Trente-huit. Et l’an prochain, on se prépare à en accueillir le double. » Après l’émergence de Bennedict Mathurin, Luguentz Dort, Christopher Boucher et Khem Birch, les basketteurs montréalais sont de plus en plus épiés par les recruteurs des équipes professionnelles.

11 h – Volleyball à Ahuntsic

  • Les joueuses de l’équipe M15 du Club celtique à l’entraînement, au collège Ahuntsic

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Les joueuses de l’équipe M15 du Club celtique à l’entraînement, au collège Ahuntsic

  • C’était l’un des derniers entraînements avant qu’elles ne s’envolent vers la Saskatchewan, pour les Championnats canadiens.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    C’était l’un des derniers entraînements avant qu’elles ne s’envolent vers la Saskatchewan, pour les Championnats canadiens.

  • Notre photographe a vu le ballon de près !

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Notre photographe a vu le ballon de près !

1/3
  •  
  •  
  •  

Un autre sport en vogue à Montréal ? Le volleyball – surtout chez les adolescentes. Tellement que le Club celtique, fondé en 1983, manque d’entraîneurs et de terrains pour répondre à la demande. « La participation prend de l’ampleur à tous les niveaux », note la coordonnatrice du club, Lucie Dorenlot.

Pour vous donner une idée de l’engouement, 85 filles ont participé aux essais chez les M15. Or, il n’y avait de la place que pour 24 d’entre elles. C’est l’équipe d’élite de cette catégorie d’âge que nous sommes venus rencontrer à l’entraînement, ce matin, au collège Ahuntsic. Les volleyeuses font les derniers ajustements avant de s’envoler vers la Saskatchewan, pour les Championnats canadiens.

« Les filles jouent à la fois au scolaire et au civil, explique l’entraîneur Michel Paquin. Nous, on les voit une fois par semaine, le samedi matin. Elles ont tellement hâte de jouer que 30 minutes avant l’entraînement, elles sont déjà en train de faire des touches ensemble. »

14 h – Baseball à Saint-Laurent

« L’annonce de ma mort est très exagérée », a écrit Mark Twain, après qu’une agence de presse a annoncé prématurément son décès. On pourrait en dire autant du baseball au Québec. Non, il n’est pas mort. Ni même en déclin. Au contraire, les inscriptions ont augmenté lors de 14 des 15 dernières saisons. Ce sport est particulièrement en santé dans l’ouest de l’île de Montréal, où on compte plus de 80 équipes compétitives. Ça, c’est sans compter les ligues de printemps ou d’automne, les circuits pour adultes et les activités d’initiation pour les plus jeunes.

  • Quelques élans au parc Saint-Laurent, avant le début de la saison

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Quelques élans au parc Saint-Laurent, avant le début de la saison

  • Le baseball se porte bien dans l’ouest de l’île de Montréal, où l’on retrouve plus de 80 équipes compétitives.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Le baseball se porte bien dans l’ouest de l’île de Montréal, où l’on retrouve plus de 80 équipes compétitives.

  • Le baseball est tellement populaire à Saint-Laurent que les parcs sont utilisés à leur capacité maximale. L’association locale doit limiter les inscriptions.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Le baseball est tellement populaire à Saint-Laurent que les parcs sont utilisés à leur capacité maximale. L’association locale doit limiter les inscriptions.

  • Le Crush a gagné cinq fois le titre d’association de l’année dans la région du Lac Saint-Louis au cours des 10 dernières années.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Le Crush a gagné cinq fois le titre d’association de l’année dans la région du Lac Saint-Louis au cours des 10 dernières années.

1/4
  •  
  •  
  •  
  •  

« On doit limiter les inscriptions, car on utilise déjà les parcs à capacité maximale », indique le vice-président du Crush de Saint-Laurent, Benoit Nadeau. Le Crush, qui regroupe les joueurs de Saint-Laurent, Mont-Royal et Outremont, est l’un des clubs les plus dynamiques de l’île. Au cours des 10 dernières saisons, il a reçu cinq fois le titre d’association de l’année dans la région du Lac Saint-Louis.

15 h – Cricket à Ahuntsic

  • Les Knight Riders de Montréal à l’entraînement, au Ministère du cricket et autres sports orphelins

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Les Knight Riders de Montréal à l’entraînement, au Ministère du cricket et autres sports orphelins

  • Un lanceur des Knight Riders à l’entraînement

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Un lanceur des Knight Riders à l’entraînement

1/2
  •  
  •  

De l’extérieur, le Ministère du cricket et autres sports orphelins est un édifice industriel banal, comme il y en a des dizaines autour du Marché central. Mais une fois la porte franchie, on accède à un univers déroutant. On y retrouve un terrain de soccer-bulle, un jeu d’évasion, des cibles de tir à l’arc et… quatre allées de cricket.

C’est devenu la deuxième maison des Knight Riders de Montréal. De janvier à mai, ces joueurs amateurs de cricket sont ici presque tous les jours. Nous avions rendez-vous avec eux à 15 h. Ils sont arrivés avec quelques minutes de retard – et une excellente raison. « On vient tout juste de disputer notre première partie de l’année », s’excuse le capitaine du club, Mandeep Singh, tout excité de l’amorce de la nouvelle saison. Si vous désirez voir les Knight Riders à l’œuvre, ils jouent tous les samedis et dimanches, au terrain Atwater, rue Dupuis, à Verdun.

À quelle heure ?

« Il n’y a pas vraiment d’heure. On est là une bonne partie de la journée ! »

19 h 30 – Soccer au stade Saputo

  • Des partisans dévoilent un tifo à l’image de Patrice Bernier.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Des partisans dévoilent un tifo à l’image de Patrice Bernier.

  • « Nous sommes Montréalais/Et nous chantons en chœur. »

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    « Nous sommes Montréalais/Et nous chantons en chœur. »

  • Le beau temps était de la partie pour cette soirée parfaite au stade Saputo.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Le beau temps était de la partie pour cette soirée parfaite au stade Saputo.

  • Plus de 16 000 spectateurs ont assisté à la victoire du CF Montréal.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Plus de 16 000 spectateurs ont assisté à la victoire du CF Montréal.

  • Vue sur le mât du Stade olympique, dans la section réservée aux partisans du groupe 1642 MTL

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Vue sur le mât du Stade olympique, dans la section réservée aux partisans du groupe 1642 MTL

1/5
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Après le pire début de saison de son histoire, le CF Montréal s’est enfin ressaisi. Ce soir, dans son stade, il compte sur l’appui de 16 000 spectateurs. Dans la section 132, des partisans déploient un immense tifo à l’image de l’ancienne vedette de l’équipe Patrice Bernier, qui sera intronisé au Mur de la renommée du club pendant la mi-temps. « Pa-trice Ber-nier, Patrice Bernier », chantent-ils en chœur. Une belle soirée : en plus de l’hommage à Bernier, le CF défait Orlando 2-0.

21 h 30 – Gymnase à Rosemont

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Chloé Chastang et Élodie Lallement, au centre Econofitness de la rue Beaubien

Nous terminons notre tournée chez Econofitness, rue Beaubien, près de la Plaza Saint-Hubert. Le gymnase est ouvert 24 heures sur 24, sept jours par semaine. « Il y a des gens qui travaillent sur des horaires atypiques. Pour eux, s’entraîner de soir ou de nuit, ça peut être très important », explique le président de la chaîne, Renaud Beaudry.

Le soir et la nuit, il n’y a pas de préposé à l’accueil. Une simple carte magnétique permet d’accéder au site. Pas d’enjeu, donc, pour trouver de la main-d’œuvre prête à travailler de 22 h à 6 h, du samedi au dimanche. « Mais si vous passez samedi soir, ça risque d’être pas mal tranquille », me prévient M. Beaudry.

Ce n’est pas le cas. Ce soir, 26 personnes s’activent sur les appareils. Parmi elles, Chloé Chastang, venue avec une amie. Et pourquoi venir dans un gym un beau samedi soir de printemps ?

« Parce que je viens tout juste de prendre une crêpe Nutella-banane ! »

Pour paraphraser une ancienne vedette du Canadien, non, il n’y a pas que le sport dans la vie !