(Tokyo) Sortie décevante pour l’équipe canadienne.

Premier constat : la nouvelle épreuve olympique du triathlon à relais mixte est spectaculaire.

Deuxième constat : si la première de votre équipe reste coincée dans le trafic à la bouée, bonne chance pour revenir dans la course.

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE


Joanna Brown, Alexis Lepage, Amélie Kretz, et Matthew Sharp

C’est arrivé à Joanna Brown. Après les deux crevaisons (toujours inexpliquées) qui l’ont éjectée au triathlon féminin mardi, cette fois, c’est à la natation que ça s’est mal passé.

L’équipe canadienne se retrouvait donc 14e sur 16 au premier relais. La difficulté supplémentaire vient du fait qu’en étant seul en arrière, on est laissé à soi-même pour rouler. Tandis qu’en avant, de petits pelotons pouvaient s’économiser en travaillant ensemble.

L’écart s’est creusé avec le relais d’Alexis Lepage, choisi cette semaine comme remplaçant du Canadien le plus fort, Tyler Mislawchuk, blessé au tendon.

« Je n’étais pas nécessairement dans une bonne position, et j’ai brûlé toutes mes cartouches pour rattraper le peloton, qui était peut-être 15 secondes devant », a dit Lepage, qui a fait un gros effort en natation, sa spécialité. « Je les voyais à 50 m, mais j’ai tout donné un peu trop tôt… »

Rendu à la course, il a manqué de jus.

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Amélie Kretz

C’est Amélie Kretz qui a pour ainsi dire sauvé l’honneur en doublant la Mexicaine, évitant la dernière position au Canada. Matt Sharpe a maintenu la position.

Tout le monde tentait d’afficher une relative bonne humeur, mais sans parler de podium, l’équipe « vaut » en principe mieux que l’avant-dernier rang. On a pu voir Amélie Kretz consoler Joanna Brown, pour qui ç’a été une autre « journée difficile ».

« C’est une chance assez incroyable que je peux avoir de participer à un triathlon olympique », a dit Lepage, 27 ans, de Gatineau.

« Faut aussi être chanceux au triathlon, que les relais s’enlignent bien », a opiné Kretz.

Chanceux, ils ne l’ont pas été.

Il faut dire que cette équipe s’est esquintée jusqu’à la limite afin d’avoir son billet pour Tokyo.

C’est Amélie qui a qualifié le relais canadien en se qualifiant individuellement.

« La course reflète assez bien nos dernières semaines. On s’est battus pour être ici, on s’est battus juste pour rester dans la course… »

La Québécoise revient à la maison pour la première fois depuis sept mois. Elle sera du Triathlon de Montréal, puis des Mondiaux à Edmonton. Elle a déjà un œil « certainement » sur Paris 2024, et vu sa progression, on devrait en avoir un sur elle.

Au total, l’équipe canadienne repart avec des résultats très en dessous de ses attentes.

L’or est allé à la Grande-Bretagne, l’argent aux États-Unis et le bronze à la France, qui a peut-être fait la meilleure course, remontant de la cinquième à la troisième place.

C’était justement l’anniversaire de la Française Léonie Périault. Elle aura plusieurs motifs de célébration, elle qui a d’abord été exclue par sa fédération et s’est qualifiée in extremis. Tout de suite après sa qualification, elle a senti des douleurs dans l’abdomen… et s’est fait opérer pour une appendicite.

Médaille, anniversaire et opération réussie, c’est un autre joli triathlon individuel, non ?