Le développement économique du Québec est en train de reprendre vie tranquillement. Malheureusement, certains secteurs souffrent toujours de l'après-crise, notamment l'industrie du bois, le secteur manufacturier de l'usinage des métaux (fabrication mécanique et mécano soudée) et le tourisme.  

Le développement économique du Québec est en train de reprendre vie tranquillement. Malheureusement, certains secteurs souffrent toujours de l'après-crise, notamment l'industrie du bois, le secteur manufacturier de l'usinage des métaux (fabrication mécanique et mécano soudée) et le tourisme.  

Le 16 septembre 2009, le ministère des Relations internationales du Québec écrivait dans un communiqué de presse: «En 2007, la valeur totale des échanges de biens entre le Québec et (la Nouvelle-Angleterre) s'est élevée à 11,45 milliards de dollars. Le Québec y a exporté pour 7,7 milliards de biens, représentant 11,1% des exportations totales de marchandises du Québec et 14,8% de ses exportations vers les États-Unis.»

Dans cet esprit, il serait souhaitable que le Québec se dote d'une vraie politique de développement économique intégrée englobant la Nouvelle-Angleterre comme principale priorité en matière de déploiement des efforts marketing et des relations politiques et économiques du Québec.  En ce sens, l'État québécois devrait accentuer sa présence dans cette région et prioriser une politique de développement accélérée des relations commerciales et politiques avec cette région de plus de 15 millions de personnes.  

Le Québec vend plus en Nouvelle-Angleterre (14,1%) que dans tous les pays européens réunis (9,7%). Le tourisme provenant de la Nouvelle-Angleterre représente aussi une importante part de notre industrie touristique. Doit-on rappeler que plus de 30% des touristes qui viennent au Québec proviennent de la Nouvelle-Angleterre et que 90% d'entre eux utilisent les infrastructures routières?

Ce marché est donc trop important pour le Québec pour qu'il ne soit considéré simplement que comme une région de développement parmi tant d'autres. L'effort collectif nécessaire pour peaufiner l'image de l'hydroélectricité du Québec dans cette région est prioritaire tout comme la multiplication des efforts des villes québécoises pour créer des réseaux forts avec les acteurs économiques de la Nouvelle-Angleterre.

Il serait aussi souhaitable qu'une priorité d'actions soir entreprise aussi avec les acteurs franco-américains de la Nouvelle-Angleterre qui comptent encore aujourd'hui plus de 1,6 million de personnes. Cet effort, orchestré par le Québec, soutenu par Ottawa et déployé par les acteurs économiques locaux, pourrait grandement servir les intérêts des entrepreneurs québécois tout en favorisant aussi les entrepreneurs de la Nouvelle-Angleterre.  

Même si la crise économique des derniers mois a fait baisser quelque peu les chiffres mentionnés ci-haut, il n'en demeure pas moins que l'importance économique et touristique primordiale de cette région mériterait que l'État québécois révise complètement le mandat de la délégation du Québec à Boston.  

En effet, la délégation du Québec à Boston devrait être autant, sinon plus imposante que celle de New York, car elle est seule capable de consacrer la relation de proximité qui existe entre le Québec et la Nouvelle-Angleterre. La délégation du Québec à Boston devrait aussi pouvoir supporter politiquement le travail d'une nouvelle corporation privée de type OSBL strictement orientée sur des intérêts économiques privés, qui serait composée d'entreprises et de représentants d'Hydro-Québec, entre autres, qui aurait pour mandat de prendre en charge l'ensemble des efforts économiques du Québec plutôt que de dépendre des simples gestes de quelques fonctionnaires du ministère des Relations internationales. Dans les faits, c'est bien simple: le délégué général du Québec à Boston doit être l'ouvreur politique de porte et les privés font le reste pour sceller la relation commerciale.

Dans cet esprit, une corporation privée de type OSBL pourrait être chargée des mandats suivants en y incluant des pouvoirs décisionnels dévolus à ce bureau: promotion économique et touristique du Québec en Nouvelle-Angleterre; centralisation des efforts de développement des relations commerciales, focus group, missions d'affaires et activités de «match-making»; relations et partenariats institutionnels avec collèges, universités, instituts de recherches, associations professionnelles; relations culturelles et sociales (Association canado-américaine, clubs Rotary, Richelieu, etc.); coordination des efforts de toutes les régions du Québec vers ce marché.

New York, Pennsylvanie et New Jersey

Dans le même esprit de rapprochement accéléré avec la Nouvelle-Angleterre, il va de soi que la stratégie globale englobe aussi ces trois États limitrophes et qui composent le grand nord-est des États-Unis. D'ailleurs et en fonction des moyens limités dont nous disposons au Québec, le type d'approche proposée avec la Nouvelle-Angleterre devient une priorité qui va forcément déteindre vers ces trois États tous aussi importants pour le Québec. Avec plus de 42 millions d'habitants, cette région, appelée le Tri-State, est l'extension naturelle pour le Québec dans son axe de développement nord-sud.  

Au final donc, le Québec se positionnerait comme leader incontesté du nord-est de l'Amérique du Nord, car c'est par le Québec, de par notre historique de relations avec la Nouvelle-Angleterre que tout cela devrait s'orchestrer. Imaginons seulement le retour sur investissement si nous pouvions contrôler efficacement le transport des marchandises, des personnes et surtout contrôler les besoins énergétiques de plus de 60 millions de personnes.  

Comme stratégie de commerce de proximité, il n'y aura jamais rien de plus pertinent ni de plus rentable que de profiter d'une manne à moins de quelques heures de route.