Depuis la suspension de la campagne de Nikky Haley, au lendemain du « super mardi », la course à la présidence des États-Unis se dessine telle qu’on le prévoyait : le président Joe Biden et l’ancien président Donald Trump seront de nouveau les candidats des deux principaux partis américains en vue du scrutin présidentiel du 5 novembre. Beaucoup de choses peuvent se passer d’ici là, mais la campagne présidentielle américaine est en marche.

Contrairement au cycle électoral de 2016, dans lequel Donald Trump était apparu comme le candidat présomptif du Parti républicain au mois de mai, cette fois-ci, il est bien en selle dès le mois de mars. Il aura comme priorité à court terme d’unifier le Parti républicain et de choisir un colistier à la vice-présidence.

Du côté démocrate, le duo Biden-Harris n’a pas fait face à une réelle opposition et représentera le parti lors de l’élection.

Les sondages nationaux indiquent que la population aurait souhaité un renouveau sur le plan politique. On peut donc s’attendre à une campagne fortement polarisée pour ce qui est de la rhétorique, des promesses politiques et des personnalités.

Le choix de Donald Trump

La rapidité avec laquelle Donald Trump s’est emparé de l’investiture républicaine cette année indique qu’il contrôle toujours très bien le parti. Un parti qui semble aujourd’hui bien loin de l’organisation traditionnelle d’Abraham Lincoln à Ronald Reagan.

Certes, le Parti républicain demeure conservateur, autant sur le plan de la fiscalité que des valeurs sociales. Mais le parti de Trump est dominé par un conservatisme nationaliste et par un populisme qui présente une Amérique plus isolationniste et plus individualiste, et ce, autant sur le plan intérieur qu’international.

La base de Trump, communément appelée MAGA (« Make America Great Again »), contrôle les instances du parti, la pensée politique et les façons de faire.

Trump continue de prétendre que l’élection de 2020 lui a été volée et que l’administration Biden est corrompue. Or, l’insurrection du 6 janvier 2021, les nombreux procès en justice auxquels il fait face, ses récents commentaires concernant l’OTAN et son avenir, ses propos controversés au sujet de ses opposants et de l’immigration demeurent des éléments perturbateurs qui seront davantage scrutés dans l’actualité.

Trump devra assurer l’unité de son parti et son financement, car des divisions ont été exprimées par certains républicains, notamment au Sénat, par des commentateurs républicains dans les médias et par des militants lors des primaires et du caucus. Notons aussi que sa principale adversaire, Nikki Haley, s’est retirée de la course… sans l’appuyer.

Le choix de Joe Biden

La question de l’âge de Joe Biden occupe beaucoup d’espace dans les médias depuis le début de l’année électorale. Malgré le fait que Biden et Trump ont presque le même âge, soit respectivement 81 ans et 77 ans, la population américaine semble davantage préoccupée par l’acuité physique et mentale du président actuel. En effet, les questions de son âge et de sa démarche créent encore des inquiétudes, même auprès des démocrates.

Pour Biden, le défi demeure de faire connaître ses réalisations qui restent pour l’essentiel méconnues. Comme ce fut le cas à de nombreux autres moments de sa carrière politique, Joe Biden a surpris à l’occasion de son allocution sur « l’état de l’Union », en livrant un discours d’envergure, bien senti et qui a grandement motivé ses troupes. S’il y a une leçon à retenir : il ne faut surtout pas le sous-estimer.

Biden a bien énuméré les enjeux qui seront importants lors de l’élection, parmi lesquels la continuation du progrès économique, le maintien de l’importance accordée à l’environnement, la défense de la démocratie aux États-Unis et dans le monde, la recherche de compromis en matière d’immigration et au sujet de la guerre en Ukraine, le maintient de l’accès à l’avortement, la continuation des réformes en santé et le prix des médicaments, et la priorisation du leadership américain dans l’ordre mondial.

Cela s’annonce une lutte corsée. Les plus récents sondages nationaux indiquent une avance pour Donald Trump dans la marge d’erreur, et aussi dans plusieurs États clés qui seront déterminants pour remporter le collège électoral et la présidence.

Mais les sondages à cette période de l’année électorale ne sont pas les plus fiables. Ne l’oublions pas : Reagan, Clinton et Obama tiraient tous de l’arrière en février et en mars, pour ensuite remporter leurs courses respectives.

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