Le dossier de Marie-Eve Fournier sur le stress au travail, publié dans la section Contexte dimanche, a trouvé un écho chez de nombreux lecteurs. Voici quelques-unes de vos réactions.

Des articles relaxants

Merci pour ce cadeau, deux articles sur le stress… relaxants pour moi, car ils confirment ce que j’aurais pu vivre si je n’avais pas choisi la déconnexion qui permet le travail en paix et en profondeur. Mais quelle plaie que ces bips-bips annonçant un courriel et une rencontre Teams dans X minutes, ces textos nous disant d’aller lire le courriel envoyé, ces trois, quatre courriels consécutifs pour ajouter des idées comme si l’on était en chat ou en échange de textos ou sur Messenger la fin de semaine… Et une patronne qui me reprochait d’avoir collé un carton opaque dans ma fenêtre de porte de bureau ; je fus obligé de lui expliquer que je rencontrais des clients à titre de psychologue ! Serge Bouchard disait : « Ne cherche pas le bonheur seulement dans ce qui te rend joyeux », pensée à laquelle m’a fait penser votre propos sur l’exigence du travail en profondeur.

Pierre Perreault

Fort utile

Cet article tombe vraiment à point. En 2016, j’ai fait une dépression majeure qui a entraîné une perte d’emploi. Les années qui ont suivi ont connu leur lot de défis. Depuis deux ans, j’ai un nouvel emploi que j’adore, par contre, je recommence à ressentir les symptômes du stress. Votre article vient de mettre le doigt sur plusieurs facteurs qui contribuent à ce sentiment. Je suis presque gêné de ne pas avoir pensé à certains trucs mentionnés. Dès demain, il y a plusieurs « notificateurs » qui vont être désactivés sur mon ordinateur.

Benoit Brault

Repenser l’organisation du travail

Cet article m’a grandement interpellé. Les sources de stress que Mme Lupien décrit sont les principales raisons qui m’ont poussé à la retraite le 1er septembre dernier à l’âge de 62 ans seulement. J’ai travaillé dans le secteur de l’éducation (aux niveaux collégial et universitaire) pendant 40 ans, dans divers rôles de gestionnaire, dont les 20 dernières à titre de directeur de service. Malgré tous les apprentissages très formateurs de ma longue carrière, je suis devenu désabusé au fil du temps, car l’organisation du travail est devenue complètement débile ! Les zillions de courriels ingérables, les nombreuses absences répétées de plusieurs employés, le manque de vision et d’ouverture de la haute direction, les attentes démesurées des diverses catégories d’étudiants, les enjeux budgétaires, les échéanciers impossibles à respecter et, surtout, le manque d’ouverture à la possibilité de faire les choses autrement m’ont carrément achevé. À la fin, j’étais épuisé et tanné de ne pouvoir remettre en question les modèles de gestion traditionnels que je jugeais dépassés. Et quand on perd la flamme, il devient très difficile d’allumer l’esprit d’une équipe qui s’attend à un leadership mobilisateur et rassembleur. Après quatre mois de retraite, je vous assure que ce recul me permet de remettre les choses dans leur juste perspective : il faut changer les modèles de gestion et ça presse ! Mme Lupien a raison à 100 %, les employeurs qui sauront adapter leur vision organisationnelle et qui auront des valeurs plus humanistes et moins contraignantes, ceux qui permettront aux employés de se concentrer sur seulement quelques tâches à la fois et ceux qui offriront un environnement de travail favorable au bien-être mental et physique attireront bien plus de jeunes employés que ceux qui gèrent encore comme on le faisait dans les années 1980 ou même en début 2000. J’ai maintenant un contrat à 15 heures par semaine dans un rôle opérationnel et on me fout la paix avec les dédales administratifs ; quel bonheur immense ! Et j’ai aussi quelques mandats de mentorat auprès de jeunes gestionnaires. Croyez-moi, je ne leur remplirai pas la tête avec de vieilles théories magistrales ! Place à la créativité, à l’innovation et au plaisir de vivre. Le plaisir, n’est-ce pas la source de tous nos désirs et efforts dans la vie ?

Yves Lahaie

Lisez le dossier « La solution pour réduire le stress au travail existe ! » de Marie-Eve Fournier