L’année 2023 ne restera pas dans les mémoires comme celle du grand réconfort à en juger par les réponses à notre appel à tous. Courage, 2024 arrive !

Annus horribilis

Il aurait été plus judicieux de demander : qu’est-ce qui ne vous a pas inquiété ? La liste aurait été plus courte. L’année 2023 a été horrible. Les incendies de forêt gigantesques au Canada et ailleurs. Des inondations. Des températures extrêmes. Oui, tout cela m’a inquiétée. Et on croyait avoir touché le fond avec la guerre en Ukraine. Mais non, en voilà une autre tout aussi féroce et absurde. Les guerres, c’est tellement fameux pour l’environnement ! L’intelligence artificielle m’inquiète aussi. Mais la non-intelligence humaine m’inquiète encore davantage.

Françoise Chesnay, Montréal

Les choix politiques américains

PHOTO ANDREW HARNIK, ASSOCIATED PRESS

Le retour en force de Donald Trump, largement favori pour devenir le candidat républicain à la présidentielle de 2024, n’a pas rassuré Luc Robitaille, de Shawinigan.

De voir que la population du pays le plus riche, le plus avancé scientifiquement, possédant une avance technologique sur le reste du monde et étant nettement en tête de peloton sur le plan de l’intelligence artificielle et de l’armement risque d’élire Trump à ses prochaines élections m’inquiète sérieusement.

Luc Robitaille, Shawinigan

La vengeance de la nature

La force, la fréquence et l’intensité des évènements climatiques. Il faut être aveugle pour ne pas constater que la nature est en train de nous rejeter à la face tout ce qu’on lui fait subir depuis 150 ans. Les COP se succèdent sans que rien ne change. Et nos deux ordres gouvernementaux nous démontrent clairement qu’ils n’ont ni le goût ni le courage d’adopter de vraies mesures de changement, comme d’investir massivement dans les transports en commun, de faire des gestes concrets pour diminuer le recours à l’auto solo, d’interdire la destruction des milieux humides, de réutiliser les déchets comme mode d’énergie, etc.

Josiane Archambault, Montréal

La santé mentale oubliée

Le manque d’implication du gouvernement dans la santé mentale. N’importe qui peut être touché par une maladie mentale. Et quelles sont les ressources ? Très limitées encore une fois. J’ai la chance d’être bien entourée et d’avoir un cercle de soignants impliqués et une famille qui me soutient. Mais ce n’est malheureusement pas vrai pour tout le monde. Il faut plus qu’une journée, une semaine ou un mois de la santé mentale.

Sylvie Duchesne, Saint-Eustache

L’absence de vision en éducation

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Il est urgent de trouver des solutions nouvelles et efficaces, pour former nos futurs citoyens, écrit Francine Guay, de Boischatel, qui se désole de l’absence de vision en éducation.

Enseignante retraitée, je suis atterrée de constater qu’en éducation, les choses ne s’améliorent pas. Avec l’arrivée des technologies informatiques, on voyait le potentiel disponible pour révolutionner l’apprentissage et faciliter le travail. Nous voilà désorganisés, en manque de personnel et avec des élèves qui subissent de plein fouet notre manque de vision et de créativité pour offrir une éducation solide pour tous. C’est inacceptable pour toute société digne de ce nom. Il est urgent de trouver des solutions nouvelles et efficaces, pour former nos futurs citoyens. Le futur en reflétera les conséquences.

Francine Guay, Boischatel

La décrépitude programmée

Mon inquiétude n’est pas nouvelle, c’est la propension des gouvernements à nous offrir des bébelles neuves plutôt que d’entretenir les anciennes, ce qui fera qu’à terme, on aura encore plus de problèmes à résoudre. Un beau gros CHUM et un CUSUM, mais on laisse Maisonneuve-Rosemont devenir une ruine qu’il faut reconstruire, un pont de l’Île-aux-Tourtes également et on nous promet un troisième lien pour parer à l’effondrement de Pierre-Laporte qu’on a déjà trop négligé. Et Ottawa agit de même, pensons au pont Champlain ou à la résidence du premier ministre. À quand un parti qui fera la promesse responsable de bien prendre soin de notre patrimoine commun ?

Jean Bazinet, Laval

En rire ou en pleurer ?

D’abord, la crise du logement. J’ai lutté de décembre à septembre pour tenter d’éviter la reprise de mon logement (je suis une mère seule de deux adolescents…). Le tribunal a finalement rendu son verdict : je devais être partie avant le 1er décembre. Incendies de forêt : le père des enfants, habitant de Chibougamau, a dû demander notre aide pour s’occuper de sa chatte. Ma fille asthmatique en a arraché tout l’été avec la piètre qualité de l’air qui s’en est suivie. Changements climatiques : notre seul baume sur le cœur de cette année difficile était un séjour de six jours de plein air en camping planifié dans la vallée Bras-du-Nord. Vous vous rappelez ? En juillet ? Ben oui ! Nos vacances ont été annulées à cause des inondations. La route était sectionnée à plusieurs endroits et mon chum, qui nous attendait un jour avant, est resté prisonnier du camping avec ses enfants. L’automne devait être plus calme… mais je faisais l’autruche. Eh oui ! Je suis enseignante au primaire et mon syndicat est affilié à la FAE. J’ai donc été privée de salaire pendant de nombreux jours, piquetant avec mes collègues dans le froid, tentant de rassurer mes enfants que tout va bien aller. J’espère un répit très bientôt, mais pour me consoler, je pense avec beaucoup d’empathie aux civils en Palestine et en Israël. Ah oui, la question était : qu’est-ce qui nous a inquiétés en 2023 ? Pas mal tout, finalement.

Geneviève Despatie, Montréal