La hausse des droits de scolarité qui sera imposée aux étudiants provenant de l’extérieur du Québec et aux étudiants étrangers y étudiant en anglais vous a fait réagir. Voici quelques-uns des commentaires que nous avons reçus.

Ils ne viendront plus

D’un côté, le gouvernement dit qu’il veut réduire le nombre d’étudiants anglophones et, de l’autre, il s’attend à ce que ces étudiants continuent de venir parce que le gouvernement veut canaliser tous les droits de scolarité supplémentaires vers les universités francophones. Le défaut de cet argument, bien entendu, c’est que les étudiants de l’extérieur de la province ne viendront tout simplement pas. Il n’y aura donc pas d’argent supplémentaire pour les universités francophones.

Wendy Thomas, Montréal

Ne présumons pas

Critiquer la nouvelle politique de Québec sur les droits de scolarité des universités en clamant que les étudiants étrangers et canadiens anglophones vont déserter nos universités anglophones, c’est présumer qu’ils s’y inscrivaient non en raison de leur qualité, mais plutôt parce qu’elles étaient bon marché. Si, au contraire, elles attirent en raison de leur excellence, comme les institutions de Boston qui, soit dit en passant, sont loin d’être bon marché, alors elles continueront de le faire, notamment pour ce qui est des étudiants du reste du Canada. Que la caravane passe, donc, et laisse les chiens aboyer.

Gilles Martel, Gatineau

Peu attrayants ?

Il y a quelques années, notre fille cadette nous a convaincus, ma femme et moi, de lui payer un cours universitaire à Montréal alors que nous avions une université à 7 km de notre domicile. Il s’agissait d’étudier à HEC en cohorte trilingue. Ce programme regroupait 120 Français et une vingtaine de Québécois. Douze mois après la fin du programme, combien de Français sont demeurés ici pour nous enrichir de leur expérience ? Aucun ! Pourquoi sommes-nous si peu attrayants ?

René Therrien, Lévis

La langue des affaires

Je suis né au Québec où j’ai fait une bonne partie de mes études dans un collège classique. J’ai appris le latin sans perdre mon français. J’ai appris le français médiéval sans perdre mon français contemporain. J’ai appris l’anglais moderne et étudié les pièces de Shakespeare, et ce, sans perdre mon français. Tout ça m’a permis de gagner ma vie convenablement en français et en anglais dans les Maritimes et en Ontario sans perdre mon français. La langue universelle des affaires est l’anglais. Ce n’est pas en construisant des barrières de toutes sortes que le Québec deviendra prospère. Je comprends très bien la frustration des autres Canadiens et qui silencieusement perdront patience et éviteront la Belle Province. Dommage pour tout le monde.

Charles Simon, Orléans

Le haut du pavé

Il faut périodiquement rappeler aux anglophones du Canada que si le Québec avait de tout temps traité les anglophones du Québec comme le régime britannique a traité les francophones canadiens, les Anglo-Québécois seraient drôlement mal fichus ici, alors qu’ils tiennent encore le haut du pavé grâce aux universités anglophones du Québec généreusement financées par le gouvernement provincial.

Michelle Bachand, Gatineau

Devenons trilingues

Au lieu de se fermer au monde, le Québec gagnerait à viser à faire de chaque Québécois une personne bilingue et même trilingue ! À l’image des petits pays européens qui préservent leur langue tout en favorisant l’apprentissage de nombreuses langues… Que l’on pense à la Finlande, à la Suède ou aux Pays-Bas… Ouverts sur le monde, leurs ressortissants parlent plusieurs langues et font rayonner leur culture sur la planète entière !

Gilles Cyr, La Prairie

Dépasser McGill

Lors de l’amorce de ma carrière, le doyen de ma faculté me disait qu’il fallait éviter de rabaisser l’Université McGill, mais plutôt tenter de la rejoindre et même de la dépasser. Ces conseils m’ont toujours guidé. Notre gouvernement, plutôt que de chercher à « équilibrer » les finances de nos universités, devrait investir davantage dans nos universités francophones tout en leur donnant la possibilité de rencontrer la réalité des coûts de l’éducation.

André Duranceau, Montréal

Mesure populiste

Comme le remarque Descartes, « le bon sens est la chose du monde la mieux partagée », mais encore faut-il maîtriser les faits. Or, ce n’est pas le cas ici. Les augmentations prévues par la CAQ feront que les étudiants canadiens hors province paieront environ deux fois plus qu’ailleurs au Canada. Ces frais seront donc dissuasifs à toute inscription. D’autres l’ont dit déjà, cette nouvelle ponction n’apportera donc pas la somme prévue. Tant s’en faut. De plus, elle aura un effet plus que néfaste sur les francophones hors Québec qui désirent étudier en français dans un milieu francophone, accélérant par ce fait leur assimilation au monde anglophone. C’est une mesure populiste promulguée par un gouvernement qui panique. Bref, l’antithèse du gros bon sens.

Christophe Landarc, Ottawa

Lisez « Universités anglophones : des frais doublés pour les étudiants d’autres provinces »