Au cours des dernières semaines, le Globe & Mail a publié une intéressante série d'articles sur l'avenir du livre dans le contexte de la popularité croissante des tablettes de lecture (Kindle, iPad, etc.) Certains estiment que le livre de papier est mort: les tablettes électroniques permettent de payer les livres moins cher et de les transporter plus facilement. D'autres croient que le livre traditionnel survivra aux tablettes électroniques comme il a traversé l'arrivée du cinéma, de la radio et de la télévision. Qu'en pensez-vous?

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La disparition de la gratuité

Les tablettes électroniques sont des merveilles technologiques et vont révolutionner la façon dont les gens interagissent avec l'internet, les livres, l'édition, etc. Mais quel projet, quelles intentions se cachent vraiment derrière tous ces merveilleux bidules? Le but premier est de faire disparaître des biens et des services que vous pouvez maintenant avoir gratuitement ou à prix modique, et de vous les fournir à gros prix par abonnement, assurant ainsi un maximum d'argent. Si ces appareils deviennent le canal privilégié de diffusion de ce qui aujourd'hui est imprimé, s'ils rendent caduques toutes les autres formes de diffusion de la culture, pourquoi garder les bibliothèques? Aujourd'hui, vous pouvez entrer dans une bibliothèque, emprunter un livre, un DVD, écouter ou emprunter un CD de musique, consulter un magazine ou un journal et tout ça, gratuitement! Maintenant, pour la modique somme de 49$ par mois minimum, vous pourrez faire la même chose, dans le confort de votre foyer! Encore là, on parie combien sur la survie des bibliothèques après une adoption en masse de ces appareils? Et ne retenez pas votre souffle à attendre que la Ville de Montréal ou le gouvernement du Québec vous offrent un réseau de bibliothèques accessible gratuitement sur le net.

Daniel Lefresne, Montréal

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La facilité

Le livre papier ne disparaîtra pas, mais le livre électronique sera beaucoup plus facile à se procurer, afin d'encourager cette voie. L'immense avantage de la version numérique est qu'il est plus facile et moins coûteux d'en identifier les lecteurs.

Philippe Allard

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Le livre ne mourra pas

On a programmé la mort du disque vinyle, celui-ci revient en force. On annonce la mort du CD depuis des années, mais il est toujours là. On annonce la mort du livre: l'avenir nous le dira. Le livre est fabriqué d'une substance durable, recyclable, et renouvelable. Le propriétaire de la tablette électronique, placé devant la facture du remplacement de la pile qu'elle contient, restera bouche bée devant le montant exigé! Je n'ai vu aucune tablette durant mes vacances au bord de la mer au Mexique, mais par contre j'y ai vu beaucoup de livres. Je ne dis pas que la tablette ne sera pas populaire! Si j'étais un étudiant, ayant à «charrier» 15 kg de livres tous les jours, je serais fort heureux de les avoir dans la tablette. Je vois un grand avenir pour la tablette dans le domaine de la réédition: acheter une collection complète, lors d'une seule transaction. Je ne voudrais pas me priver d'une nouveauté excitante, ni payer pour son fichier, puisqu'à mon avis, seule une diminution de 50% du prix m'attirerait. Laissons la chance au coureur, le marché s'occupera bien de la place à faire à la tablette électronique, tout comme celle du livre.

Jean-François Chicoine, Montréal

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Plus écologique

Peut-être est-ce la fin du petit livre bon marché, dans lequel on publie les nouvelles et romans sur du papier de basse qualité. Aussi, les ouvrages de type annuaire, ou les livres de référence qu'on doit mettre à jour continuellement. Mais je pense qu'il y aura toujours de la place pour les livres de qualité avec images et reliures, qu'on veut garder dans une bibliothèque, les livres de référence pour fins académiques et aussi les «beaux livres». Je travaille pour un important éditeur de matériel de référence juridique et les ventes de livres ont diminué de façon constante depuis au moins les derniers dix ans au profit des médias électroniques. Pour le matériel de référence, qui est mis à jour périodiquement, le médium papier est un gaspillage anti-écologique. Recycler du papier demande beaucoup d'eau, d'énergie et de produits chimiques. C'est plus écologique de consulter un fichier électronique et de n'imprimer que les pages dont on a vraiment besoin.

François Ouellette, Toronto

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Un complément, pas un remplaçant

J'espère bien que les tablettes électroniques n'anéantiront pas les livres papier! Quoi de plus agréable que de lire recroquevillée sur son canapé et de tourner les pages d'un bon livre.Je crois que les tablettes électroniques accrocheront (temporairement, je le crains fort) un nouveau lectorat ou offriront un aspect pratique ponctuel (en vacances par exemple). Le livre électronique pourrait devenir un complément, mais pas un remplacement. Moi, je tiens à mes livres de papier! Peut-être que lorsque notre génération disparaîtra, les livres disparaîtront avec nous. Oh triste pensée!

Hélène Laporte

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Le vrai livre

Le livre papier fait partie de nos vies depuis que nous sommes jeunes. Il y a une union physique avec le livre. C'est un beau rituel que d'ouvrir son livre et accéder à la page qui attendait que l'on y revienne. Feuilleter un livre, entendre le bruit du papier, souligner les phrases que l'on tient à conserver, sentir l'odeur du papier, des petits gestes familiers si précieux pour nous. Aller à la librairie ou à la bibliothèque et se laisser attirer par un livre, un auteur, y regarder au verso l'histoire, découvrir que c'est un livre que nous voulions lire. Il devient un objet de discussions entre amis. Le livre nous attend sur la table de chevet le soir, c'est un ami muet qui nous envoie paisiblement dans les bras de Morphée. Je ne pars jamais sans mon livre.

Collette Arcand

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Je l'espère de tout coeur

Nous pourrons alors espérer qu'une partie de l'ère des coupes à blanc de nos forêts pourra être définitivement enterrée. J'adore les lecteurs numériques! Terminé le joug du pavé de 2 kg que tu dois trimballer pendant des semaines. Je possède un petit Nokia depuis deux ans et j'y ai stocké l'équivalent de deux bibliothèques. L'écran est d'une superbe netteté et je peux même lire le soir sans lumière, si ma conjointe veut dormir et que j'ai le goût de lire quelques pages. Comble de plaisir, j'ai reçu un iPad en cadeau pour mon anniversaire et là mes amis, nous sommes vraiment en voiture! En plus de iBook, j'ai téléchargé Kindle, histoire d'avoir accès à deux grandes bibliothèques. Le bonheur total! L'imprimé et les photos sont d'une superbe netteté, aussi convient-il parfaitement à toutes les catégories de livres, du roman au bouquin d'art. Avec le iPad, jamais je ne reviendrai au papier!

Marc Pelletier

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Le papier ne disparaîtra pas

Les écrits sur support matériel existent depuis l'invention de l'écriture, qui date d'un peu plus de 5 000 ans. L'invention de l'imprimerie attribuée à Gutenberg au XVe siècle a permis la diffusion de plusieurs écrits anciens, mis à l'index, contestataires, érotiques et autres. L'imprimerie a été l'un des plus grands remèdes pour contrer l'analphabétisme flagrant et la diffusion des idées aux masses (notamment par des caricatures, pour ceux ne sachant pas lire). Depuis peu, nous assistons à, peut-être, une autre révolution de l'écrit : la tablette numérique. Cette dernière a plusieurs avantages face à son concurrent du XVe siècle : elle peut contenir plusieurs «livres» en mémoire, elle peut s'amener partout, le coût pour un «livre digital» serait moindre que pour l'équivalent en «papier», le «livre digital» ne se détériorera pas avec le temps, contrairement au «livre papier» (jaunissement des pages, brisure de la reliure, etc.) Cependant, elle n'a pas que des avantages. Tout d'abord, le coût. Je doute que le commun des mortels achètera une tablette simplement pour lire. De plus, bien qu'elle se transporte aisément, elle est plus susceptible de se faire voler. Un autre désavantage du «livre digital» est qu'il n'a pas d'âme. Lorsqu'on achète un livre, on ne fait pas qu'acheter un ramassis de feuilles racontant une histoire, on achète un objet. Un objet avec une page couverture, des images, un papier de qualité, une odeur, une reliure, un format, une sensation lorsqu'il tourne les pages. Le livre digital ne pourra jamais offrir ces sensations. Il peut autant passer quelques minutes qu'une heure à feuilleter et s'imprégner de l'environnement qu'offre une librairie. Je crois qu'il y aura un marché pour le livre numérique, mais le livre papier ne disparaîtra pas pour autant. On aurait pu transposer cette question par «La fin du CD» et démontrer les avantages de la musique numérique (mp3) par rapport à la musique par support matériel (CD, vinyle)

Jean-Sébastien Lapointe

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Un plaisir irremplaçable

Je crois que le livre va survivre, car il n'y a pas que le côté pratico-pratique, il y a aussi tout ce qui entoure le livre : les après-midis à la librairie à feuilleter tranquillement quelques bouquins ; les échanges de livres lus avec les amis curieux de connaître nos dernières découvertes littéraires; les heures passées à la bibliothèque à circuler parmi des rayons remplis de livres qui ont été empruntés par tant de gens, l'odeur du cuir et du papier, tous ces côtés sensoriels que ne peuvent reproduirent les écrans. C'est un peu comme le journal du matin qui, selon moi, est inséparable du peignoir et de la tasse de café! Même mon ordinateur adoré et son écran 24 pouces ne réussissent pas à m'en éloigner, alors une petite tablette n'aura pas plus de pouvoir en ce qui concerne le livre.

Lucie Côté

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Il faudra s'y habituer

C'est bien beau tout ça, le papier et le livre, je suis d'accord à 100 % qu'il n'y a rien qui remplace cette impression de toucher, odeur du vrai livre en papier, mais chaque jour, 86 millions de rouleaux de papier de toilette sont produits dans le monde et même avec du recyclé, ça bouffe des arbres à une vitesse, chaque personne sur cette planète en bouffera quelques-uns. Si l'on produisait des livres, en Inde ou en Afrique, pour doter les bibliothèques de cette planète au même niveau que les pays occidentaux, il n'y aurait plus aucun arbre

sur cette planète. Je suis réaliste, les quelques livres que vous avez à la

maison, regardez-les bien, car ce seront les derniers. Le problème avec cette philosophie du «moi je veux mon livre en papier et y'a rien sur cette terre qui va m'enlever le droit d'aimer ça» est la même que : «moi je veux mon auto qui roule au pétrole, mon livre en papier, mon chalet, mon barbecue, ma tondeuse et mon autoroute pour aller travailler et je suis normal et ceux qui ne pensent pas comme ça ne le sont pas». Le problème avec les ressources n'est pas le recyclage, mais la consommation. Le livre électronique, il va falloir s'y habituer parce qu'avant longtemps c'est tout ce qu'il restera, que vous soyez d'accord ou non.

Simon Plouffe, Nantes, France

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Presque

Les avantages du livre électronique sont innombrables : ils résistent au passage du temps, aux incendies, aux inondations et au vol (à condition d'en faire une sauvegarde). Ils facilitent la lecture, puisqu'on peut adapter la taille des caractères à sa vue et qu'il n'y a pas de reflet. Ils comportent un dictionnaire contextuel que l'on put utiliser pour déterminer le sens d'un mot inconnu.

Il est possible de rechercher un mot ou une expression (dictionnaire, livres de référence). Ils sont plus légers et moins encombrants que les livres papier et se glissent aisément dans un sac. Ils permettent de transporter toute une bibliothèque, y compris les gros dictionnaires. Un grand avantage pour les étudiants. Ils sont économiques, puisque leur prix d'achat est rapidement amorti par l'économie réalisée lors de l'achat des livres. Toutefois, il y a quelques désavantages : il faut avoir accès à une source de courant électrique. Ils sont fragiles : chocs, eau, vol, etc. Les livres électroniques sont facilement disponibles, ce qui menace grandement les droits des auteurs. Il n'y a pas beaucoup de livres en français (qu'est-ce qu'on attend?). D'après moi, les livres papier qui seront toujours publiés dans quelques années le seront pour des raisons de confidentialité, de préférences (les nostalgiques), de difficulté de diffusion, etc. Le livre électronique est tellement supérieur...

Carole Brodeur

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C'est criant d'évidence

Le livre papier est mort, vive le numérique! Le livre numérique a sauvé ma vie de lecteur. Je me promène en permanence avec une soixantaine de livres (je lis de tout) pour le même poids et pour beaucoup, beaucoup moins cher. Je ne perds jamais une minute à sacrer dans une salle d'attente de médecin (le lecteur est grand comme un livre de poche et nettement plus mince : je le traîne partout). Un exemple concret : j'avais commencé à me taper, dans sa version végétale Under the dome, S. King, un pavé de 1200 pages, qui m'arrachait littéralement les mains et bousillait mon plaisir de lecteur. Je l'ai terminé en version numérique dans le plaisir le plus absolu. Un lecteur numérique de 100 $ a sauvé ma vie de lecteur. Ceux qui croient que ce n'est qu'une mode passagère doivent penser la même chose que ceux qui croyaient, au début de l'autre siècle, que l'automobile n'avait pas d'avenir. Sauvez un arbre, lisez un livre!

André Martin, Montréal

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Vive le papier

Je crois que le bon vieux livre survivra à son homologue électronique. Lire à l'ordinateur sur une longue période de temps me donne mal à la tête. Par contre, je peux passer plusieurs heures plongée dans un livre! Je crois que je ne serai pas la seule à continuer à lire sur papier!

Vanessa, Longueuil

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Pour le « tree-book »

Je ne suis pas du tout intéressé à lire un livre sur une tablette électronique. Il est vrai que j'ai appris à lire l'actualité sur le web, alors que j'y étais rébarbatif, mais, donnez-moi le choix entre le journal papier et le même en format électronique et, sans hésiter, j'opterai pour le papier. Toutefois, la différence devient désagréable entre le livre classique et l'autre. De plus, flâner à la librairie pour faire son choix est un plaisir unique. Sans compter que, dans mon cas, j'aime posséder le livre lu et le placer dans une bibliothèque. Je crois que plusieurs de ceux et celles qui essaieront le « e-book » reviendront au "tree-book" !

Gilbert Lemire

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Une mode qui passera

Je ne crois pas que le livre mourra. Le toucher du livre, son odeur, donnent toujours au lecteur un sentiment particulier de réconfort. Aussi, il est plus facile de lire un livre qu'une tablette électronique. Pour ces raisons, je ne suis pas certaine que le livre électronique durera. C'est seulement une mode «IN» pour certains. Le vrai lecteur gardera toujours chez lui un bon livre de papier.

Danielle Delisle, technicienne en documentation

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Pas pour les romans

Je crois que le livre électronique va remplacer les livres scolaires et les ouvrages de référence à court ou à moyen terme en raison :

de la fonction de recherche de mots clés qui est d'une forte valeur ajoutée pour la consultation de ces ouvrages de l'absence de poids : tous se rappellent le poids que peuvent avoir ces briques de plusieurs centaines de pages lorsque l'on doit les trainer dans un sac à dos pour aller à l'école ou à la bibliothèque. Du prix : on peut imaginer que le prix de ces livres qui se situe parfois au-dessus de 100 $, en particulier pour les livres scientifiques, pourra être moindre dans sa version électronique.

Pour les romans et les autres livres de divertissement, je crois toutefois que le changement se fera attendre, alors que les raisons mentionnées précédemment s'appliquent dans une moindre mesure à ce type de livre et qu'il restera toujours des irréductibles, qui ne peuvent se passer de la sensation du papier.

Raphaël Baril

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J'adore mon IPAD

J'ai toujours aimé lire, j'aime aussi beaucoup les livres, l'odeur, la texture, etc.! Je me disais, il n'y a pas si longtemps que ça ne changerait pas de sitôt ! Pourtant, un miracle s'est produit : j'ai reçu un « IPAD » en cadeau ! Depuis, je télécharge des livres et j'adore ça ! Quelques secondes et voilà c'est fait ! J'en ai même une vingtaine en attente, pour les vacances. Les avantages sont nombreux. Tout d'abord, terminé l'achat de bibliothèque pour classer les livres dans la maison, ça en prend de la place tout ça ! Terminé aussi les visites dans les librairies et la bibliothèque municipale. Plus besoin de tenir le livre dans les mains, je me suis procuré un « book seat » qui est un coussin pour tenir le « IPAD » et c'est génial!

À ce jour, j'aime beaucoup, je ne sais pas si ce sera la fin du livre papier pour moi, mais pour un bout de temps, en tout cas, j'oublie ça !

Lise Bouchard, Saguenay

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Fini les livres de poche

Je suis une avide lectrice et je possède une bibliothèque très variée. Ceci dit, mon mari m'a offert un « Kindle » pour mon anniversaire. J'avoue que maintenant, je n'achète plus de livres de poche autres que sur le format « Kindle ». Il me semble que le livre électronique est parfait pour les polars, les romans d'aventures et d'amour, mais tout à fait inadéquat pour les livres de référence. En effet, avec un livre électronique l'on possède le livre, sans avoir le livre. Curieux paradoxe.

Karine Lachapelle, Ottawa

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Convertissez-vous au numérique

J'ai mon Sony Reader depuis près d'un an et je ne retournerais pas au livre papier. Le simple fait de pouvoir:

a) avoir une trilogie complète dans mon petit appareil

b) de pouvoir ajouter des signets en pressant sur une touche, et

c) de faciliter de beaucoup la lecture dans mon lit, avant de dormir

fait en sorte que mon amour du livre en papier a été surpassé par le côté pratique du livre électronique. De plus, l'autonomie du Reader est surprenante: en un an, je l'ai chargé environ huit fois et je lis tous les jours! De plus, toutes les personnes à qui j'ai montré mon lecteur numérique ont été épatées par la netteté de l'affichage et la facilité d'utilisation. À tous les amoureux de la lecture, je dis: n'hésitez pas à vous convertir au numérique!

David Maltais, Pointe-des-cascades

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La fin du livre ?

Encore ? Vous blaguez? Il est évident que les gens ont la mémoire très courte !

Il y a eu la radio, le cinéma, la télévision, la vidéo, l'ordinateur et le livre est encore là! Il s'agit d'un nouveau gadget, c'est tout, et nous aurons encore des livres pour longtemps

J. Arturo Guilbert