Ce n’est pas la première fois que des usagers se plaignent de difficultés à obtenir des services en français au CUSM. Cela a fait les manchettes à plus d’une reprise.

Récemment, divers médias ont rapporté l’absurde odyssée d’une francophone, victime d’une agression sexuelle, conduite à l’Hôpital général de Montréal, une installation du Centre universitaire McGill, pour examens médicaux⁠1. De là, selon ce qui est rapporté, elle a été dirigée et conduite au CHUM, pour finalement atterrir à l’hôpital Notre-Dame. Le CUSM l’aurait informée qu’il ne donne pas le service en français aux victimes d’agression sexuelle, qui doivent se présenter ailleurs. Toujours selon ce qui est raconté par les médias, elle aurait été informée que les services médicaux des urgences de l’Hôpital général de Montréal en cas d’agression sexuelle ne sont offerts qu’en anglais les soirs et les fins de semaine.

Je compatis entièrement avec cette usagère qui non seulement a subi le traumatisme de cette agression, mais qui a aussi dû affronter un dédale administratif qui n’avait rien pour apaiser son tourment.

Une enquête sera ouverte par l’Office de la langue française pour faire la lumière sur cette affaire et émettre des recommandations.

Tout citoyen du Québec a le droit d’obtenir des services de santé en français dans un établissement du réseau de la santé. Certains établissements, en vertu de la loi, sont désignés sur des territoires donnés pour offrir des services à la population anglophone, qui a aussi droit à des services dans sa langue. Alors, il faudra qu’on m’explique si certains types de services de santé peuvent se soustraire à cette règle bien établie par la Charte de la langue française et par la Loi sur les services de santé et les services sociaux.

Tout bien considéré, des services psychosociaux sont quotidiennement offerts à une clientèle francophone dans des établissements désignés pour servir la population anglophone. Le droit d’être entendu et compris dans le réseau de la santé est un droit qui ne devrait subir aucune restriction en ce qui concerne le français. J’aurais de la difficulté à imaginer que des ententes administratives pourraient faire fi de ce principe fondamental.

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