Une autre vague de chaleur s’annonce pour le Québec. Une situation de plus en plus fréquente, et qui touche particulièrement les travailleurs et les travailleuses puisque tous les étés, des vies se perdent à la suite d’un coup de chaleur subi en milieu de travail.

Dans la région de Montréal, on connaît depuis quelques années des canicules dès le mois de mai et des périodes de chaleur intense qui s’étirent sur plus d’une semaine.

C’est maintenant également la réalité de régions plus au nord qui n’ont jamais vécu de chaleur d’une telle intensité auparavant.

Aujourd’hui, force est de constater que la situation n’ira pas en s’améliorant. En effet, les prévisions climatiques annoncent qu’à partir de 2051, il y a de fortes chances que la région de Montréal soit confrontée à plus de 50 jours par année de canicule de plus de 30 °C. Dans la région de Québec, l’estimation est de 34 jours par année. Des données inquiétantes qui devraient presser les milieux de travail à s’adapter.

Canicule = travail allégé

Les contraintes thermiques liées à la chaleur, leurs effets sur le corps humain et les dangers qui y sont associés sont encore peu connus. Les mesures d’acclimatation, tout comme la mesure de la chaleur à partir d’un thermomètre à globe humide, qui mesure la température de l’air saturé d’humidité, sont peu utilisées dans les milieux de travail.

Encore récemment, les inspecteurs et les inspectrices de la CNESST, qui sont chargés d’appliquer le règlement, n’avaient pas tous accès à un thermomètre à globe humide. Heureusement, des achats ont été faits récemment par la CNESST pour combler ces manques à la suite d’une campagne menée par la FTQ qui incitait les personnes à déposer une plainte auprès de la CNESST si leurs conditions de travail les exposaient à la chaleur excessive.

Par ailleurs, la réglementation en vigueur oblige aussi un allègement du rythme de travail et l’ajout substantiel de pauses dans des endroits climatisés ou ombragés, ce qui est très peu connu et rarement appliqué par les employeurs.

Trop souvent, en pleine canicule, le travail se maintient au même rythme, sans pause et dans certains cas… sans accès à de l’eau !

Il ne faut jamais hésiter à porter plainte lorsque le travail n’est pas allégé en période de canicule, et ce, que ce soit un travail qui s’effectue à l’extérieur ou dans un édifice qui n’est pas climatisé. Votre vie et celle de vos collègues peuvent en dépendre. Contactez la CNESST ou contactez la Direction de santé publique de votre région pour dénoncer la situation.

Les changements climatiques ont un impact important sur notre quotidien, c’est indéniable. Les incendies de forêt qui obligent à évacuer des villes entières, la présence de smog intense qui nous empêche de vaquer à nos occupations normalement, les journées de canicule qui ne cessent d’augmenter.

Le climat est dans le rouge, et les travailleurs et les travailleuses du Québec sont aux premières loges pour en subir les impacts. Soyons tous proactifs et faisons respecter le règlement en vigueur afin de préserver la vie des personnes qui se retrouvent exposées à ces nouveaux risques.

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