L’été est à peine entamé que des records de chaleur s’accumulent. Lundi a été la journée la plus chaude jamais observée dans le monde. Mardi, Kuujjuaq, communauté du Nunavik, a enregistré la température la plus chaude du Canada. Et des chaleurs extrêmes sont attendues dans plusieurs régions du Québec mercredi et jeudi.

La journée de lundi a été la plus chaude jamais mesurée dans le monde, dépassant pour la première fois la barre des 17 °C de moyenne, selon de premières mesures mardi d’un organisme météorologique américain.

La température moyenne journalière de l’air à la surface de la planète le 3 juillet a été mesurée à 17,01 °C par un organisme dépendant de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA).

Cette mesure dépasse le record journalier précédent (16,92 °C) établi le 24 juillet 2022, selon ces données des Centres nationaux de prévision environnementale du NOAA, qui remontent jusqu’à 1979.

La température moyenne journalière de l’air, qui oscille entre environ 12 °C et 17 °C au cours de l’année, était en moyenne de 16,20 °C début juillet entre 1979 et 2000.

Ce record, qui doit encore être corroboré par d’autres mesures, pourrait être rapidement battu alors que l’hémisphère Nord entre dans la saison estivale et que la température mondiale moyenne continue en général de monter jusqu’à la fin de juillet et le début d’août.

Début juin déjà, les températures moyennes mondiales ont été les plus chaudes jamais enregistrées pour cette période par le service européen Copernicus, battant les précédents records avec une « marge substantielle ».

Ces observations sont un probable avant-goût du phénomène El Niño – généralement associé à une augmentation des températures mondiales – couplé aux effets du réchauffement climatique provoqué par l’activité humaine.

Au Québec aussi

La communauté de Kuujjuaq, dans le nord du Nunavik, a enregistré mardi la température la plus chaude de tout le Canada, a indiqué Environnement Canada sur Twitter.

« Kuujjuaq est actuellement l’endroit le plus chaud au Canada avec une température de 34,1 °C ! », a indiqué sur Twitter la section québécoise d’Environnement Canada en fin de journée mardi. Il s’agit d’un écart de 18 ℃ avec la moyenne du 4 juillet. À Salluit, communauté située à 3 h 30 min en avion au nord de Kuujjuaq, il faisait 2 ℃ mardi.

Environnement Canada a prévenu mardi qu’un épisode de « chaleur extrême » est à prévoir mercredi et jeudi dans plusieurs régions du Québec. Les valeurs combinées de température et d’humidité seront très élevées, ce qui pourrait affecter la qualité de l’air.

« La journée de mercredi sera très chaude et humide, alors que des valeurs d’humidex de 40 sont prévues. La chaleur persistera jeudi. De plus, les nuits demeureront inconfortables avec des températures minimales avoisinant 20 degrés Celsius. La chaleur extrême affecte tout le monde », a indiqué l’agence fédérale dans un bulletin météorologique spécial dès le début de la journée, mardi.

Ces conditions sont prévues dans plusieurs régions, notamment à Montréal, mais aussi Gatineau, Maniwaki, Lachute, les Laurentides jusqu’à Mont-Tremblant, le Témiscamingue, Trois-Rivières, Victoriaville et Québec, entre autres. Le phénomène sera aussi présent dans d’autres régions, mais avec un peu moins d’intensité – Val-d’Or, Matagami, La Tuque, Saguenay et dans la région de la Baie-James.

La principale cause de cette vague de chaleur est un anticyclone quasi stationnaire sur le Québec, ce qui permettra à une masse d’air chaud et humide de s’installer au cours des prochains jours.

Recommandations

D’ici jeudi, le risque de malaises liés à la chaleur, comme des coups de chaleur ou de l’épuisement, sera donc élevé. Environnement Canada conseille à la population de réduire les risques en organisant ses activités extérieures pendant les heures les plus fraîches de la journée, idéalement en soirée.

« Ne laissez jamais des personnes ou des animaux dans un véhicule stationné », rappelle aussi l’organisme, qui appelle tout le monde à boire beaucoup d’eau, même avant de ressentir la soif. Ces conseils d’usage sont encore plus importants pour les jeunes enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées, les personnes souffrant de maladies chroniques et les travailleurs à l’extérieur.

Pour certains secteurs, comme Gatineau, l’air très chaud et humide pourrait aussi « occasionner une détérioration de la qualité de l’air et faire en sorte que la cote air santé approche de la catégorie de risque élevé », a expliqué Environnement Canada.

En raison de la fumée dégagée par les incendies de forêt, des avis de smog ou de mauvaise qualité de l’air restent d’ailleurs en vigueur dans certaines villes du Nord-Ouest québécois. Les conditions devraient toutefois s’améliorer en milieu de semaine, mercredi, affirme l’agence fédérale.

Avec l’Agence France-Presse et La Presse Canadienne

Des orages violents dans plusieurs régions

Mardi, des orages violents ont par ailleurs frappé plusieurs régions, dont Montréal, l’Estrie, Lanaudière, les Laurentides, la Mauricie et le Saguenay. Environnement Canada a indiqué que ces orages pouvaient « produire des rafales très fortes, de la grêle pouvant atteindre la taille d’une pièce de cinq cents et de la pluie » abondante. « Les pluies torrentielles peuvent causer des crues soudaines et une accumulation d’eau sur les routes. […] La foudre tue et blesse des Canadiens chaque année. N’oubliez pas : quand le tonnerre gronde, rentrez vite à l’intérieur », a rappelé l’agence fédérale.