Le pertinent article de Mario Girard « À quoi sert Radio-Canada en 2023 ? » pose une question légitime sur laquelle il présente un éventail de perspectives. Je crois cependant qu’il est important de souligner certains points qui méritent d’être apportés à la discussion.

À quoi sert Radio-Canada en 2023 ? On peut aisément répondre à cette question par une autre question : Qu’est ce que les francophones du pays perdraient si demain ou après-demain Radio-Canada n’était plus en mesure d’assurer son mandat d’information et de divertissement sur toutes ses plateformes ?

Lisez « À quoi sert Radio-Canada en 2023 ? »

À l’instar de tous les autres diffuseurs publics, que ce soit en France, en Australie, en Allemagne ou en Angleterre, Radio-Canada est financé par des subsides publics et des revenus commerciaux.

Radio-Canada exploite quatre réseaux de télévision (ICI TÉLÉ, ICI RDI, ICI ARTV, ICI EXPLORA) et deux réseaux nationaux de radio (ICI PREMIÈRE et ICI MUSIQUE), plusieurs plateformes numériques (Radio-Canada.ca, ICITOU.TV, Radio-Canada OHdio, Espaces autochtones), mais aussi, et surtout, Radio-Canada offre dans l’ensemble du pays 20 émissions de radio locales le matin, 18 émissions de radio locales de retour à la maison, ainsi que 13 bulletins de nouvelles locaux en français à la grandeur du pays.

Les revenus commerciaux ne doivent pas être mis en opposition au mandat public de Radio-Canada, mais bien en complément.

Ne nous y trompons pas. Sans l’apport de ces revenus autogénérés, il serait nécessaire de sabrer considérablement l’offre du diffuseur public, de revoir sérieusement à la baisse notre couverture internationale, le nombre de productions dramatiques originales, d’enquêtes journalistiques en profondeur. Comme Mario Girard le rappelait dans son article : « il n’y a pas de diffuseur public sans public ». Aligner Radio-Canada sur le modèle américain (PBS) équivaudrait à marginaliser le diffuseur public et le priver progressivement de sa pertinence et de sa capacité à rassembler tous les francophones comme il le fait par de grands rendez-vous comme la quotidienne STAT, le Bye Bye, une soirée électorale, des Jeux olympiques.

Le système canadien de radiodiffusion se fonde sur la cohabitation d’un diffuseur public dont le mandat est non seulement d’informer, mais aussi de divertir et ce, en équilibre avec les diffuseurs privés.

J’aimerais rappeler que la programmation de la télévision de Radio-Canada se distingue de celle de diffuseurs privés tout autant maintenant que par le passé.

En science, en information, en couverture locale, nationale et internationale, en dramatiques, en musique, en jeunesse… Chaque jour, Radio-Canada fait la différence dans le quotidien des francophones de partout au pays.

Le diffuseur public ne doit pas faire autre chose, mais il doit le faire autrement !

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion