L’économie et les services publics à l’échelle mondiale migrent rapidement vers des environnements numériques sécuritaires. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), « l’économie numérique globale devrait atteindre 25 billions de dollars d’ici cinq ans ». Autrement dit, 25 % de l’économie globale.

Les bénéfices pour la population sont nombreux : accès à l’emploi, au savoir, développement régional facilité et administrations publiques plus résilientes. Toujours selon l’OCDE, l’Europe donne le ton, notamment au Royaume-Uni et dans les pays scandinaves.

Au Canada et au Québec, d’après le rapport de l’International Data Corporation (IDC) « An Informed Approach to Digital Transformation : Critical Considerations for Canadian Government », 92 % des agences publiques ont commencé leur transition numérique ou envisagent de le faire. C’est une excellente nouvelle, mais des questions importantes demeurent en suspens et nous désirons les mettre en lumière.

Combien de temps cela prendra-t-il ? À quelle vitesse l’adoption se fera-t-elle par les citoyens ? Et est-ce que cela se fera de manière cohérente dans tous nos ordres de gouvernement ?

Trop souvent, par souci de sécurité ou pour des raisons politiques, nos institutions publiques ont délaissé l’expérience des citoyens dans la migration de leurs services.

Les portails sont nombreux, leur utilisation est complexe et il est rare que les processus et l’expérience utilisateur soient cohérents d’un portail à l’autre.

Pour de nombreuses personnes, la dissonance est majeure. D’un côté, on peut acheter un billet d’avion en cinq minutes et de l’autre, il est difficile de signer un formulaire dans un service gouvernemental. Plus encore, pourquoi investir massivement en construction sans que les municipalités aient la technologie pour évaluer des projets ou délivrer des permis efficacement ?

Une confiance égratignée

La confiance envers nos services publics est égratignée. Pourtant, offrir des services numériques centrés sur l’utilisateur peut se faire en toute sécurité et en protégeant la vie privée. Les gens veulent une expérience utilisateur simple et sécuritaire. Ce n’est pas un hasard si, d’après l’IDC, 56 % des organisations transforment leurs modèles d’affaires pour offrir une meilleure expérience en ligne.

Il y a urgence d’agir. Selon la même étude de l’IDC, plus de la moitié des personnes interrogées (51 %) estiment que la dette technologique des agences gouvernementales limite leur capacité à fournir les services numériques nécessaires. Encore, plus de 31 % des agences gouvernementales estiment que la dette technologique retarde le travail de 25 % à 50 %.

Les principales problématiques de cette dette sont l’arrimage de nouvelles technologies sur d’anciens systèmes (44 %) et la planification technologique (46 %).

Ici même, depuis près de 30 ans, nos organisations et bon nombre d’entreprises comparables inventent des solutions technologiques fiables qui fonctionnent aussi bien sur des systèmes modernes que sur des systèmes existants. Des entreprises québécoises et canadiennes sont en mesure de fournir aux gouvernements et secteurs réglementés des solutions de confiance. Des solutions qui peuvent aider dès maintenant toutes les tranches de la population à obtenir de meilleurs services et à faciliter le développement économique de notre territoire.

En tant que directeurs d’entreprises technologiques, nous vous invitons à réfléchir de manière conciliée et à adopter des solutions d’ici unifiées et sécuritaires pour la population. Imaginez qu’une seule session sécurisée donne accès à tous les services publics : hôpitaux, transports, impôts, etc. Cela enlèverait beaucoup de pression sur la vie des gens et sur notre système public.

C’est le moment d’agir pour préserver notre compétitivité internationale et conserver la confiance du public qui sera mise à l’épreuve si nous demeurons les mains croisées.

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