Au mois de juin prochain, mon blogue célébrera son huitième anniversaire. Durant toutes ces années, j’ai eu le bonheur de voir l’art du drag prendre de plus en plus sa place. Aujourd’hui, il est là où je l’espérais.

Cependant, s’il y a bien une chose à laquelle je ne m’attendais pas, c’est cet immense recul face à la communauté drag. Dans de telles circonstances, plus que jamais, j’ai envie de faire partager mon amour de cet art de la scène et de vous exposer les raisons (bien personnelles) pour lesquelles nos drags doivent continuer d’exporter leur talent hors des bars auxquels on continue de les associer.

D’abord, parce qu’iels ont une excellente capacité d’adaptation. En effet, depuis déjà bien longtemps, les drags proposent des spectacles offerts à un public de tout âge. On peut penser aux spectacles extérieurs que certains festivals présentent ces dernières années, de d’Extravaganza (Juste pour rire) à Majestix (Fierté Montréal) et j’en passe.

Il n’est donc pas surprenant que Rita Baga connaisse ce succès avec son spectacle Créature. Ces personnages colorés s’adaptent à tout type de public. C’est ce que Barbada fait merveilleusement bien à chaque lecture de contes qu’elle anime. Faut-il rappeler qu’on lui a quand même offert une émission qui porte son nom sur Tou.tv ?

Ensuite, parce qu’iels sont polyvalents. En effet, l’art du drag est loin de se limiter à une seule chose. Il recoupe entre autres le maquillage, la danse, l’animation, l’humour et la couture. Je suis heureux de constater que de plus en plus d’intervieweurs s’attardent moins à la superficialité de l’art du drag et qu’ils s’intéressent davantage à ses dessous. Je pense notamment à l’émission Tenir salon, animée par Sophie Fauchon à TV5, qui a fait une incursion dans la coiffe de perruques lors d’un épisode où elle s’est entre autres entretenue avec Velma/Johnny Jones, ou encore, à Rita Baga, qui fut l’une des invitées de Marie-Louise Arsenault sur le plateau de Dans les médias à Télé-Québec.

Des émissions de ce genre, il en faudrait davantage. Cela permettrait aux gens d’avoir une perception différente des drags en leur faisant voir l’envers du décor.

De plus, la récente victoire de Mona de Grenoble à Big brother célébrités nous rappelle à quel point les drags nous font rire (particulièrement elle). Plusieurs ont une verve enviable. D’ailleurs, les drags sont de plus en plus présentes dans le monde de l’humour : Rita Baga à la coanimation d’une soirée Carte blanche au Festival Juste pour rire, Barbada dans le numéro d’un gala ComediHa !, Bambi Dextrous et Mona de Grenoble à Roast battle : Le grand duel, la balado Entre 2 lèvres, etc.

Finalement, je veux surtout prendre le temps de souligner le travail acharné de drags qui font leur petit bout de chemin et qui partent un peu partout au Québec à la rencontre d’un public grandissant. Il est vrai que certaines personnes expriment vigoureusement leur mécontentement, mais la grande majorité des gens accueille favorablement l’art du drag. Si ce n’était pas le cas, Rawxy n’irait pas présenter des spectacles dans son coin de pays en Gaspésie, LaDorris n’aurait pas le succès qu’elle a en région, Fierté Val-d’Or n’arriverait pas à attirer d’aussi grosses pointures du drag comme c’est actuellement le cas… pour ne nommer que ces exemples-là.

Malheureusement, les gens qui n’aiment pas quelque chose grognent fort, donnant l’impression qu’ils sont plus nombreux qu’ils ne le sont réellement. Maintenant, l’important, c’est d’élever sa voix et de montrer que la communauté drag a des alliés. J’en suis un.

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