En écho à la chronique de Rima Elkouri sur les infirmières, « Trois ans de pandémie – “Les beaux jours sont à venir” »1, publiée le 11 mars

Les infirmières ont toujours été surchargées dans le système de santé et on a toujours abusé non seulement de leurs capacités, mais aussi de leur sens des responsabilités et leur professionnalisme : « Si tu ne restes pas pour un autre shift ce soir, qui va s’occuper de M. Untel et Mme Unetelle de ton unité, qui sont gravement malades ? » Comme si c’était de la faute du personnel infirmier s’il manque de personnel et de ressources.

On leur a mis sur les épaules la responsabilité totale de la prestation des soins de santé sans jamais leur fournir les moyens, l’équipement, le budget, les locaux et le personnel adjoint nécessaires. Et lorsqu’il manque du personnel, on les oblige à faire du temps supplémentaire obligatoire à outrance. Essayez d’imposer ces conditions de travail et ce TSO répétitif à un syndicat de la construction pour voir… impensable !

J’aurais bien aimé voir comment les secrétaires des directions hospitalières auraient pu s’acquitter de leurs tâches avec une vieille machine à écrire mécanique coincée, du manque de papier et de fournitures de bureau de base, un télécopieur plutôt que des courriels et un système informatique désuet, complexe et inadapté. C’est pourtant ce que le personnel hospitalier fait tous les jours en dépit des coupes de budget, du manque de personnel, du manque de fournitures et de l’exposition continuelle à des drames humains inquantifiables.

Elles ont été chroniquement sous-payées et, de ce fait, peu de femmes et d’hommes veulent plonger dans ce travail immensément exigeant, dans des conditions très difficiles et sans espoir d’amélioration à court terme.

C’est terrible aussi de voir une génération d’aînés faire les frais d’une société qui les néglige. Il aura fallu une situation exceptionnelle et terrible pour nous ouvrir les yeux d’une très, très cruelle façon. À retenir : nous sommes tous des aînés en devenir.

Merci d’avoir souligné cette situation et j’espère de tout cœur que l’infirmière Sarah Bachand et toutes ses collègues récupéreront de cet ultramarathon que personne ne devrait être forcé de courir.

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