En réponse à la lettre de Sophie Gaillard, « Pour en finir avec les fermes à fourrure » ⁠1, publiée le 19 février.

C’est une caricature malicieuse des fermes à fourrure que présente la directrice des affaires juridiques de la SPCA de Montréal, Sophie Gaillard, en appui au projet de loi privé C-247 visant l’interdiction de ce type d’élevage.

Ce qu’elle décrit dans son texte est non seulement trompeur, c’est insultant et méprisant pour les fermiers/éleveurs qui se voient attaqués dans leur intégrité professionnelle.

Mme Gaillard se dit « hantée » par ce qu’elle a vu dans une ferme d’élevage en Montérégie en 2014. J’y étais moi aussi et je peux confirmer qu’il y avait là, en effet, des problèmes de soins et de bien-être animal, surtout chez les renards. Ce que Mme Gaillard omet d’ajouter, cependant, c’est que ce fermier a été accusé, condamné pour cruauté envers des animaux et qu’il ne dirige plus d’élevage.

La vraie morale de cette histoire est que le système fonctionne et que la cruauté animale n’est pas tolérée dans les fermes à fourrure canadiennes.

Comme pour les autres animaux d’élevage au Canada, les normes relatives aux soins des visons et des renards sont établies dans des codes de pratique élaborés par des vétérinaires, des zootechniciens et des responsables du bien-être des animaux sous les auspices du Conseil national pour les soins aux animaux d’élevage⁠2. Le non-respect de ces codes peut conduire à des accusations criminelles et à la perte du droit d’élevage – comme c’est arrivé au fermier montérégien.

Cible facile

La fourrure est une cible facile pour les groupes militants qui s’opposent à toute utilisation des animaux, même pour se nourrir, parce que c’est une industrie artisanale qui n’a pas les ressources financières ni l’influence politique que de grandes industries peuvent avoir pour résister à de telles attaques.

Plus important encore, mais peu souvent mentionné, est à quel point ces campagnes anti-fourrure sont insultantes et blessantes pour les familles d’éleveurs. Si leurs animaux d’élevage étaient aussi mal traités que le disent les militants, ces fermiers seraient des monstres. La supériorité morale affichée par les militants anti-fourrure est vraiment inacceptable.

Selon Mme Gaillard, la fourrure est un « produit de luxe absolument non essentiel ». Une autre déclaration trompeuse. Bien sûr, il existe de la fausse fourrure, mais celle-ci – comme 65 % de tous nos vêtements aujourd’hui – est fabriquée à partir de matières synthétiques non renouvelables et non biodégradables, dérivées du pétrole. Nous savons maintenant que ces matières rejettent des microparticules de plastique dans l’air, que l’on en retrouve dans la vie aquatique et même dans le lait maternel3 !

En revanche, la fourrure naturelle présente l’avantage écologique d’être extrêmement durable et, après 30 ans ou plus d’utilisation, même « restylée » régulièrement au goût du jour, d’être complètement biodégradable⁠4.

Personne n’est obligé de porter de la fourrure. Mais à l’heure où les écologistes nous invitent à consommer moins – ce qui implique d’acheter des vêtements de meilleure qualité qui durent plus longtemps –, nous devrions soutenir et promouvoir l’utilisation de la fourrure naturelle produite de manière responsable. Et non chercher à l’interdire !

1. Lisez « Pour en finir avec les fermes à fourrure » 2. Consultez le Code de pratiques pour le soin et la manipulation des visons d’élevage 3. Lisez un article de Fashion United à propos des plastiques (en anglais) 4. Lisez un texte à propos de la biodégradation de la fourrure (en anglais) Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion