Une autre élection fédérale que personne ne souhaite. Pour la majorité de la population canadienne, le sujet électoral d’importance sera l’inflation, même si celui-ci ne constituera pas nécessairement un enjeu électoral. Presque tout coûte plus cher depuis un an, incluant la nourriture. Et le pire reste à venir, surtout si le variant Delta gâche la sauce cet automne. D’ici décembre, le ménage moyen devra débourser 5 % de plus pour son épicerie, soit environ 700 $ sur un an. En dollars, cela représente la plus importante hausse de l’histoire.

Avec les changements climatiques observés cet été, la situation deviendra progressivement imprévisible et chaotique pour les entreprises agroalimentaires de la ferme à la table. Mais la COVID-19 a eu son mot à dire sur l’opérabilité des chaînes d’approvisionnement et les coûts absorbés par les entreprises pour desservir les épiceries et les restaurants.

En raison de la COVID-19, il existe un problème énorme pour synchroniser la demande et l’offre. La demande est très forte pour plusieurs produits, surtout en restauration. Il y a même une demande refoulée qui met beaucoup de pression sur les chaînes d’approvisionnement. L’économie dans son ensemble se trouve affectée par ce qui se passe et le secteur agroalimentaire ne fait pas exception. Les mesures sanitaires imposées partout ralentissent la chaîne, tout en haussant ses coûts.

Coûts de transport

La pandémie de COVID-19 a fortement touché le secteur de l’industrie du transport océanique, mais peu de gens en évaluent les conséquences à long terme. Les prix du transport de marchandises ont augmenté d’au-delà de 200 % en moyenne depuis un an. Une économie mondiale complètement désaccordée entre l’Asie et l’Amérique crée un manque de conteneurs et de bateaux. Depuis janvier, environ 170 nouveaux cargos de grande capacité ont été commandés par diverses entreprises de logistique. Toutefois, ces navires ne seront livrés qu’en 2023. Ce qui fait dire à la plupart des intervenants que le problème ne se réglera pas avant ce temps-là.

Pour l’instant, les entreprises absorbent les contre-coûts causés par un transport coûteux. Mais d’ici l’automne, ou à l’hiver 2022, les détaillants et restaurateurs n’auront d’autre choix que d’ajuster leurs prix, à la hausse, bien sûr.

Pour jeter un peu d’huile sur le feu, les politiques fédérales contribueront au problème de l’inflation alimentaire. Les allocations de chômage bonifiées accentuent la pénurie de travailleurs de tous âges, pas seulement des jeunes. Cette situation force les employeurs à payer davantage leurs employés pour les inciter à revenir au travail, augmentant ainsi les coûts associés à la main-d’œuvre. Il n’y a pratiquement pas de mesures incitatives pour encourager le travail, surtout chez les gens de 55 ans et plus, où le niveau d’emploi a le plus diminué depuis un an. Les salaires augmenteront, tant mieux, mais tout cela viendra nous rattraper en tant que consommateurs.

Depuis 2019, le gouvernement Trudeau a démontré une générosité presque sans bornes et a dit oui à presque toutes les demandes. Programme de gaspillage alimentaire, compensations pour nos agriculteurs, soutiens financiers pour la transformation alimentaire et la salubrité des aliments. Et si on ajoute les programmes créés pour atténuer les effets de la pandémie tels que le fonds canadien pour la stabilisation des fruits de mer, le fonds d’urgence pour la transformation, le fonds d’urgence pour la sécurité alimentaire, le programme de récupération d’excédents alimentaires et le programme Nutrition Nord Canada, les sommes atteignent des niveaux astronomiques. L’ensemble de ces programmes dépassent les 2,5 milliards de dollars, ce qui représente 65 $ par Canadien.

Notre filière canadienne a grandement besoin d’un soutien financier, mais en disant oui à tout, le gouvernement Trudeau nous offre toujours une politique sans vision, sans priorité.

Ses décisions conduisent souvent à de l’incohérence entre les différents secteurs, différents marchés et surtout entre les provinces. S’attaquer aux barrières de commerce interprovinciales marquerait un bon point de départ.

Bien sûr, la pandémie n’est pas l’unique responsable de l’inflation alimentaire. L’Occident affronte une situation inflationniste qui pourrait nuire à plusieurs d’entre nous. Alors, le Canada n’est pas seul. La générosité sans limites des libéraux de Justin Trudeau a atteint un seuil extrêmement dangereux. Avec cet argent, l’hyperstimulation de la demande fait gonfler les prix.

La réalité canadienne est qu’un particulier moyen doit consacrer une portion plus importante de son budget pour ses impôts que pour payer sa nourriture, ses vêtements et son logement, tous trois combinés. La fiscalité dans nos vies revêt une importance capitale. Il faudra en parler davantage durant la campagne électorale. Sinon, même si nos candidats en lice nous martèlent que les impôts n’augmenteront pas, la « taxe COVID-19 » risque de faire mal à tous, surtout à la classe moyenne et aux moins nantis.

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