Jean Doré, l'ex-président du RCM, avait battu Jean Drapeau en 1986 en publiant un livre intitulé Pour Montréal. Ce faisant, il avait démontré qu'il avait suffisamment d'envergure pour diriger la ville. Ce qui l'aidait considérablement aussi était qu'il apparaissait, non pas tellement plus à gauche que Drapeau, mais bien plus moderne que lui au plan urbain et culturel, une tendance majeure de l'époque. Aujourd'hui, ce courant n'est plus à la disposition de Richard Bergeron. Il lui faut une autre ligne directrice. De fait, ce qui manque plutôt à M. Bergeron, dans le contexte de pré-récession actuel, est sa totale ignorance de l'économie. Non pas la capitaliste, mais la productiviste et la créatrice d'emplois. D'ailleurs, lors de sa première tournée de conférences à Montréal en 2005, ses auditeurs lui reprochaient justement de toujours parler de tramways et de ne jamais parler d'économie. Donc, s'il parvenait à se donner quelques notions sur cet enjeu capital dans un livre, sans nécessairement renoncer à ses convictions sur les tramways, il deviendrait, un peu par défaut il faut bien l'admettre, le candidat le plus crédible pour la mairie de Montréal en 2013. Car, doctorat aidant, sa capacité de penser de façon structurée n'a pas d'équivalent en politique montréalaise en ce moment.  Richard Bergeron doit donc s'adapter et suivre l'exemple de Jean Doré.