Ah ! s'il était aussi simple de gérer son portefeuille de placements que de partir dans le Sud en formule tout inclus. Pas besoin de se poser de questions. Juste à profiter de la vie. Tout roule sur le pilote automatique, sans qu'on ait à payer des frais à tout bout de champ.

Eh bien, ce rêve est maintenant à la portée de tous les épargnants. Depuis un an, plusieurs familles de fonds négociés en Bourse (FNB) ont lancé des produits clés en main qui permettent de répartir instantanément ses billes partout dans le monde et dans les différentes catégories d'actifs, puis de rééquilibrer périodiquement son portefeuille, le tout pour une bouchée de pain.

Je vous jure que la vie n'a jamais été aussi simple pour les investisseurs autonomes qui sont prêts à ouvrir un compte de courtage direct sur l'internet.

Depuis belle lurette, les FNB sont l'outil de prédilection des indépendants qui se débrouillent tout seuls. Ces produits de placement s'achètent comme une action inscrite à la Bourse, mais ils contiennent tout un éventail de titres comme les fonds communs.

La différence ? Comme ils se contentent de refléter passivement un indice déterminé, ils coûtent dix fois moins cher de frais de gestion que les fonds communs traditionnels qui font appel à un gestionnaire actif.

Le hic ? À cause de leur popularité, on compte désormais plus de 600 FNB au Canada. Lequel choisir ? Pas évident. Ce qui était simple est devenu compliqué.

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Heureusement, la famille Vanguard a créé l'an dernier un produit tout-en-un, idéal pour les investisseurs qui ne veulent pas se casser la tête. Il s'agit de cinq portefeuilles de FNB, tous constitués des mêmes fonds sous-jacents, mais dans des proportions différentes.

Selon son profil, l'investisseur peut opter pour le portefeuille qui lui sied le mieux. Par la suite, le portefeuille se rééquilibre automatiquement pour s'assurer que la pondération correspond toujours à la cible de départ.

Bref, c'est l'équivalent du bon vieux fonds commun de placement équilibré, mais en version FNB. Rien de plus sorcier. C'est à se demander pourquoi personne n'y avait pensé plus tôt.

En août dernier, la firme Horizon s'est mise de la partie en inaugurant deux fonds « TRI » à répartition d'actifs.

Flairant un bon filon, la famille iShare est arrivée avec deux fonds « Core » à la mi-décembre. Mais au lieu de partir à zéro, le numéro un canadien des FNB a plutôt transformé deux anciens fonds de FNB qui ne marchaient pas très fort, probablement à cause de leurs frais assez élevés et des actifs non traditionnels qu'ils contenaient.

Finalement, à la mi-février, la famille BMO a emboîté le pas en lançant une brochette de trois FNB à répartition d'actifs.

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Tous ces fonds ont un point commun : ils coûtent moins que rien, soit entre 0,18 et 0,22 % par année. À cela il faut ajouter les frais de courtage à l'achat et à la vente. Mais à 9,95 $ par transaction sur l'internet, ce n'est pas énorme. Et plusieurs firmes offrent même des transactions gratuites sur les FNB.

D'une manière ou d'une autre, acheter des FNB soi-même à l'aide d'un courtier direct reste infiniment plus économique qu'investir à l'aide de fonds communs qui grugent facilement 2 % de frais par année.

Mais évidemment, avec un fonds commun acheté au comptoir de la banque ou par l'entremise d'un conseiller financier, l'épargnant a droit à des conseils qui vont au-delà de la gestion de portefeuille (ex. : plan de retraite, assurances, etc.).

Avec un portefeuille de FNB, il faut se débrouiller tout seul, quitte à consulter un planificateur financier à honoraires à l'occasion.

Les investisseurs semi-autonomes peuvent aussi se tourner vers les conseillers-robots qui sont apparus au Canada depuis quatre ans (ex. : WealthSimple, Portefeuille futé BMO, InvestCube de la Banque Nationale). En incluant tous les frais, ceux-ci coûtent entre 0,75 % et 1 % par an pour un portefeuille de 50 000 $.

Par rapport à un portefeuille de FNB, les conseillers-robots ont l'avantage de faciliter l'épargne automatique et de guider l'épargnant vers le fonds dont la répartition d'actifs lui convient le mieux.

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Mais bien franchement, ce n'est pas si compliqué de choisir un fonds de FNB et de l'acheter soi-même sur un site de courtage direct comme Disnat, Banque Nationale Courtage direct, Scotia iTRADe, etc.

Les produits des quatre familles se ressemblent beaucoup, sauf ceux d'Horizon qui utilisent des produits dérivés pour reproduire le rendement des indices boursiers sous-jacents, contrairement aux concurrents qui possèdent réellement les titres en portefeuille.

Autrement, la recette est assez semblable. Les portefeuilles contiennent sept ou huit FNB qui couvrent les actions canadiennes, américaines, outre-mer (Europe, Japon, etc.) avec une touche de marchés émergents.

Ils renferment aussi des obligations canadiennes et américaines, émises par des gouvernements et des entreprises (dont le rendement est couvert pour ne pas subir l'impact des fluctuations de devises).

Le dosage varie selon le niveau de risque de chacun des portefeuilles. Et le rééquilibrage se fait automatiquement, sans que l'épargnant ait à lever le petit doigt.

Bref, vous n'avez qu'à faire votre choix, selon votre degré de tolérance au risque. Et ensuite... relaxez. Comme dans un tout-inclus. N'est-ce pas formidable ? Il ne manque que le piña colada !