Voici un nouveau mot pour votre vocabulaire français de rugby: lorsque vous êtes plaqué d'aplomb, sorti de vos souliers, lorsque vous avez frappé un mur, on dit que vous avez encaissé un «caramel».

Ils disent aussi un «tampon», mais je préfère le premier.

Samedi dernier, c'était le dernier jour de la saison locale de rugby. Six finales provinciales de juniors et d'équipes féminines avaient lieu au vieux parc Champêtre du bord du fleuve.

Il y avait des clubs de Montréal, Québec, Sherbrooke, Ormstown, Ottawa, Sainte-Anne-de-Bellevue, du West Island...

La journée a commencé avec les U-16 garçons et un score désolant: Beaconsfield 60, Sherbrooke 0. Ayoye...

Mais bon... L'équipe de mon quartier, le Rugby Club de Montréal (filles), a perdu sa finale contre Ormstown, 24-10. C'est pas grave, les filles, vous avez fait un beau parcours jusqu'au match ultime. On recommence l'an prochain.

Ormstown, c'est où déjà? Sur les six finales, il y avait deux équipes des Saracens d'Ormstown, une masculine et une féminine.

Deux adolescentes regardaient les matchs des gradins, Holly Boudreau et Karolane Leduc, toutes deux du Chateauguay Valley High School, où tout commence, semble-t-il.

«On joue tous à l'école secondaire», raconte Holly, qui rêve de porter les couleurs du Canada un jour.

«Et puis l'école insiste beaucoup sur la forme physique. Ormstown est une petite ville d'environ 2000 habitants. Une rue principale, et c'est à peu près tout.

«Mais il y a beaucoup de rugby. C'est de loin le sport principal du village.»

J'ai expliqué aux jeunes filles que les Sarrazins étaient de redoutables et nobles guerriers arabes, ce qu'elles ignoraient. Je ne sais pas si elles étaient contentes de l'apprendre.

Chiffres à l'appui, je déclare Ormstown capitale québécoise du rugby.

Simon DeBlois a été un joueur de haut niveau au Québec. Il est le fils d'une vieille connaissance, Lucien DeBlois, ancien attaquant du Canadien.

Simon a la carrure de son père, que j'ai affronté dans les rangs juniors B. Lucien, qui avait 15 ans et du poil au menton, était déjà trop fort pour nous... On savait bien où il finirait, celui-là.

«Le rugby est le sport qui ressemble le plus au hockey, dit Simon. On fait face à des situations, à des problèmes semblables où il faut trouver le moyen de s'en sortir.

«Mais c'est un sport propre. Il y a parfois des accrochages, mais ça ne dégénère pas. L'arbitre a beaucoup d'autorité.

«Le rugby progresse chez nous, et je te prédis que l'essai de Magali Harvey va marquer le rugby au Québec. Les choses vont s'accélérer.»

En fin de journée, les filles du Montreal Barbarian Rugby Club, une organisation cinquantenaire, tout comme son grand rival le Montreal Irish, affrontaient le Barrhaven Scottish RFC d'Ottawa. Les Montréalaises ont perdu, 20-10.

Il faisait beau, les enfants couraient et se plaquaient sur les lignes de côté, les adultes discutaient et rigolaient, les saucisses et les burgers fumaient sur le gril, le soleil était chaud, la bière était froide et, franchement, vous avez raté une belle journée de sport.

Un fiasco sportif

Il n'y a rien de mal à connaître une mauvaise saison, mais il y a la manière.

Avez-vous essayé de regarder le match Alouettes-Blue Bombers, samedi?

Moi oui, mais je ne me suis pas attardé longtemps. On pouvait difficilement parler de sport professionnel en ce qui concerne notre équipe. On avait du mal à croire que des gens avaient payé pour voir ce spectacle de misère.

Une attaque incapable de réussir les jeux les plus simples, une défense qui a besoin d'apprendre à plaquer... Un tel degré de médiocrité devrait être mis à l'amende pour publicité trompeuse.

Tout ça est un peu honteux. À oublier, ces Alouettes de 2014.

La la la...

Mon collègue Hugo Dumas nous a bien fait rigoler avec sa sortie contre la publicité de Trivago, sa petite musique énervante et sa comédienne scandinave qui se tortille dans ses draps...

Si le but était de nous agacer au point d'entrer dans nos conversations, c'est réussi. Il y a même un mouvement de protestation sur le web, comme nous l'apprenait Hugo.

J'ajouterais un autre furoncle publicitaire: celui du tourisme en Estrie avec sa petite toune débile. La la la...

Je lui décerne la statuette du pire jingle de l'histoire de la publicité. Quelqu'un a vraiment payé pour ça?

La la la toi-même...