Il est intense, Xavier Dolan. Ça, on le sait tous. Vous verrez le jeune cinéaste de 27 ans diriger l'acteur Kit Harington (allô Jon Snow!) avec fougue, passion et enthousiasme dans l'excellent épisode d'Accès illimité que TVA relaie dimanche à 21 h 30, tout de suite après La voix junior.

Ça paraît que l'animateur et producteur Jean-Philippe Dion a été formé à l'école de Julie Snyder. Plusieurs éléments de coulisses ont été inclus dans cette heure de télé bien tassée, comme des séances d'essayage de complets chez Louis Vuitton à Londres, qui évoquent les segments mode où Céline Dion et son ancienne styliste Annie Horth jasaient robes et chaussures dans le documentaire Céline: 3 gars et un nouveau show produit par la démone.

En route vers la première montréalaise de Juste la fin du monde au théâtre Outremont, Xavier Dolan s'époumone d'ailleurs sur la chanson Terre de Céline Dion, dont il connaît toutes les paroles.

Cet Accès illimité nous montre un Xavier Dolan plus sensible, plus vulnérable, loin de l'image snobinarde et arrogante qu'on peut se faire de lui. 

Le créateur de Mommy a longtemps pensé qu'il «faisait chier le Québec, que le Québec l'haïssait». Les mentalités changent. Tranquillement.

Le Xavier Dolan d'Accès illimité a les mains ravagées par l'eczéma, une conséquence du stress énorme qu'il vit actuellement en pleine production du film américain The Death and Life of John F. Donovan. Il se ronge les ongles de façon compulsive. Il a peur de se planter, peur de décevoir et peur du rejet. Et il est épuisé. Toasté des deux bords, selon ses mots à lui.

Ce qui manque le plus à Xavier Dolan? Du temps. Du temps pour ne rien faire et du temps pour être avec quelqu'un. «J'aime ça aimer. J'aimerais ça partager l'intimité de quelqu'un», confie-t-il à Jean-Philippe Dion.

C'est connu dans le showbiz que Xavier Dolan exerce un contrôle rigoureux sur son image publique. Il a demandé à voir l'émission d'Accès illimité avant sa diffusion et n'a exigé qu'un changement mineur. La séquence où il repasse sa chemise en bobettes et l'autre où il est en gros lendemain de veille ne l'ont pas dérangé.

Jean-Philippe Dion a suivi la star montante du cinéma pendant la tournée de promotion de Juste la fin du monde à Paris, Bordeaux et Londres. L'horaire de Xavier Dolan y est aussi serré qu'un veston d'Éric Salvail. Il y a de quoi être anxieux.

C'est amusant aussi de voir des artistes être groupies d'autres artistes. Xavier Dolan, lui, en pince pour Justin Bieber. «Il n'y a rien que je ne ferais pas pour lui. S'il me demandait de te tuer, je le ferais», dit-il, mi-sérieux, à son intervieweur. Xavier Bieber, ça sonne plutôt bien, non?

Zona mystérieux

La Dre Bernadette Rioux (Monique Spaziani) filait un mauvais coton dans l'épisode d'Au secours de Béatrice mercredi soir. Elle dormait mal, avait le côté droit du corps engourdi et se battait avec des maux de tête. Dans les dernières minutes, l'urgentologue s'est effondrée devant le Dr Jodoin (Luc Bourgeois), et le diagnostic a été confirmé: crise de zona.

Rien de bien troublant, direz-vous. C'est ce qui s'est produit à la toute fin de l'heure, après l'aperçu des intrigues à venir, qui a chicoté bien des téléspectateurs. TVA y a inséré une vignette publicitaire pour le médicament Zostavax, un populaire vaccin contre le zona fabriqué par la société pharmaceutique Merck.

On pouvait voir la comédienne Monique Spaziani, l'interprète de Bernadette dans Au secours de Béatrice, discuter avec une porte-parole de Merck de cette maladie qui affecte beaucoup de gens de 50 ans et plus.

Le message envoyé était loin d'être déguisé ou abstrait: si vous ne voulez pas souffrir atrocement comme Bernadette, allez donc vous faire vacciner! 

Est-ce que le scénario de la série aurait été contaminé par un annonceur?

Absolument pas, tranche Sophie Lorain, actrice et productrice d'Au secours de Béatrice pour Attraction Images. «Aucune rémunération n'a été donnée à la production. Nous n'avons subi aucune pression pour parler du zona. Ça s'est fait des mois après le tournage. TVA y a vu une opportunité d'intégration publicitaire. Nous avons accepté à condition que ça soit bien fait», confie Sophie Lorain en entrevue téléphonique.

Celle qui campe la Dre Béatrice Clément ajoute: «Je n'étais pas contre. J'ai vu, dans mon entourage, des gens souffrir de cette maladie, qui peut être très douloureuse et invalidante.»

C'est rassurant. J'avoue avoir tiqué en visionnant cette capsule publicitaire, croyant - à tort, comme plusieurs d'entre vous - que l'auteure Francine Tougas avait été payée pour imbriquer le zona dans ses intrigues. Espérons maintenant qu'il n'y aura pas trop d'effets secondaires à cette pratique qui génère de la confusion.