Le temps que nous consacrons à la télé est précieux et compté. D'où l'importance de trier, d'écrémer et de ne conserver que le meilleur du meilleur.

Cette tâche d'épouillage se complexifie avec l'offre grandissante de contenus de qualité, qui se déversent sur un nombre croissant de plateformes à la Netflix, Club illico ou l'Extra d'ICI Tou.tv.

Bref, si on n'a qu'une heure ou deux de télévision à visionner par soir, on ne veut pas perdre son temps. Faut que ça soit divertissant sur un chaud temps. Voilà pourquoi ça me chicote quand des séries, diffusées sur de grandes chaînes conventionnelles, étirent inutilement la sauce. 

Leurs créateurs ne savent-ils pas que les téléspectateurs ont la mèche de plus en plus courte? Que ces téléphiles ne se trouvent qu'à un clic/zap du grand débranchement? Que ces gens ont probablement tous un enregistreur rempli à craquer de titres qu'ils pourraient dévorer à la place de cette émission qui piétine?

Peut-être que c'est la mode actuelle des téléséries à revirements qui nous rend aussi impatients. Fort possible. Cette semaine, je ne pouvais pas croire que la policière Marie-Louise (Bianca Gervais) soit encore en train de collecter des échantillons d'ADN dans L'échappée à TVA. Non, mais sérieusement. Faites donc passer un test collectif dans le sous-sol de l'église de Sainte-Alice-de-Rimouski afin qu'on passe à un autre appel, Seigneur Jésus.

Cela fait d'ailleurs quelques semaines que les histoires progressent à pas de tortue dans L'échappée. Qui a poussé Agnès Meilleur (Évelyne Rompré) en bas de la falaise? Personne n'a encore été retiré de la liste des suspects. Et Brigitte (Julie Perreault) va-t-elle enfin composer une chanson complète, en excluant son grand succès Tu me manques, chanté aux funérailles de sa meilleure amie?

Mémoires vives joue également avec le feu (et nos nerfs), ces temps-ci. La fin du dernier épisode, où Andrée (Dominique Quesnel) a découvert qu'elle était enceinte, était tirée par les cheveux. Porte-t-elle l'enfant du bonhomme Fisher (Raymond Cloutier), ou celui du fils Fisher (Stéphane Jacques)? Aussi, comment Bruce (Martin Vachon) en est-il arrivé à fréquenter la nièce de son ex-copine? Ça commence à être tordu longtemps.

C'est un brin injuste de cibler Mémoires vives et L'échappée, car ces téléromans se déploient sur une année complète, et non sur une demi-saison. C'est normal que le rythme y ralentisse parfois. En même temps, Unité 9 nous captive sans trop de longueurs depuis cinq ans. La tâche n'est pas impossible.

Plusieurs nouvelles séries ont compris l'importance de donner plus de jus à leurs fans. Je pense à L'imposteur, Blue Moon, District 31 et même Feux, qui ont été spécifiquement construites pour inclure des punchs à la fin des épisodes. Conséquence? Leurs accros en discutent partout (sur Twitter, Facebook, à la machine à café), échafaudent toutes sortes de théories et attendent avec impatience leur prochaine dose.

Nomination emballante à Radio-Canada

L'actuel vice-président principal de Radio-Canada, Louis Lalande, part à la retraite cet hiver. Son successeur a été nommé mercredi: Michel Bissonnette, 49 ans, le président de la boîte de production Zone 3 (Un souper presque parfait, Infoman, Les francs-tireurs, Curieux Bégin), qu'il a cofondée en 2000.

C'est une très bonne acquisition pour la grande tour du boulevard René-Lévesque Est. Michel Bissonnette, habile négociateur, est une très bonne tête de télé et le milieu le respecte beaucoup.

En plus, il connaît bien la joute politique, ce qui est un atout majeur pour survivre aux jeux de coulisses radio-canadiens. Dans les dernières années, Michel Bissonnette a notamment été conseiller spécial de Jean Charest et stratège du Parti libéral lors de la défaite aux élections de septembre 2012. Il ne participe à aucune activité politique partisane depuis quatre ans.

Michel Bissonnette quittera Zone 3 demain et occupera ses nouvelles fonctions à la SRC à partir du 9 janvier 2017. Il n'est plus actionnaire de Zone 3 depuis 2006 quand l'entreprise a été rachetée, à parts égales, par la Caisse de dépôt et le holding Télésystème de Charles Sirois.

Un comité formé par le PDG actuel de CBC/Radio-Canada, Hubert Lacroix, l'investisseur Alexandre Taillefer et l'ancienne grande patronne de Télé-Québec, Michèle Fortin, a recommandé l'embauche de Michel Bissonnette. Selon les premiers échos entendus mercredi, cette nomination a été bien accueillie par les employés.