Grand succès populaire à Québec, échec dans la grande région de Montréal, la Radio X a officiellement été débranchée hier, sans possibilité de réanimation. CHOI, qui a vivoté pendant deux ans, est raide mort et son coeur ne battra plus sur les écrans radars du 514, du 438 et du 450.

La fréquence 91,9 sur la bande FM héberge depuis 5h30 ce matin une toute nouvelle station de radio parlée, Radio 9, qui tentera de chiper des auditeurs au 98,5 FM et à la Première Chaîne de Radio-Canada. Ce n'est pas un hasard si la date du 9 septembre a été choisie pour cette mise à feu: il s'agit du 9 du 9 pour la Radio 9. Concept de marketing, ici.

Raynald Brière, président et chef de l'exploitation de RNC Média, le groupe qui exploite le 91,9 FM dans la métropole, assume parfaitement les ratages de Radio X à Montréal.

«On a fait des erreurs d'exécution. On aurait pu avoir une mise en marché plus agressive. On aurait pu défendre notre marque davantage. À Montréal, on a l'image de CHOI il y a 10 ans. On a l'image de Jeff Fillion à ses débuts. Cette perception-là est restée et nous n'avons jamais pu la défaire», confie Raynald Brière en entrevue.

C'est Louis Lemieux, le jeune retraité de RDI, qui a inauguré l'antenne de Radio 9 aux aurores. Son émission, Lemieux, c'est le matin, couvrira la période comprise entre 5h30 et 10h. Parmi les collaborateurs du timonier, notons le dragon François Lambert et le journaliste sportif Jean-Charles Lajoie. À 8h, une personnalité publique y livrera un éditorial bien personnel. Jean-Luc Mongrain, Fabienne Larouche et Christian Dufour se relaieront au micro cette semaine.

Radio 9, dont le slogan est «parce que vous avez votre mot à dire», entend se démarquer du 98,5 FM en accordant une place hyper importante aux opinions du public. Par texto, téléphone, courriel, Twitter, peu importe. Par exemple, à la 20e et à la 50e minute de chaque heure dans Lemieux, c'est le matin, les auditeurs pourront s'exprimer sur des sujets qui les préoccupent.

«Nous allons être une radio qui va favoriser les interactions et qui va faire du commentaire», note Raynald Brière, de RNC Média, une entreprise qui chapeaute aussi KYK Radio X au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Montréal ne compte qu'une seule station de radio commerciale parlée, soit le 98,5 FM exploité par Cogeco Diffusion. La ville de Québec, un marché beaucoup plus petit, en possède deux: le FM 93 de Cogeco Diffusion et CHOI 98,1 Radio X de RNC Média. «Il y a de la place pour une autre radio parlée», croit le directeur général de Radio 9, Yves Bombardier, un ancien patron du 98,5 FM.

Caroline Proulx, qui fait partie des rares rescapés de Radio X, pilotera quotidiennement Tête de Proulx entre 10h et 13h. À midi, Martin Pelletier, un ancien de V, se joindra à elle pour des débats.

Entre 13h et 15h, Dominic Maurais concoctera une émission spécifiquement pour les Montréalais, entouré de plusieurs chroniqueurs de Québecor Média, dont Denise Bombardier, Lise Ravary, Jean-Jacques Samson, Richard Martineau et Gilles Duceppe.

À partir de 15h, Radio 9 deviendra 100% sports (jusqu'à 19h) avec Jean-Charles Lajoie et ses camarades Réjean Tremblay, Yvon Pedneault, Stéphane Gonzalez et Rodger Brulotte, pour ne nommer que ceux-ci. Radio 9 n'a aucun lien avec des équipes professionnelles et ne diffusera aucun match en direct, ce qui lui accordera une liberté de parole totale sur le Canadien, entre autres. «Nous n'avons aucun lien avec le propriétaire. C'est un avantage et une belle différence», croit Raynald Brière de RNC Média.

Et les objectifs pour cette Radio 9? «Nous allons faire de la radio pour le monde, avec un bon niveau de langage. Si on fait du bon contenu, ça va marcher. Nous voulons croître. À quelle vitesse? Nous allons être patients. Montréal, c'est un marché compétitif et très dur», enchaîne Raynald Brière.

Les nouveaux Enfants de la télé

C'est pratiquement impossible d'être aussi à l'aise et complices à la coanimation des Enfants de la télé que Véronique Cloutier et Antoine Bertrand. Leur chimie était unique, voire parfaite. Reste que le premier tour de zapette d'André Robitaille et Édith Cochrane, que vous verrez demain à 20h sur les ondes de la SRC, ne décevra pas les accros à ce grand plateau dopé aux archives du petit écran.

Les deux recrues s'en sortent très bien, même si je préférais Véro et Antoine. Édith Cochrane est vive, incisive et très comique. Pas du tout nerveux, André Robitaille rattrape toutes les balles au bond de ses invités, qui se nomment Anne Casabonne, Edgar Fruitier et Éric Lapointe. Et ça rigole fort en studio. Avec des invités allumés et des extraits rigolos, c'est difficile de se planter.

La transition entre l'ancienne paire et la nouvelle s'effectue en douceur, sans grand décalage. De toute façon, le format de cette émission est tellement fort qu'il survivra au départ de ses deux stars, qui lui ont donné une notoriété inégalée.