Michel Therrien n'avait pas le choix. Après trois revers consécutifs, la dégelée de samedi encaissée aux dépens des Maple Leafs de Toronto et l'importance de rebondir en Floride au lieu de simplement y prendre un peu de soleil, l'entraîneur-chef du Canadien devait modifier ses trios. Du moins celui qui ne fonctionnait pas.

Comme bien des partisans, j'ai hâte de voir la dose d'énergie qu'injecteront Alex Galchenyuk et Brendan Gallagher à Max Pacioretty. Celui-ci en profitera-t-il pour marquer son premier but? On le lui souhaite. Mais avant de lancer la pierre à Pacioretty, il serait important de se rappeler qu'il s'est remis en une semaine d'une appendicectomie et qu'en dépit de performances en deçà des attentes, il totalise six passes en six rencontres.

Première conséquence positive de ce chambardement: il nous assure de présences plus fréquentes du dynamique duo. La patience est toujours de mise avec ces deux jeunes. On ne le rappellera jamais assez. Mais avec la confiance, l'intelligence et le sens des responsabilités qu'ils affichent sur la patinoire, il est temps, justement, de leur en donner plus. Ne serait-ce que pour voir comment ils réagiront.

S'ils réagissent comme l'état-major du Canadien le souhaite et qu'ils relancent Pacioretty, David Desharnais pourrait avoir perdu son ailier de prédilection pour un bon bout de temps.

Desharnais devant Eller

Parlant de Desharnais, il est clair que les prouesses de l'an dernier alors qu'il pilotait le meilleur trio du Canadien jouent encore en sa faveur. Desharnais fait toutefois mieux d'en profiter. Car si Lars Eller maintient ou améliore le niveau de jeu offert lors des derniers matchs et que Desharnais est incapable de se secouer, il deviendra difficile de défendre la décision de Therrien de confiner Eller dans le quatrième trio et de maintenir le Québécois au centre de ce que l'on doit considérer comme le troisième trio en ce moment.

Si Therrien a servi un message direct à Desharnais en le recalant derrière Tomas Plekanec et Galchenyuk, il en a servi un identique à Erik Cole.

Comme il l'a confirmé à mon collègue Marc Antoine Godin, le vétéran a fait son mea-culpa après l'affreuse performance de samedi. Il s'est excusé. Il a promis de meilleures performances. Il doit maintenant passer de la parole aux actes.

Avec Desharnais et Brandon Prust pour compléter son trio, Cole a les complices nécessaires pour orchestrer une relance et appuyer ses promesses de résultats.

Ailleurs dans la LNH

Le premier quart de saison achève dans la LNH. Déjà! Cette première tranche du calendrier a amené sa part de surprises et de déceptions.

Dans l'Association de l'Est, la surprise n'est pas de voir les Bruins de Boston (8-1-1) connaître le meilleur début de saison de leur histoire. Après tout, ils étaient favoris pour survoler la saison écourtée. Le fait qu'ils gagnent, et gagnent autant, en dépit de la perte de Tim Thomas - est-ce vraiment une perte? - et d'une attaque massive anémique - les Bruins étaient 28es dans la LNH avec un taux d'efficacité de 10,3% hier - témoigne de la qualité de cette formation et de la compétence de Claude Julien derrière le banc.

La surprise dans l'Est nous est offerte par les Devils du New Jersey, qui trônent au premier rang de l'Association.

Bon! Les Bruins n'ont que deux points de recul avec deux matchs en main. Je veux bien. Mais qui aurait cru que Martin Brodeur s'imposerait à 40 ans comme il le faisait à 20 ou 30 ans? Ceux qui lèvent la main avaient-ils aussi prévu que David Clarkson (9 buts) ferait oublier Zach Parise et ferait partie des meilleurs francs-tireurs de la LNH?

Ce n'est pas beau mentir!

À défaut de surprendre leurs partisans, les Blackhawks de Chicago les comblent avec une fiche parfaite, ou presque, puisqu'ils n'ont pas encore encaissé de revers (10-0-2) en temps réglementaire cette saison. Plusieurs observateurs affichaient un scepticisme certain à l'endroit de la défense des Hawks avant la saison. Surtout à l'égard des gardiens Corey Crawford et, surtout, Ray Emery. Les Hawks sont parmi les meilleurs avec une moyenne de 1,92 par match.

Les gardiens jouent sans grande pression puisque leur attaque les assure de 3,42 buts marqués par match. Disons que ça aide un brin...

On ne peut pas en dire autant des champions de la Coupe Stanley. Comme ce fut le cas en saison régulière l'an dernier, les Kings de Los Angeles ne marquent pas. Ou pas assez, comme l'indiquent leurs 26 buts enfilés en 11 matchs. Contrairement à l'an dernier, Jonathan Quick n'arrive pas à multiplier les miracles. D'où la présence des Kings dans la cave du classement dans l'Association de l'Ouest. Une grande déception qu'il pourrait être difficile d'effacer puisque les Kings n'auront pas autant de temps que l'an dernier pour faire oublier un mauvais début de saison et rebondir en séries éliminatoires.

Mais ce pourrait être pire.

Les Kings pourraient jouer aussi mal que les Capitals de Washington, qui sont la risée dans l'Est, voire dans la Ligue au grand complet. Bon! Les Blue Jackets de Columbus sont pires encore. Mais qui donc s'attendait à autre chose de la part des Jackets? C'est plus gênant de lever la main, maintenant...