Un petit 0,50%. Un demi de 1%. Voilà le rendement offert par la nouvelle cuvée d'obligations d'épargne du Canada (OEC) du gouvernement fédéral. Par tranche de 1000$ d'épargne, cela vous rapportera 5,00$ de revenu d'intérêt brut par année. Après impôts? Il en restera 3,05$ si vous gagnez un revenu imposable de 41 000$ ou plus.

Par contre, vous pouvez «doubler» ce rendement si vous optez pour les nouvelles obligations à prime que le fédéral a également mises en vente d'ici le 1er novembre. Elles offrent un rendement progressif, soit de 1,00% la première année, de 1,20% la deuxième et 1,40% lors de la troisième année. Ce qui procurera un rendement annualisé de 1,19% pour les trois ans.

On parle donc ici d'un revenu annuel d'intérêt de 11,90$ par tranche de 1000$ d'épargne. Après impôts? Vous vous serez enrichi au rythme annuel de 7,26$ ou moins si votre revenu imposable dépasse les 41 000$.

Si vous faites partie des «riches» qui ont les moyens d'investir mettons 10 000$ dans les nouvelles obligations fédérales, c'est donc dire que vous pourrez ainsi compter sur un revenu annuel de placement de 50$ (30,05$ après impôts) avec un investissement dans les OEC ou, mieux encore, un revenu de 119$ (72,60$ après impôts) avec les nouvelles obligations à prime.

Remarquez que le gouvernement Harper n'est pas plus chiche que nos grandes institutions bancaires. Les milliards de dollars que les Canadiens laissent traîner dans les divers comptes bancaires et les comptes des maisons de courtage ne rapportent rien ou presque.

Bien entendu, les institutions peuvent se permettre un peu plus de générosité. Après tout, elles font quand même des tonnes de profits avec notre épargne! Mais malheureusement, la plupart se gardent une grosse gêne...

Pensons-y deux petites minutes. Si des petites institutions financières canadiennes, hors Québec, comme Accelerate Financial, Achieva Financial, Outlook Financial, Steinback Credit Union, sont capables de nous offrir du 2,00% pour un an pour un placement totalement garanti... cela laisse clairement entendre que les grosses institutions bancaires pourraient également emboîter le pas.

Quoi qu'il en soit, je reste toujours étonné de voir qu'une même grande banque puisse offrir en succursale un certificat de placement garanti (CPG) d'un an à 1,0% de rendement alors qu'il est possible, par l'entremise de sa propre maison de courtage, d'obtenir pour le même CPG un rendement supérieur d'un demi-point de pourcentage ou un peu plus.

Comme quoi il y a deux poids deux mesures, selon que vous êtes client de la Banque ou de sa firme de courtage.

Parlant de placements garantis, vous aurez sans doute constaté que l'un des plus gros annonceurs à la télé dans ce type de produits financiers c'est Épargne placements Québec.

Je crois sincèrement que cette «filiale financière» du gouvernement du Québec pourrait bonifier le rendement de ses principaux produits financiers en coupant justement dans le budget de publicité de ses très nombreux messages publicitaires.

Quand on offre du 1,25% pour un an, ou du 1,65% pour un terme de trois ans, ou 2,30% sur cinq ans... il me semble qu'il n'y a pas de quoi se péter les bretelles avec des grosses campagnes de publicité. Les produits d'Épargne placements Québec ont beau être garantis, ça demeure tout de même des produits à très faible rendement. Imaginez ce qu'il en reste une fois les impôts payés!

Non mais quel casse-tête que d'essayer d'obtenir un rendement relativement potable avec ses épargnes. Mettons un rendement annuel de 5%, ce n'est quand même pas trop gourmand!

Eh bien, pour essayer d'obtenir aussi peu, il faut prendre des risques, et investir son pécule en Bourse, ou à tout le moins dans un portefeuille diversifié en actions et en obligations négociables.

On va me dire qu'il suffisait d'investir ses épargnes dans les titres à revenus fixes comme les obligations négociables pour obtenir un intéressant rendement. Sur de périodes de 5 et 10 ans, les obligations négociables de grande qualité ont rapporté de 6,1% à 8,7%. Le marché obligataire a bénéficié de la chute des taux d'intérêt à la suite de la crise financière de 2008 à mars 2009. Et aussi de la présente crise européenne des dettes souveraines et de la faiblesse de l'économie américaine.

Le hic actuel avec le marché des obligations négociables? Les taux sont historiquement si bas qu'ils ne peuvent que remonter un de ces beaux matins. Dans un tel cas, le marché obligataire traversera une difficile période... C'est donc risqué.

Avec la Bourse, on vient de le voir une fois de plus, on demeure toujours extrêmement vulnérable. Lors du marché baissier de 2008 à mars 2009, nos portefeuilles d'actions avaient perdu en moyenne la moitié de leur valeur.

Puis, en l'espace de 24 mois, ils avaient tout repris ou presque. Et six mois plus tard, on se retrouve avec des pertes de 15% sur papier.

En cinq ans de vie boursière, la plupart des investisseurs se retrouvent avec 0% de rendement.

Vraiment pas facile de placer ses épargnes!