Il a commencé par nous dire qu'il avait fait 1500 commentaires à la télé et que les fois où il s'était trompé se comptaient sur les doigts de la main. C'est ainsi que Don Cherry a commencé son petit laïus d'excuses auprès des hockeyeurs qu'il avait attaqués publiquement, dont Chris Nilan.

Des excuses qui sonnaient faux, comme venant d'une personne qui est dans la merde et qui n'a pas d'autre choix, ce qui est presque toujours le cas. On se dit qu'il ne croit pas vraiment ce qu'il dit, qu'il n'a aucun repentir.

Il faut savoir que des sommes importantes sont en jeu. Les joueurs menacent de poursuivre, on demande la tête de Cherry à la CBC, ses très rentables films sur les bagarres sont remis en question, bref, Don Cherry calculait pendant qu'il demandait pardon.

Stu Grimson, un des joueurs visés qui est aujourd'hui avocat - Cherry ne le savait pas quand il lui est tombé dessus -, répond que le bonhomme est dépassé, que le monde du hockey l'a laissé derrière. À mon avis, il n'y a pas que le monde du hockey qui l'a dépassé. Le monde de la mode aussi. Ou le monde, point. Parlez-en aux hockeyeurs européens.

Il reste qu'il a fallu le temps d'un claquement de doigts pour qu'ESPN fasse disparaître Hank Williams fils, le chanteur country qui a associé Barack Obama à Adolf Hitler, du Monday Night Football. Bonsoir et merci.

Bravo à ESPN, mais il semble qu'à la CBC, Don Cherry va encore s'en tirer.

Un pays qui a Don Cherry comme icône, et c'est le cas au Canada anglais, est un pays à plaindre.

Scotty

Lorsqu'un quotidien montréalais a embauché Scotty Bowman comme chroniqueur, je me suis dit que ça pourrait être intéressant. Si ce monsieur perspicace et très intelligent s'y mettait sérieusement et si on lui associait un bon nègre, les résultats pourraient être uniques.

Voici son raisonnement à propos de la violence au hockey et des bagarres: à l'origine, la boxe se pratiquait à poings nus. Pour protéger les boxeurs, on les a forcés à porter des gants. Pour éviter des blessures graves. Pourquoi laisse-t-on les hockeyeurs jeter leurs gants et se battre?

Bowman conclut que les problèmes de violence doivent être réglés par les joueurs entre eux.

On peut difficilement ne pas être d'accord.

Il était évidemment question de la sanglante bagarre entre Arron Asham, des Flyers, et Jay Beagle, des Penguins. Pas beau à voir. De quoi convaincre des parents raisonnables - ils ne sont pas en majorité, hélas - d'inscrire leur enfant dans un autre sport, ce qui est une des grandes craintes du monde du hockey.

Pauvres Redmen

Il paraît que le football américain a été inventé à l'Université McGill. On ne l'aurait pas cru en voyant les Carabins battre les Redmen 33-18 samedi. La fiche des hommes en rouge est maintenant de 0-7.

On imagine tous les alumni de cette glorieuse et célèbre institution qui grincent des dents. Surtout que l'équipe a été détruite, il y a quelques années, par des séances d'initiation dégradantes. Il y a eu des congédiements, des départs et les Redmen ne s'en sont pas encore remis...

Les Bains Schubert

Parlant d'institution montréalaise, l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal a décidé de fermer les vénérables Bains publics Schubert, où mon père, qui a grandi dans le coin, allait se baigner.

On entend tout ce qui se passe à la Ville de Montréal, on soupçonne que bien des salauds s'en mettent plein les poches, mais on ferme un bain public et un édifice historique bâti en 1932, pour économiser 399 000$ en frais d'entretien et de salaires.

Mon flamboyant maire d'arrondissement, Luc Ferrandez, dit que c'est pour un an seulement, mais qui croit les politiciens de nos jours? Dans un an, on a des chances d'avoir oublié les Bains Schubert. Il s'agit d'une méthode éprouvée.

Ce coin de ville n'est vraiment pas choyé en installations sportives. Des centaines d'enfants et d'adultes devront chercher ailleurs des cours de natation, le club de nage synchronisée devra s'établir ailleurs. Où?

Mais les citoyens se mobilisent et, de nos jours, il n'y a que les citoyens qui sont dignes de confiance.

Le chant du coq

Le coq n'a d'ailleurs pas de raison de se bomber le torse après l'horrible victoire des Bleus (9-8) contre le Pays de Galles en demi-finale de la Coupe du monde de rugby. Les Français n'ont marqué aucun essai (un touché), alors que les Gallois ont réussi le seul du match.

On voit rarement une équipe aussi médiocre atteindre une finale. Le sport est parfois injuste.

Mais attention, en finale, il y aura les All Blacks de Nouvelle-Zélande, vainqueurs des Australiens (20-6) dans l'autre demi-finale hier, et ils commencent déjà à parler de leurs braves ancêtres gallois. «Les kiwis se passent le celtique...», a écrit un chroniqueur de L'Équipe.

Les Bleus ne méritent pas de gagner cette Coupe du monde. Même qu'ils méritent une bonne fessée...

Casse-tête

Je me demandais, en épluchant les patates, si Pierre Gauthier allait bouger et tenter de renforcer sa défense, qui a des allures de grand boulevard, comme disent les Français, justement.

J'en étais à équeuter les petites fèves quand j'ai réalisé que les pires, c'étaient Price, Subban et Gill, pas les jeunes.

Et puis, il reste 78 matchs pour en parler...