Au cours des dernières années, des dizaines de milliers d’Éthiopiens ont quitté la violence de leur pays pour rejoindre… le Yémen, en proie à une guerre civile. Leur espoir ? Gagner l’Arabie saoudite et ses promesses économiques.

« Quand la guerre a commencé au Yémen, il y a en fait eu une hausse du nombre de personnes qui passaient par là, remarque Bram Frouws, directeur de l’organisme de collecte de données Mixed Migration Centre (MMC). Parfois la guerre, et, par extension, la rupture de l’autorité de la loi, permet à plus de gens de traverser un pays, comme l’attention est ailleurs. »

Le rêve saoudien est cependant difficile à réaliser : des centaines de migrants ont été abattus à la frontière en une année, entre 2022 et 2023, selon un rapport publié par Human Rights Watch, contesté par l’Arabie saoudite.

INFOGRAPHIE LA PRESSE

Soudan

Les Éthiopiens ne sont pas les seuls à emprunter le corridor particulièrement dangereux et achalandé dans l’est de la Corne de l’Afrique. Les Somaliens et les Soudanais sont aussi au nombre des ressortissants qui tentent cette traversée. La guerre au Soudan a mené à une augmentation importante des déplacements.

Environ 1 million de Soudanais ont cherché refuge en 2023 dans les pays voisins, comme l’Égypte, la Libye et le Tchad, selon les chiffres de l’ONU.

Une situation qui inquiète l’Union européenne, qui a signé ce mois-ci un accord avec l’Égypte. Il comprend 200 millions d’euros qui seront consacrés aux questions migratoires. L’UE s’attend à ce que l’Égypte freine les départs de ses rives vers l’Europe.

Climat

Si les sécheresses et les inondations ont frappé durement les pays de la Corne de l’Afrique, les changements climatiques ne sont pas, à eux seuls, un facteur de migration internationale, estime M. Frouws. Parce que les routes irrégulières ont un coût élevé, fixé par des réseaux de passeurs.

« Les gens les plus affectés par les crises climatiques n’ont simplement pas les moyens de partir à l’étranger », dit-il.

Avec Agence France-Presse