Ghostbusters : Afterlife, sorti en 2021, avait péché par excès de nostalgie. Les chasseurs de fantômes originaux, que nous n’avions pas vus en action depuis plus de 30 ans, apportaient peu au récit.

Parce que le Ghostbusters de 1984 occupe une grande place dans notre cœur, nous étions tout de même heureux de les revoir enfiler leur proton pack. Mais ce sont surtout les nouveaux personnages qui nous avaient charmé, en particulier les jeunes qui nous rappelaient notre propre découverte de cet univers peuplé de spectres.

Dans Frozen Empire, Ray Stanz (Dan Aykroyd), Winston Zeddmore (Ernie Hudson) et, dans une moindre mesure, Peter Venkman (Bill Murray) jouent un rôle crucial. Même Janine Melnitz (Annie Potts) et le maire Walter Peck (William Atherton) sont bien intégrés à l’histoire. Cela a cependant pour effet de reléguer au second plan la famille Spangler.

Finn Wolfhard, devenu célèbre grâce à la série Stranger Things, n’est que très rarement à l’écran dans le rôle de Trevor, qui a maintenant 18 ans. Sa jeune sœur, Phœbe, incarnée par l’épatante Mckenna Grace, demeure au centre des évènements, mais fait face à des situations qui l’écartent du groupe. Son idylle avec une revenante est une bonne idée, même si elle l’isole davantage. La mère, interprétée par Carrie Coon, n’est là qu’en soutien émotif et il en va de même pour son amoureux, joué par Paul Rudd. Ce génie comique livre malgré tout certaines des meilleures répliques. Les autres appartiennent à Kumail Nanjiani, qui vole la vedette à chacune de ses apparitions. Toutefois, l’importance de son personnage s’accentue graduellement et charge une intrigue déjà éparpillée.

PHOTO FOURNIE PAR SONY PICTURES

La menace de Ghostbusters : Frozen Empire

Malgré une apparence originale, le gros méchant, libéré par accident d’une sphère qui le tenait captif depuis plus de 100 ans, suscite peu d’émotions. Ses origines sont inintéressantes et le choix de la glace comme façon d’anéantir l’humanité limite les possibilités visuelles.

Les corps gelés et les pics de glace deviennent rapidement redondants. L’éternelle quête du maire Peck de mettre fin à S.O.S. Fantômes aussi.

La structure de Frozen Empire ressemble d’ailleurs à celle de l’original : des scènes d’action rares, une menace qui demeure longuement en suspens, des explications fournies avec humour, un tour de ville new-yorkais, un problème de stockage des ectoplasmes. À l’image de Star Wars : The Force Awakens, il y a du bon et du moins bon à faire un remake qui n’en est pas un.

Le scénario de Jason Reitman et Gil Kenan – ce dernier a pris la relève dans la chaise du réalisateur – met en évidence les contraintes de l’univers de Ghostbusters. Les films doivent plaire à un public familial et aux fans de l’original qui célèbre cette année son 40anniversaire. Ses personnages sont ce qu’il offre de mieux. Une série télé de type « fantôme de la semaine » serait possiblement plus divertissante – la série animée des années 1980 est l’une des inspirations de Frozen Empire.

En salle

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Ghostbusters : Frozen Empire (V. F. : S.O.S. Fantômes – L’empire de glace)

Comédie d’épouvante

Ghostbusters : Frozen Empire (V. F. : S.O.S. Fantômes – L’empire de glace)

Gil Kenan

Avec Mckenna Grace, Paul Rudd, Carrie Coon

1 h 55

6,5/10