Le 1er juillet 2015, la réalisatrice et photographe Dianne Whelan entreprend de traverser le Canada de Terre-Neuve à Victoria à pied, en vélo et en canot. Elle prévoit un léger détour de 4000 kilomètres en chemin pour visiter Tuktoyaktuk, en Arctique. Elle remporte son pari six ans et 24 000 kilomètres plus tard.

Dès le départ, la cinquantenaire fait une mise au point : elle n’est pas une athlète, elle craint un peu l’idée de faire du camping toute seule et son matériel n’est pas issu de la toute dernière technologie. Son vélo a 40 ans, ses quatre premières tentes s’autodétruisent ou disparaissent dans les deux premiers mois de l’expédition.

Elle ne tient pas à accomplir un exploit. Elle veut essentiellement se reconnecter au territoire et rendre hommage aux ancêtres des peuples autochtones d’aujourd’hui. Lorsqu’elle aperçoit un animal sauvage, elle lui murmure : « You’re sacred [tu es sacré] ».

Étonnamment, elle ne dit rien de tel aux maringouins qui la dévorent pendant sa traversée du Québec, ou à l’ours noir peu amène qui la force à décamper à toute vitesse d’une plage dans les Territoires du Nord-Ouest.

Le film est un peu longuet, mais on comprend qu’il est difficile de résumer six années de déplacements en moins de deux heures. Heureusement, la réalisatrice maintient l’intérêt grâce à des paysages toujours différents, magnifiquement filmés, et au changement parfois brusque des saisons (oups, le système de lacs et de rivières à la frontière de l’Ontario et du Manitoba gèle plus tôt que prévu, ce qui est problématique quand on entendait le parcourir en canot).

Il y a quelques péripéties : des portages difficiles, des conditions de navigation périlleuses sur le lac Supérieur. Mais elles sont relativement peu nombreuses, compte tenu de la longueur du périple. Il s’agit davantage d’une longue introspection que d’un film d’aventure.

Des amies accompagnent la réalisatrice pendant certaines sections, ce qui ajoute des interactions humaines intéressantes. Dianne Whelan rencontre également des membres des Premières Nations ici et là, mais la majeure partie du temps, elle est seule. Sa narration, souvent teintée d’humour, accompagne bien les images.

Reste à savoir pourquoi le film s’intitule 500 Days in the Wild alors que Dianne Whelan a passé 1862 jours à cheminer au Canada. Peut-être espérait-elle accomplir le tout en 500 jours ? La réalité l’a rattrapée.

500 Days in the Wild est présenté en salle en anglais.

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500 Days in the Wild

Documentaire

500 Days in the Wild

Dianne Whelan

2 h 04

6/10