Un soir d’ivresse, Pierre, écrivain explorateur, fait une chute de plusieurs étages. Cet accident le plonge dans un coma profond. Sur son lit d’hôpital, revenu à la vie, il se fait la promesse de traverser la France à pied, du Mercantour au Cotentin. Un voyage unique et hors du temps à la rencontre de l’hyperruralité, de la beauté de la France et de la renaissance de soi.

Cette libre adaptation du récit autobiographique que l’écrivain Sylvain Tesson a publié en 2016 fait partie de ces œuvres dont l’appréciation dépend totalement de l’état d’esprit du spectateur. Visiblement, Sur les chemins noirs a touché une corde sensible auprès des Français. Plus d’un million d’entre eux se sont pointés dans les salles de cinéma, faisant un succès-surprise de ce film contemplatif, construit autour de l’histoire d’un homme tentant de se reconstruire dans la solitude.

Réalisé par Denis Imbert (Vicky, Mystère), Sur les chemins noirs mise avant tout sur l’aventure intérieure d’un individu brisé, qui tente de se réparer dans un cadre naturel à la fois triste et spectaculaire. En décidant de traverser la France à pied en partant du Mercantour, dans le sud-est du pays, jusqu’au Cotentin, dans le nord-ouest, Pierre (Jean Dujardin) a ainsi l’occasion de traverser des paysages grandioses, mais aussi de se frotter à la dure réalité dans laquelle est maintenant plongée la ruralité qu’on déserte.

Dans un rôle peu évident à jouer, Jean Dujardin évoque très bien le tourment intérieur habitant son personnage, malgré une narration en voix hors champ parfois trop envahissante, sertie de formules un peu creuses. Denis Imbert ponctue également son récit de retours en arrière – par moments superflus – pour expliquer d’où part cet homme qui, à 50 ans, s’est promis de se donner une seconde chance après être sorti d’un profond coma.

Dans ce film au rythme lent, certains s’identifieront d’emblée au protagoniste et verront dans cette histoire un prétexte à la méditation ou à l’introspection intérieure ; d’autres trouveront l’ensemble un peu poussif. Mais dans un contexte de tumulte général, un long métrage qui, au-delà de ses qualités et de ses défauts, donne l’occasion de se poser un peu fera du bien aux spectateurs qui accepteront la nature du périple.

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Sur les chemins noirs

Drame

Sur les chemins noirs

Denis Imbert

Avec Jean Dujardin, Joséphine Japy, Izïa Higelin

1 h 34

7/10