Crave regorge de bons choix de films et de séries. Voici les suggestions de nos journalistes.

Ticket to Paradise

C’est bête et méchant, toujours gratuit, et on en redemande. Évidemment. Parce que c’est aussi juste à mourir ( de rire ). On en aurait carrément pris plus. Bien sûr que c’est cousu de fil blanc ( rose fluo ! ), il faut s’y attendre avec une comédie du genre. Mais on ne se plaindra pas de rire de bon cœur du tout début à la toute ( toute ! ) fin de ce bien joli film, à la morale bonbon, à voir avec sa fille, tiens ( mais peut-être pas son ex ! ).

Silvia Galipeau

Le Petit Nicolas : qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?

Ce qui fait la force de ce film ? C’est l’idée brillante d’alterner entre le récit biographique et les aventures du Petit Nicolas. Le scénario, écrit par Anne Goscinny et Michel Fessler, mêle réalité et fiction. Le trait du dessin animé est fidèle à celui de Sempé, ce qui en fait une vraie une petite merveille, réalisée par Amandine Fredon et Benjamin Massoubre. Ce film est pétillant, drôle et touchant.

Olivia Lévy

Falcon Lake

Dans ce premier long métrage de Charlotte Le Bon, un récit d’apprentissage qui flirte avec les codes du cinéma de genre, la cinéaste de 36 ans traite avec doigté des premières fois, des petites jalousies et des humiliations de l’âge ingrat. La réalisatrice parvient à créer et soutenir cette tension, grâce à une réalisation particulièrement soignée et subtile, à la fois sombre et lumineuse, faite de splendides jeux d’ombres sur les visages et les silhouettes. Et d’une bande sonore anxiogène.

Marc Cassivi

Infinity Pool

On trouve à la fois dans Infinity Pool du body horror, du gore, des masques grotesques de rituels anciens, du sang à profusion, des orgies hallucinées et du sexe explicite ( même si une version censurée est présentée en salle ). Le réalisateur Brandon Cronenberg se retient de répondre à toutes les questions philosophiques que pose son récit, et on finit par un peu renoncer à tout comprendre. Jusqu’à la dernière image du film, énigmatique, qui propose une toute nouvelle interprétation à ce que l’on vient de voir.

Marc Cassivi

And Just Like That... 2

Les mordus de Sex and the City souriront à l’apparition d’Enid ( Candice Bergen ), l’ancienne patronne de Carrie chez Vogue, dans un épisode sur la vieillesse bien ficelé avec, en prime, un caméo de la féministe Gloria Steinem. La portion où Carrie enregistre la version audio de son livre se révèle fort touchante et écrite avec finesse. Vingt-cinq ans après la mise en ondes de Sex and the City, je ressens le même frisson quand la caméra montre Carrie Bradshaw à la fenêtre, pianotant sur son MacBook. Et juste comme ça, on se met presque à trouver Che Diaz sympathique. Presque.

Hugo Dumas

Bros

L’humoriste Billy Eichner, surtout connu grâce à sa série Funny or Die’s Billy on the Street, signe ici un premier scénario en mettant de l’avant une relation sentimentale conjuguée au masculin, racontée de façon plutôt frontale, dans les limites d’une production destinée à un plus large public. Avec cette histoire qui pourrait presque se conclure par « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » ( dans une éventuelle suite peut-être ? ), Bros est comme le revers plus policé d’une même médaille.

Marc-André Lussier

L’innocent

Louis Garrel, dont les longs métrages précédents ont été écrits soit avec Christophe Honoré ( Les deux amis ) soit avec son mentor Jean-Claude Carrière ( L’homme fidèle, La croisade ), a cette fois fait appel au romancier Tanguy Viel ( Insoupçonnable ). Traversé par des éléments de franche comédie, le scénario, primé d’un César, mise d’abord sur le regard évolutif que pose Abel sur Michel, mais il explore également la nature des sentiments indéfectibles liant une mère à son fils. Retrouvant un peu l’esprit d’un cinéma du passé ( ce qu’évoque graphiquement l’affiche ), L’innocent est le fruit d’un vrai beau mélange de genres dont personne n’aurait pu prédire un aussi beau résultat. Appelons cela la magie du cinéma.

Marc-André Lussier

La vie selon Otto

La vie selon Otto revisite une histoire universelle et prévisible : celle d’un être totalement antipathique que l’amour et, surtout, la persévérance finiront par amadouer. Ce grincheux a le cœur plus gros qu’il n’en a l’air. Des flashbacks viennent appuyer le drame du passé d’Otto. En expliquant, avec moult détails, les raisons de sa vieille colère contre le genre humain. Or, le scénario ajoute aussi des éléments plus contemporains au récit, dont la place des médias sociaux ainsi que la transidentité.

Luc Boulanger