Que de belles nouveautés sur Crave ! Voici une liste proposée par nos chroniqueurs et journalistes.

Simple comme Sylvain

Les dialogues finement ciselés de Monia Chokri, pétris de son humour typique, parfois cynique, toujours efficace, forment la charpente de ce récit plein de tendresse et d’autodérision sur les amours contrariées, physiques et platoniques, ainsi que sur l’hypocrisie de certaines constructions sociales. Il n’y a rien de manichéen ni de simpliste dans Simple comme Sylvain. Monia Chokri ne juge pas ses personnages, pour lesquels elle a manifestement de l’empathie, de l’affection et, bien sûr, de l’amour.

Marc Cassivi

In Memoriam

Il faudra activer « pronto » votre abonnement à la plateforme Crave pour suivre la série québécoise la plus originale et la plus captivante du printemps, le thriller psychologique In Memoriam, qui loge à l’intersection de Succession et The Hunger Games, avec un soupçon d’influence téléréelle. C’est hyper accrocheur et tordu comme proposition. On aurait le goût de tout engloutir d’une traite.

Hugo Dumas

Crave mettra en ligne les épisodes au rythme d'une heure par semaine. Les deux premiers épisodes sont offerts depuis le 28 mars.

True Detective : Night Country

En six épisodes seulement, la réalisatrice Issa López réussit à créer une expérience immersive dans une communauté fictive en Alaska, avec des images stupéfiantes de beauté, alors que nous sommes dans la période de l’année où il fait nuit, 24 heures sur 24. À cela, elle ajoute une touche de fantastique, car les personnages ont parfois des visions fantomatiques de leurs morts, ce qui pourrait rebuter ceux qui n’aiment pas le genre, mais soyez rassurés, l’intrigue a une explication logique, et un dénouement renversant qu’on ne voit pas du tout arriver.

Chantal Guy

Vampire humaniste cherche suicidaire consentant

Que les détracteurs de Twilight soient rassurés : hormis la tenue vestimentaire et la flamboyante chevelure léonine de Denise, lesquelles évoquent la vilaine Victoria, rien dans Vampire humaniste cherche suicidaire consentant ne rappelle la mièvre franchise relatant les amours tumultueuses d’Edward et Bella. En fait, c’est plutôt du côté du cinéma indépendant que la réalisatrice Ariane Louis-Seize puise son inspiration.

Manon Dumais

The Girls on the Bus

Les ficelles sont souvent (très) grosses, mais après avoir engouffré les premiers épisodes d’une seule traite, on doit avouer qu’on attend les suivants avec beaucoup plus d’impatience qu’on attend les prochaines élections fédérales. Avec l’ex-Supergirl Melissa Benoist.

Marc-André Lemieux

Solo

Dans Solo, Théodore Pellerin est grandiose. Cet acteur est dans une classe à part. Il nous fait sentir toute la quête, le vertige de Simon dans le moindre regard. C’est une performance exceptionnelle. Malgré ces maladresses, SOLO reste un film flamboyant, touchant et libérateur. La touche Sophie Dupuis, c’est le mariage de la sensibilité et de la liberté. Cette cinéaste laisse parler son cœur à chaque plan.

Luc Boulanger

La légende du papillon

La légende du papillon est d’abord et avant tout un film d’aventures ponctué de moments rigolos, gracieuseté des personnages de Martin, la chenille sans filtre un brin naïve et maladroite, et de Tar (Rodley Pitt), l’un des oiseaux menaçant la nuée de monarques, à qui reviennent les répliques les plus drôles. Le long métrage réalisé par Sophie Roy ouvre également les yeux sur les enjeux environnementaux liés à cet insecte, comme la perte de son habitat, sans toutefois emprunter un ton trop didactique ou moralisateur.

Véronique Larocque

Les chambres rouges

Ce film imaginé pendant la pandémie explore une multitude de sujets contemporains – fascination pour les tueurs en série, théories du complot, solitude urbaine, pouvoir de l’image – en prenant soin de rappeler à quel point la violence gangrène les écrans et la société, déshumanisant ses êtres de chair et de sang. De quoi se perdre dans les profondeurs de ces Chambres rouges qui s’avèrent d’abord et avant tout un fascinant exercice de style livré par un de nos esthètes les plus doués.

Martin Gignac, collaboration spéciale

Les jours heureux

En faisant le pari de se tenir au plus près des acteurs, et en particulier de Sophie Desmarais, grâce à de gros plans ou à une caméra à l’épaule, Chloé Robichaud plonge dans l’émotion. On épie ses gestes. On a l’impression d’être dans sa tête, de mesurer ses espoirs et ses déceptions, de deviner son anxiété de performance. De plonger avec Emma dans ce qu’elle contrôle, tente de contrôler, et ne peut contrôler. C’est ce qui fait des Jours heureux un objet de cinéma aussi libre qu’émouvant.

Marc Cassivi

Richelieu

Marc-André Grondin est efficace dans le rôle de Stéphane, le patron cassant et inflexible. Sa performance, bien qu’elle ne sorte pas du lot, réussit à bien rendre ce personnage habilement écrit, qui, si on s’attarde aux détails, est loin de n’être qu’un dirigeant tyrannique. On a hâte de voir ce que Pier-Philippe Chevigny réserve au cinéma québécois, car sa signature de réalisateur a certainement le potentiel de servir la justice sociale. Comme quoi il n’y a pas que le documentaire qui peut être engagé.

Audrey-Anne Blais