Barry Allen court si vite qu’il peut remonter dans le temps. En voulant prévenir la mort de sa mère, il est catapulté dans une autre ligne du temps où il rencontre une version de lui un peu plus jeune.

Faut-il faire abstraction de la personne derrière l’artiste lorsque vient le temps de critiquer son art ?

Dans le cas d’Ezra Miller, il est difficile d’ignorer ses nombreux démêlés avec la justice et comportements inappropriés depuis 2020 – agression, voies de fait, cambriolage, même des rumeurs voulant qu’il ait été à la tête d’une secte.

Ezra Miller incarne Barry Allen, alias The Flash, depuis Batman v Superman, sorti en 2016. Ses performances subséquentes dans les deux versions de Justice League sont parmi leurs rares qualités. Le long métrage consacré à The Flash était donc attendu depuis un moment. Et il est bon ! Ce que nous n’avons pas écrit souvent à propos d’un film des studios DC.

The Flash comporte toutefois quelques éléments troublants qui ne sont pas uniquement liés à la présence d’Ezra Miller. Ça commence dès l’ouverture, avec une scène dans laquelle The Flash doit sauver les gens d’un hôpital qui s’effondre. Rappelons que son pouvoir est la vitesse. La façon la plus efficace de le rendre à l’écran est par le ralenti : tout bouge très lentement sauf lui. Les scénaristes Christina Hodson et Joby Harold ont eu l’idée de faire tomber les bébés d’une pouponnière située à l’un des plus hauts étages. En plus du fait que cela est de mauvais goût, les nouveau-nés n’ont pas l’air vrais. On doute que les effets spéciaux soient volontairement de mauvaise qualité pour alléger la situation, car ils ne sont pas réussis à d’autres endroits.

PHOTO FOURNIE PAR WARNER BROS. PICTURES

Ezra Miller joue deux versions de Barry Allen, alias The Flash, alors que Sasha Calle incarne Kara Zor-El, alias Supergirl.

La mode est aux multivers depuis quelque temps. The Flash lance celui de DC au cinéma. Bien qu’il nécessite des dialogues explicatifs, il est plutôt cohérent. Disons que ce multivers est moins chaotique que celui de l’Univers cinématographique Marvel, mais pas aussi limpide que celui des films Spider-Verse. On aime qu’il affecte directement les Barry Allen et qu’il ne soit pas qu’un artifice scénaristique pour une franchise qui sera relancée sous peu par ses nouveaux dirigeants. Les surprises, bien qu’agréables et inattendues, n’apportent toutefois rien au récit.

La réalisation d’Andy Muschietti (les deux It, Mama) est précise et rythmée, des qualités qu’on apprécie encore plus lorsqu’on est assis pendant près de deux heures et demie. Ce n’est peut-être qu’une impression, mais certaines scènes semblent porter une autre signature que celle de l’Argentin. Cela s’est peut-être joué au montage...

Terminons avec Ezra Miller, qui porte The Flash sur ses épaules. La campagne promotionnelle de Warner Bros. a beau mettre de l’avant le Batman de Michael Keaton – honnête, sans plus – et la Supergirl de Sasha Calle – sous-utilisée –, l’homme le plus rapide du monde est la vedette ici. L’écriture des discussions entre les deux Barry est inégale, mais Ezra Miller les rend avec conviction et panache. La vivacité, l’humour et la tendresse de ces dialogues empêchent le film de se prendre trop au sérieux et arrivent même à nous faire oublier les méfaits de l’interprète dans la vraie vie. Tous ne partageront pas la même opinion et nous comprenons pourquoi.

En salle

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The Flash (V. F. : Flash)

Film de superhéros

The Flash (V. F. : Flash)

Andy Muschietti

Avec Ezra Miller, Michael Keaton, Sasha Calle

2 h 24
En salle

6,5/10