Victime d’un traumatisme crânien qui le laisse sans inhibition, Moussa est pris en charge par son frère Riyad.

Du Petit lieutenant à Indigènes en passant par Roubaix, une lumière, Roschdy Zem est reconnu pour son travail d’acteur exemplaire. Mais moins pour ses réalisations, qui sont distribuées avec parcimonie sur le sol québécois. Cela pourrait bien changer avec Les miens.

Contrairement à ses précédentes créations Omar m’a tuer et Chocolat, son cinéma prend une propension plus personnelle et même autobiographique. En s’inspirant d’un accident dont son propre frère a été victime, l’acteur et cinéaste analyse les rouages intimes d’une famille marocaine incapable de communiquer correctement, qui passe son temps à parler sans réellement s’écouter. Des échanges d’une grande intensité qui deviennent vite enflammés : scénario coécrit avec Maïwen (Polisse, Mon roi) oblige.

Ce qui ressort du récit est la nécessité de s’arrêter pour s’intéresser réellement à l’autre. D’un drame aux conséquences fâcheuses naît la réconciliation d’un clan qui a trop longtemps oublié comment s’aimer. Cette renaissance devient possible entre ces deux frangins et elle fait plaisir à regarder, même si le résultat s’avère parfaitement prévisible, parfois même didactique.

PHOTO FOURNIE PAR AXIA FILMS

Scène du film Les miens

La mise en scène réaliste et sans fard est entièrement au service des personnages. Ils sont nombreux à graviter dans cet univers, peut-être trop pour ce que leurs excellents interprètes ont à se mettre sous la dent. Réputé pour son intériorité bouillante (notamment sur Un fils, qui lui a valu un César), Sami Bouajila campe un Moussa touchant de vulnérabilité. Dans la peau de Riyad, Roschdy Zem envoûte de sa présence magnétique. Après l’hilarant L’innocent et en attendant le lumineux Les enfants des autres, le comédien trouve actuellement quelques-uns des meilleurs rôles de sa carrière.

Ensemble, ils illuminent ce long métrage plein d’humanité, imparfait lorsque ses intentions se dévoilent sans subtilité au grand jour, mais éminemment attachant et satisfaisant. Surtout qu’il se termine de la plus belle façon. Après tant de propos versés, ce sont les corps qui ont le dernier mot. Ceux qui se déhanchent sur la musique – plus exactement sur un tube de Frankie Valli and The Four Seasons – afin d’enterrer la hache de guerre. La famille est à nouveau (ré)unie, et le titre Les miens prend tout son sens.

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Les miens

Drame familial

Les miens

Roschdy Zem

Avec Sami Bouajila, Roschdy Zem, Meriem Serbah

1 h 25

7/10