Félicitons d’abord les producteurs de Transformers : Rise of the Beasts d’avoir convaincu Michelle Yeoh et Peter Dinklage, acteurs maintes fois décorés, de prêter leurs voix aux robots extraterrestres Airazor et Scourge, respectivement.

Cela dit, ne versons pas dans la condescendance. Michael Bay l’a déjà assez fait avec l’univers des Transformers. Bien qu’il ait réalisé les cinq premiers films en prises de vues réelles de la franchise, il ne l’a jamais fait avec goût ou respect. Saturées, criardes et vulgaires, ses superproductions coûteuses mais de bas étage n’ont jamais tenté de comprendre ce que des millions de jeunes des années 1980 et 1990 aimaient des jouets et des dessins animés. Au-delà de l’éternel combat entre bons et méchants, il y avait un esprit de bienveillance et une simplicité scénaristique assumée qui nous faisaient plaisir et nous rassuraient.

Bumblebee, sorti en 2018, l’avait compris. Le long métrage de Travis Knight misait beaucoup sur la nostalgie et semblait calqué sur E.T., mais était déjà une nette amélioration. Rise of the Beasts, qui se déroule sept ans plus tard, en 1994, poursuit dans la même lignée.

Des robots et des hommes

Anthony Ramos (A Star Is Born, Hamilton) incarne Noah Diaz, un ancien militaire qui a dû quitter l’armée afin de s’occuper de son petit frère malade. N’arrivant pas à obtenir un boulot, il se fait convaincre par un ami de l’aider à voler une voiture. La Porsche 911 dans laquelle il se glisse par effraction se révèle être un Autobot nommé Mirage. Pete Davidson (SNL, The King of Staten Island, les potins de l’internet) est la voix du sympathique robot et forme un duo plutôt comique avec son nouveau pilote.

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On reconnaît parfois Montréal dans certaines scènes.

Les nouveaux amis et les trois autres Autobots à New York (Montréal pour plusieurs scènes) – Optimus Prime, Arcee et Bumblebee – font ensuite la connaissance d’Elena Wallace (Dominique Fishback, vedette de la série Swarm). Jeune chercheuse dans un musée d’archéologie, elle découvre par accident la moitié de la clé Transwarp qui pourrait permettre aux Autobots de rentrer sur Cybertron. L’autre moitié a été cachée au Pérou par les Maximals, des Transformers qui ont l’apparence d’animaux inspirés de la série animée Beast Wars.

Une fois en Amérique du Sud, les Autobots et les Maximals réalisent qu’ils doivent unir leurs forces afin d’empêcher Scourge et les Terrorcons de s’emparer du Transwarp qui, entre leurs mains, ouvrirait un portail vers la Terre pour leur dieu dévoreur de planètes, Unicron.

Fait intéressant : peu de temps avant sa mort, le légendaire Orson Wells a enregistré les répliques d’Unicron pour The Transformers : The Movie, sorti en 1986.

Le Montréalais Peter Cullen était aussi au générique à l’époque pour Optimus Prime. Fidèle au poste, il reprend le rôle une fois de plus. Ron Perlman est un autre acteur de renom dont on reconnaît la voix : celle d’Optimus Primal, le gorille qui dirige les Maximals.

Tous ces talentueux comédiens réunis et des dialogues supérieurs à ceux des chapitres précédents donnent un résultat plus authentique qu’à l’habitude. Les humains sont au cœur du récit et ne sont pas que de vulnérables pions dans cette guerre entre titans de métal. Il ne faut pas s’attendre à de grandes réflexions sur le sens de la vie, mais il y a de l’humour et de l’amour.

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Dominique Fishback et Anthony Ramos incarnent Elena Wallace et Noah Diaz, respectivement.

Encore une fin qui en fait trop

Pas moins de cinq scénaristes ont contribué à l’histoire. Leur grand nombre a possiblement contribué à la profondeur des personnages principaux, mais est fort probablement responsable du dernier acte chaotique.

Alors que le réalisateur Steven Caple Jr. (Creed II) s’était illustré en début de parcours par des scènes d’action efficaces et bien orchestrées, la finale est longue et terne. Le plan séquence artificiel ne nous impressionne pas. La horde de petits robots faits pour être décimés est clichée.

Noah qui devient Mega Man – ou Iron Man, si vous ne connaissez pas les jeux vidéo – est involontairement comique. L’affrontement de 12 rounds entre Prime et Scourge compte 10 rounds de trop. On ressent de la joie quand les méchants sont vaincus surtout parce que c’est enfin terminé.

Meilleur que ses prédécesseurs, Rise of the Beasts demeure très moyen. Ce sont des films qui peuvent être spectaculaires au grand écran et qui générèrent habituellement beaucoup d’argent, mais qui ne sont jamais bons.

Transformers One, un long métrage d’animation de Josh Cooley (Toy Story 4), est prévu le 13 septembre 2024. Il doit se dérouler uniquement sur Cybertron, donc sans humains. Même si notre race était l’un des points positifs de ce film – en plus du rap ol’school –, deux heures de robots animés qui se tapent dessus est le rêve de tous ceux qui ont grandi en regardant les séries à la télé.

En salle

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Transformers : Rise of the Beasts (V. F. : Transformers : le réveil des bêtes)

Action

Transformers : Rise of the Beasts (V. F. : Transformers : le réveil des bêtes)

Steven Caple Jr.

Avec Anthony Ramos, Dominique Fishback, Pete Davidson

2 h 07
En salle

4,5/10